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Disparition du défenseur des droits humains Idris Khattak

Statut: 
Détenu par l'armée
À propos de la situation

Le 1er février 2020, la Haute Cour de Peshawar a rejeté la requête du défenseur des droits humains Idris Khattak qui contestait la compétence de la cour martiale générale pour juger son affaire.

Le 16 juin 2020, une chaîne de presse privée, Geo News, a annoncé que le défenseur des droits humains Idris Khattak était en placé en détention préventive par l'armée. Idris Khattak a été victime de disparition forcée en novembre 2019 et jusqu'à cette annonce, il n'y avait aucune information connue concernant son sort. Les nombreuses demandes pour que les autorités pakistanaises donnent des informations pour déterminer s'il était détenu par l’État, ainsi que les demandes de sa famille de le voir, sont toutes restées sans réponse pendant près de sept mois.

Le 13 avril 2020 a marqué le 5e mois de disparition du défenseur des droits humain Idris Khattak. Le défenseur des droits humains rentrait chez lui depuis Islamabad lorsque sa voiture de location a été interceptée près de l'échangeur de Swabi dans la province de Khyber Pakhtunkhwa. Idris Khattak était accompagné du conducteur de la voiture lors de l'incident.

À propos d'Idris Khattak

Idris KhattakIdris Khattak est un défenseur des droits humains qui documente et plaide contre toute une série de violations des droits humains dans le Khyber Pakhtunkhwa et les anciennes zones tribales sous administration fédérale au Pakistan.

8 Février 2021
L'affaire d'Idris Khattak bientôt jugée par un tribunal militaire

Le 1er février 2020, la Haute Cour de Peshawar a rejeté la requête du défenseur des droits humains Idris Khattak qui contestait la compétence de la cour martiale générale pour juger son affaire. Le verdict signifie que le procès du défenseur, qui était suspendu devant le tribunal militaire, va désormais reprendre. Alors que le Pakistan est signataire du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), les tribunaux militaires n'ont pas respecté leurs obligations en vertu du PIDCP: le droit à une audience publique n'est pas garanti, la peine de mort peut être prononcée au terme de procès inéquitables et en l'absence de droit de recours devant les tribunaux civils.

Le défenseur avait disparu de force le 13 novembre 2019. On ne savait pas où il se trouvait jusqu'au 17 juin 2020, lorsque le tribunal d'enquête conjointe d'Islamabad, chargé d'enquêter sur les cas de disparition forcée, a informé la famille du défenseur des droits humains qu'il était détenu par les renseignements militaires pakistanais et qu'il allait être jugé en vertu de la loi de 1923 sur les secrets.

29 Juin 2020
Le défenseur des droits humains Idris Khattak placé en détention préventive

Le 16 juin 2020, une chaîne de presse privée, Geo News, a annoncé que le défenseur des droits humains Idris Khattak était en placé en détention préventive par l'armée. Idris Khattak a été victime de disparition forcée en novembre 2019 et jusqu'à cette annonce, il n'y avait aucune information connue concernant son sort. Les nombreuses demandes pour que les autorités pakistanaises donnent des informations pour déterminer s'il était détenu par l’État ou par l'armée, ainsi que les demandes de sa famille de le voir, sont toutes restées sans réponse pendant près de sept mois.

L'annonce du 16 juin 2020 indique que le défenseur des droits humains est détenu par l'armée en vertu de la loi sur les secrets officiels (OSA). La loi vise à protéger les informations détenues par les fonctionnaires et ne doit pas être utilisée pour justifier la disparition forcée et la détention au secret d'un défenseur des droits humains. Il est très préoccupant que l'OSA soit utilisée pour refuser au défenseur des droits humains son droit à bénéficier d'un procès équitable, y compris l'accès à une représentation juridique de son choix et d'avoir des audiences à huis clos.

Le 17 juin 2020, le Joint Investigation Tribunal (JIT) à Islamabad, chargé d'enquêter sur les cas de disparition forcée, a informé la famille du défenseur des droits humains qu'il était détenu par les services de renseignements militaires pakistanais. Le JIT a confirmé que le défenseur serait jugé devant un tribunal civil et non un tribunal militaire.

