#Tadjikistan
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Les défenseur⸱ses des droits humains au Tadjikistan travaillent dans un contexte de pouvoir politique inchangé depuis longtemps et d’absence de pluralisme politique. En 2015, le parti islamique du Tadjikistan a été interdit et classé parmi les organisations terroristes et 20 de ses membres ont été arrêtés. La même année, trois avocats en droits humains qui tentaient d’apporter une assistance juridique à des membres du parti détenus, ont été arrêtés en vertu de fausses accusations de fraude, charges déjà utilisées à d’autres occasions pour réduire au silence les avocats et défenseur-ses des droits humains qui travaillent sur des affaires sensibles.
Les avocats en droits humains doivent aussi être conscients de leurs activités, car eux et leur famille sont menacés. De nombreux membres d’organisations de défense des droits humains, craignant pour leur vie et leur santé en raison de l’utilisation généralisée de la torture dans le pays, préfèrent ne pas dénoncer ouvertement les violations qui ont lieu autour d’eux. Le gouvernement exerce une pression supplémentaire sur les ONG de défense des droits humains par le biais de campagnes de diffamation dans les médias de masse, d’intimidation sur les réseaux sociaux, de contrôles administratifs non réglementés et de « conversations privées » avec les agents de sécurité. En 2013, sur demande du ministère de la Justice, le tribunal a décidé de fermer l’ONG Amparo, après le discours public de l’un de ses représentants à propos des tortures au sein de l’armée et de l’impunité dont bénéficient les coupables. De nombreux autres défenseur⸱ses des droits humains qui dénoncent la torture dans l’armée et en prison et qui ont appelé le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Défense à agir sont également la cible de diverses mesures répressives de la part du gouvernement.
En août 2015, la loi très critiquée sur les associations publiques est entrée en vigueur ; elle oblige les ONG de défense des droits humains à informer le ministère de la Justice de toutes les ressources financières reçues de l’étranger. Cependant, jusqu’à maintenant, aucune instruction n’a été adoptée pour détailler comment la loi sera appliquée en pratique. De nombreuses organisations de défense des droits humains dans le pays travaillent par conséquent dans la plus grande incertitude.