Il est le chef de l'unité exécutive chargée de la défense des droits et des intérêts à la "Tripoli Coalition of Advocates", un groupe d'experts et d'acteurs qui se consacrent à la promotion de la transparence, de la responsabilité et de la réforme des pol
Front Line Defenders condamne fermement l’incarcération injuste du défenseur des droits humains Idris Khattak et appelle à sa libération immédiate. Le défenseur des droits humains a disparu de force le 13 novembre 2019 et a été retrouvé en détention plus de sept mois plus tard. Il a été jugé et reconnu coupable par un tribunal militaire en vertu de la loi sur les secrets officiels (OSA) et condamné à 14 ans d’emprisonnement en décembre 2021. Un recours contre sa condamnation est en cours devant un tribunal militaire et permet d’espérer sa libération. Le défenseur a passé près de cinq ans en prison dans des cellules surpeuplées et des conditions insalubres. Front Line Defenders est profondément préoccupée par sa sécurité, notamment en raison de son âge et de ses problèmes de santé dont il souffre déjà. L’organisation appelle à sa libération immédiate.
Idris Khattak est un défenseur des droits humains qui milite pour les droits des minorités religieuses et ethniques, en particulier contre les violations commises par les agences militaires et de renseignement dans la région de Khyber Pakhtunkhwa. Il critique ouvertement les politiques étatiques oppressives et les violations systémiques documentées à l’encontre des communautés opprimées.
Le 13 novembre 2019, Idris Khattak a été victime d’une disparition forcée perpétrée par des hommes en civil. Sept mois plus tard, en juin 2020, le défenseur des droits humains a été retrouvé en détention militaire. Il a ensuite été jugé et reconnu coupable par un tribunal militaire en vertu de l’OSA et condamné à 14 ans de prison. Dans un communiqué commun, les experts des droits humains des Nations unies ont fermement condamné le verdict de culpabilité et sa condamnation. « La condamnation de M. Khattak constitue une attaque contre la communauté des droits humains au Pakistan et envoie un message dissuasif aux militants de la société civile qui surveillent et dénoncent les violations présumées commises par les forces militaires et les forces de sécurité ou avec leur consentement, telles que les disparitions forcées systématiques ou généralisées », ont déclaré les experts.
Le Pakistan s’en prend depuis longtemps aux défenseur⸱ses des droits humains par le biais de disparitions forcées afin d’étouffer leur dissidence et leurs critiques à l’égard de l’administration et des politiques militaires. De nombreux défenseurs des droits humains qui sont arrêtés ou soumis à une disparition forcée au Pakistan sont privés de leur droit fondamental à bénéficier d’une assistance médicale ou de contacter leur famille. De plus, beaucoup sont détenus dans des conditions dégradantes et sont souvent soumis à des abus et à la torture. Ceux qui sont libérés sont menacés pour garder le silence et courent le risque de subir de nouvelles violences contre eux-mêmes et leur famille s’ils osent parler. Le peu d’informations disponibles sur les expériences vécues au cours de cette épreuve ne l’est que sous couvert d’anonymat, par crainte pour leur sécurité.
Alors que cela fait bientôt cinq ans que le défenseur des droits humains est injustement incarcéré, Front Line Defenders appelle les autorités pakistanaises à mettre immédiatement fin à sa persécution, à annuler toutes les procédures judiciaires à son encontre et à libérer Idris Khattak en toute sécurité pour qu’il puisse retrouver sa famille. Nous demandons que les autorités pakistanaises rendent des comptes à propos de sa disparition forcée et du traitement qui lui a été infligé, notamment la pratique illégale et injuste consistant à juger un civil devant un tribunal militaire et à lui refuser l’accès à un recours juridique effectif et au droit à une procédure régulière. La longue incarcération du défenseur, compte tenu de son âge et de ses problèmes de santé préexistants, suscite de vives inquiétudes quant à sa sécurité physique et mentale en prison. Idris Khattak n’aurait jamais dû être emprisonné injustement et sa libération est essentielle pour assurer sa sécurité personnelle. L’organisation demande instamment aux autorités pakistanaises de veiller à ce que tous les défenseur⸱ses des droits humains au Pakistan soient autorisés à vivre et à travailler dans la dignité et la sécurité, sans crainte de représailles.