Front Line Defenders condamne la disparition forcée et l'incarcération continue d'Idris Khattak, car il semble qu'il soit pris pour cible uniquement en raison de ses activités en faveur des droits humains et de son exercice du droit à la liberté d'expression.

6 Mai 2020
Disparition du défenseur des droits humains Idris Khattak

Le 13 avril 2020 a marqué le 5e mois de disparition du défenseur des droits humain Idris Khattak. Le défenseur des droits humains rentrait chez lui depuis Islamabad lorsque sa voiture de location a été interceptée près de l'échangeur de Swabi dans la province de Khyber Pakhtunkhwa. Idris Khattak était accompagné du conducteur de la voiture lors de l'incident.

Télécharger l'appel urgent

Idris Khattak est un défenseur des droits humains qui documente et plaide contre toute une série de violations des droits humains dans le Khyber Pakhtunkhwa et les anciennes zones tribales sous administration fédérale au Pakistan.

Le 13 novembre 2019, un groupe de quatre hommes en civil a intercepté le véhicule d'Idris Khattak près de l'échangeur de Swabi dans le Khyber Pakhtunkhwa. Les hommes ont mis des sacs noirs sur le visage du défenseur des droits humains et de son chauffeur et les ont conduits dans un endroit inconnu. La famille du défenseur n'a appris sa disparition forcée qu'après la libération du chauffeur dans la nuit du 15 novembre 2019. Depuis sa disparition, la famille n'a été contactée par aucune personne demandant une rançon, ce qui laisse penser que l'incident n'était pas un enlèvement.

Le 23 novembre 2019, le frère d'Idris Khattak a déposé une requête en habeas corpus devant la Haute Cour de Peshawar. Cependant, ce n'est que le 10 janvier 2020 que le tribunal a ordonné au gouvernement d'indiquer où se trouve le défenseur. Même avec l'ordre de la cour, l'affaire n'a que très peu progressé. À ce jour, la famille n'a aucune information concernant l'endroit où se trouve Idris Khattak ni sur son état.

L'Human Rights Commission of Pakistan (HRCP) a déclaré avoir des raisons de croire qu'Idris Khattak est victime d’une disparition forcée. Le pays est connu pour s'en prendre aux défenseur-ses des droits humains par le biais de disparitions forcées, une technique visant à réprimer leur dissidence et leurs critiques à l'encontre de l'administration et des politiques militaires. De nombreux défenseurs des droits humains qui ont été arrêtés ou soumis à une disparition forcée au Pakistan ont été privés de leur droit fondamental à bénéficier d'une assistance médicale ou de contacter leur famille. De plus, beaucoup sont détenus dans des conditions dégradantes et sont souvent soumis à des abus et à la torture. Ceux qui sont libérés sont menacés afin de garder silence et courent le risque de subir de nouvelles violences contre eux-mêmes et leur famille s'ils osent parler. Le peu d'informations disponibles sur les conditions de leur détention n'est disponible que sous couvert d'anonymat par crainte pour leur sécurité.

Les gouvernements successifs ont promis de pénaliser les disparitions forcées mais cela n'a pas encore été promulgué. Shireen Mazari, ministre des droits humains, a déclaré que le gouvernement avait l'intention de signer la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Cependant, aucune mesure concrète n'a été prise à ce jour et la pratique des disparitions forcées se poursuit dans le pays en toute impunité.

Au moment de la rédaction de cette déclaration, plus de cinq mois après sa disparition forcée, on ignore toujours où se trouve le défenseur des droits humains. Front Line Defenders est extrêmement préoccupée par la sécurité d'Idris Khattak et pense que sa disparition est une forme de représailles contre son travail pacifique en faveur des droits humains, en particulier son rôle dans la dénonciation des violations des droits humains dans la région. Front Line Defenders appelle les autorités du Pakistan à mener immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur la disparition d'Idris Khattak et à déterminer l'endroit où il se trouve. Elle appelle les autorités à garantir sa sécurité et son intégrité physique et psychologique ainsi que celles de sa famille. Front Line Defenders exprime également sa préoccupation face à l'absence d'un environnement sûr et propice au Pakistan pour que les défenseur-ses des droits humains puissent mener à bien leur précieux travail.