Ahmed Mansoor
Ahmed Mansoor was selected by a jury of 10 Global Human Rights organizations, including Front Line Defenders. The Award is given to Human Rights Defenders who have shown deep commitment and face great personal risk. The aim of the award is to provide protection through international recognition.
Ahmed Mansoor est l’une des rares voix aux Émirats Arabes Unis (EAU) qui s’élève pour fournir une évaluation crédible et indépendante des développements relatifs aux droits humains dans le pays. Il soulève régulièrement la question des détentions arbitraires, de la torture ou des traitements mauvais ou dégradants, du non respect des normes internationales relatives aux procès équitables, de l'absence d'indépendance du système judiciaire, des lois nationales qui enfreignent le droit international, et d'autres violations des droits civiques. Il est emprisonné à cause de ses actions et n'est pas autorisé à voyager.
Depuis 2006, il se concentre sur des initiatives touchant à la liberté d’expression et aux droits civils et politiques. En 2006-2007, il a milité pour soutenir le propriétaire d'un site web emprisonné avec un autre écrivain du site pour avoir fait des critiques sociales. La campagne a été fructueuse et a conduit à la libération des deux personnes et à l'abandon des charges portées contre elles. Peu après, le Premier ministre a donné l’ordre de ne pas enfermer les journalistes en raison de leur travail.
En 2009, il a initié une campagne pour s'opposer à un pour plus d'informations sur les médias qui bafoue la liberté d'expression et la liberté d'information. Cette action a entrainé l'écriture d'une pétition adressée au président du pays, l'exhortant à ne pas adopter la loi. Le projet de loi avait alors été suspendu.
Le 3 mars 2011, il était l'un des initiateurs d'une pétition qui appelait à des réformes démocratiques aux EAU. Peu après, il a été emprisonné avec quatre autre personnes, à propos d'un forum de discussion en ligne, UAEHewar.net, dans une affaire médiatisée et appelée l'affaire des 5 des EAU. Il était accusé d'avoir publiquement insulté les dirigeants des EAU, et avait été condamné à trois ans de prison, mais libéré au lendemain du verdict, sur grâce présidentielle, après avoir passé près de huit mois en prison.
Par ailleurs, il travaille pour, ou écrit sur les personnes apatrides, les Bidounes, dans la région. Il est membre du comité de de conseil de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch, et du Conseil consultatif du Gulf Centre for Human Rights. Il a reçu la subvention Hellman-Hammet, prévue pour apporter un soutien financier à ceux qui ont perdu leur travail à cause de leur travail en faveur des droits humains.
Ses rapport et ses recherches sur la liberté d'expression ont été publiées ou utilisées comme documents de référence par des groupes internationaux de défense et de recherches sur les droits humains.
Il plaide régulièrement devant la communauté internationale. Il a participé à l'Examen périodique universel de l'ONU en 2008-2009 pour évaluer le bilan des EAU en matière de droits humains. Il était la seule personne qui ne faisait pas partie de la délégation officielle des EAU. Il a fait en sorte que plusieurs pays et ONG adoptent des commentaires et des questions spécifiques afin d'en faire des recommandations adressées aux EAU. Aux EAU, il rencontre régulièrement des organisations internationales de défense des droits humains, les Nations Unies et les médias internationaux pour aborder et débattre de la question des droits humains.
Depuis qu'il a été emprisonné en 2011, les autorités refusent de lui fournir un passeport et il est interdit de voyager.