Izzat Amon enlevé à Moscou, transféré au Tadjikistan et accusé de fraude
Le 25 mars 2021, le défenseur des droits des migrants Izzat Amon a été enlevé à Moscou et transféré de force au Tadjikistan. Le défenseur a été maintenu dans un lieu inconnu pendant deux jours avant que le ministère de l’Intérieur du Tadjikistan n’indique qu’il se trouve en détention préventive au Tadjikistan et qu’il est accusé de fraude à cause de son travail en faveur des droits humains en Russie.
Izzat Amon (Izatullo Kholov) est un éminent défenseur des droits humains Tadjik et directeur du Centre des Tadjiks à Moscou. