#Pakistan
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Les défenseur·ses des droits humains au Pakistan sont victimes de toute une série d'attaques et d'abus, notamment des exécutions et des violences extrajudiciaires, des arrestations et des détentions arbitraires, des violences sectaires brutales, des enlèvements et des disparitions forcées, des surveillances, des menaces et un acharnement judiciaire. De nombreux DDH ont même vu leurs bureaux attaqués ou incendiés et leurs collègues tués. Il existe une culture d'impunité pour les meurtres de DDH, ce qui encourage les auteurs et alimente de nouvelles violences à leur encontre. Sous couvert de sécurité nationale, le gouvernement continue de museler ceux qui critiquent sa politique et l’Islam. En outre, les DDH sont aussi menacés et intimidés par plusieurs acteurs non étatiques, tels que des groupes de combattants et des groupes d'intérêts.
Les DDH qui enquêtent sur les exactions perpétrées au Balouchistan, à Khyber Pakhtunkhwa (KP) et dans les zones tribales sous administration fédérale (FATA) sont particulièrement exposés à un climat hostile car ils sont pris pour cible par les agences de sécurité, les groupes religieux, les activistes et les bandes armées. Les défenseuses des droits humains sont plus particulièrement en danger à cause de leur genre. Outre les menaces proférées par les agences de sécurité et des groupes armés, les femmes défenseuses des droits humains peuvent recevoir des menaces de la part de membres de leur propre famille, qui font pression sur elles afin qu'elles abandonnent leur travail, et dont la sécurité de leurs enfants est menacée. Bien que la communauté transgenre au Pakistan ait connu quelques progrès au cours des dernières années, les attaques contre les DDH transgenres sont toujours répandues et la violence augmente. Les DDH qui travaillent sur la liberté de religion et les droits des minorités sont aussi ciblés.
Le Code pénal du Pakistan comporte plusieurs sections qui contiennent des lois sur le blasphème. Les sections 298 et 295, qui prévoient des peines allant de l'emprisonnement à la peine capitale, sont souvent utilisées pour cibler les DDH, en particulier ceux qui défendent les droits des minorités chrétiennes. L'utilisation des lois sur la cybersécurité, des lois antiterroristes et du code pénal pour criminaliser et diffamer les défenseur-ses et leurs familles se poursuit. La loi de 2016 de prévention des crimes informatiques (PECA) a fortement affecté la vie privée et la liberté d'expression. Elle permet à l'Autorité des télécommunications de surveiller et de censurer le contenu en ligne et oblige les fournisseurs de services internet à conserver des données auxquelles les gouvernements peuvent accéder sans protection de la vie privée, faisant ainsi des DDH la cible d'une surveillance de masse. La politique de réglementation des ONG internationales au Pakistan limite sévèrement les activités des DDH et des ONG car elle restreint les opérations à des questions et des zones géographiques spécifiques.