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#Liban

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Bien que le Liban soit l’un des rares pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord  (MOAN) où les défenseur⸱ses des droits humains (DDH) et les ONG internationales de défense des humains peuvent opérer, des défis persistent en ce qui concerne la liberté d’association, de réunion et d’expression. De plus, la poursuite du conflit civil en Syrie alimente la polarisation sectaire au Liban et favorise les activités armées des milices chiites et sunnites. Cette situation entraîne une augmentation des menaces pour la sécurité des DDH, en particulier celles et ceux qui documentent les violations des droits humains commises par des acteurs non étatiques ou les belligérants en Syrie.

Les autorités libanaises refusent de reconnaître officiellement les groupes qui travaillent sur des questions jugées sensibles. En décembre 2014, six travailleurs libanais ont demandé au ministère du Travail de créer un syndicat pour les travailleurs domestiques, qui sont exclus de la protection du Code du travail et qui sont vulnérables aux abus et à l’exploitation. Cependant, leur demande reste sans réponse et le ministre du Travail a publiquement déclaré que le syndicat est illégal. Les autorités laissent également les organisations LGBTI dans un vide administratif sans leur accorder ni leur refuser l’enregistrement. L’Association Helem, la première organisation LGBTI dans le monde arabe, n’a jamais reçu le numéro d’enregistrement du ministère de l’Intérieur bien qu’elle ait soumis sa demande au gouvernement libanais en 2004.

Bien que l’article 12 de la Constitution libanaise garantisse la liberté d’expression, les dispositions juridiques sur la diffamation sont très larges, et les acteurs étatiques et non étatiques les utilisent pour engager des poursuites contre les DDH, en particulier celles et ceux qui dénoncent la torture ou les disparitions forcées. Les dirigeants du Centre libanais des droits humains ont été accusés de diffamation et de fausses accusations après la publication en 2011 d’un rapport dénonçant la pratique de la torture dans le pays. Les procédures étaient toujours en vigueur en 2015.

Les blogueurs et les journalistes sur internet sont régulièrement intimidés par le bureau du ministère de l’Intérieur en charge des cybercrimes. Le Bureau délivre des citations à comparaître à des personnes, y compris des DDH, pour avoir exprimé leurs opinions sur Twitter, Facebook ou des blogues. En outre, le bureau a fait pression sur certains blogueurs afin qu’ils s’engagent par écrit à ne plus aborder certaines questions en ligne.

Près de 1,1 million de réfugiés syriens sont enregistrés au Liban. Les restrictions imposées à leurs déplacements et activités affectent les DDH syriens qui ont dû se réfugier au Liban. Les défenseur⸱ses des droits humains syriens et palestiniens se sentent de plus en plus menacés et vulnérables aux arrestations en raison des retards et des obstacles à la prolongation de leur visa de résidence.