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Fausses accusations pénales, notamment de sédition, portées contre la défenseuse des droits humains baloutche Dr Mahrang Baloch

Statut: 
Acharnement judiciaire
À propos de la situation

Le 7 juin 2024, les autorités pakistanaises ont déposé une plainte (First Information Report – FIR) contenant de fausses accusations de sédition, à l’encontre de la défenseuse des droits humains baloutche Mahrang Baloch. Le FIR est lié à une conférence d’une journée entière organisée par Mahrang Baloch au Quetta Press Club le 18 mai 2024, qui a été injustement interrompue par les autorités locales.

À propos de Mahrang Baloch

La docteure Mahrang Baloch est une défenseuse des droits humains basée au Baloutchistan ; elle dirige le Baloch Yakjehti Committee (BYC) qui fait campagne contre les disparitions forcées illégales et les exécutions extrajudiciaires commises par les autorités pakistanaises dans la province du Baloutchistan. Le Baloutchistan est une région touchée par des décennies de violence et d’abus systématiques de la part des autorités pakistanaises. Il s’agit notamment de l’armée, des agences de renseignement et des groupes armés qui continuent de cibler les communautés locales et les défenseurs des droits humains qui cherchent à documenter et à dénoncer les violations. En novembre 2023, Mahrang Baloch a joué un rôle clé dans la Longue marche baloutche, organisée en réponse à l’exécution extrajudiciaire d’un jeune Baloutche à Turbut, au Baloutchistan, et qui s’est transformé en une marche pacifique appelant à la fin des atrocités, y compris les disparitions forcées et les assassinats. Les autorités ont réagi par la violence et ont lancé des représailles contre les manifestants pacifiques, dont la Dr Mahrang Baloch.

14 Juin 2024
Fausses accusations pénales, notamment de sédition, portées contre la défenseuse des droits humains baloutche Dr Mahrang Baloch

Le 7 juin 2024, les autorités pakistanaises ont déposé une plainte (First Information Report – FIR) contenant de fausses accusations de sédition, à l’encontre de la défenseuse des droits humains baloutche Mahrang Baloch. Le FIR est lié à une conférence d’une journée entière organisée par Mahrang Baloch au Quetta Press Club le 18 mai 2024, qui a été injustement interrompue par les autorités locales.

Mahrang Baloch est une défenseuse des droits humains basée au Baloutchistan ; elle dirige le Baloch Yakjehti Committee (BYC) qui fait campagne contre les disparitions forcées illégales et les exécutions extrajudiciaires commises par les autorités pakistanaises dans la province du Baloutchistan. Le Baloutchistan est une région touchée par des décennies de violence et d’abus systématiques de la part des autorités pakistanaises. Il s’agit notamment de l’armée, des agences de renseignement et des groupes armés qui continuent de cibler les communautés locales et les défenseurs des droits humains qui cherchent à documenter et à dénoncer les violations. En novembre 2023, Mahrang Baloch a joué un rôle clé dans la longue marche baloutche, organisée en réponse à l’exécution extrajudiciaire d’un jeune Baloutche à Turbut, au Baloutchistan, et qui s’est transformé en une marche pacifique appelant à la fin des atrocités, y compris les disparitions forcées et les assassinats. Les autorités ont réagi par la violence et ont lancé des représailles contre les manifestants pacifiques, dont la Dr Mahrang Baloch.

Le 7 juin 2024, un FIR portant le numéro 61/24 a été déposé contre la Dr Mahrang Baloch ; ce dernier comprend des accusations de sédition liées à une conférence tenue le 18 mai 2024. L’événement, qui devait se dérouler au Quetta Press Club, a été perturbé par la police locale, qui a verrouillé les portes du club afin d’empêcher les membres du BYC d’assister à la conférence qui devait durer une journée. Aucune raison claire n’a été fournie pour justifier le blocage illégal du club de presse. Lorsque les membres du BYC sont entrés dans les locaux, le SSP Operation et le DIG de Quetta ont bouclé le bâtiment et le bureau de la Quetta Metropolitan Corporation (QMC) jusqu’à la fin de la conférence. Sans se laisser décourager par les menaces, les intimidations et les représailles, le BYC a poursuivi l’événement prévu, qui mettait en lumière les problèmes de droits humains au Baloutchistan. L’accent a été mis en particulier sur les droits et les préoccupations des habitants de Gwadar, une ville côtière du Baloutchistan, où les habitants sont confrontés à une militarisation croissante et à des tentatives de déplacement forcé des populations locales. Ce déplacement est motivé par le désir de faire place aux programmes de développement de l’État liés au corridor économique Chine-Pakistan et à la construction d’un nouveau port.

Le FIR déposé le 7 juin à l’encontre de Mahrang Baloch l’accuse, ainsi que les membres du BYC, de plusieurs infractions, notamment de rassemblement illégal, d’avoir empêché des fonctionnaires d’accomplir leur devoir, d’émeute, d’avoir condamné la création de l’État, de plaider en faveur de l’abolition de sa souveraineté et de sédition. Mahrang Baloch fait également l’objet de deux plaintes distinctes déposées lors de la Longue marche baloutche en 2023, pour des délits graves de soutien aux combattants et au terrorisme.

Front Line Defenders condamne fermement les fausses accusations criminelles portées contre Mahrang Baloch, notamment l’accusation de sédition, ainsi que les actions ciblées des membres du Yakjehti Baloch Committee. L’organisation estime que ces attaques sont des représailles contre ses campagnes pacifiques contre les atrocités commises au Baloutchistan. L’État a toujours cherché à faire passer les défenseur⸱ses des droits humains baloutches pour des terroristes, des combattants et des opposants à l’État, en les ciblant par des mesures légales et extra-légales telles que les menaces, l’intimidation et l’ouverture de fausses affaires judiciaires en guise de sanction pour leur travail en faveur des droits humains. Les défenseuses des droits humains, y compris les familles des disparus, sont obligées de travailler et de faire campagne dans des conditions extrêmement hostiles lorsqu’elles répondent aux menaces. Elles sont également confrontées à des campagnes de désinformation et de fausses informations, propagées par l’État et visant à discréditer et à réduire au silence leur travail.

Front Line Defenders appelle les autorités pakistanaises à abandonner immédiatement toutes les charges contre la Dr Mahrang Baloch, à mettre fin aux représailles contre les défenseur⸱ses des droits humains baloutches et à créer un environnement favorable où les DDH au Pakistan peuvent mener à bien leur travail en toute sécurité et avec dignité.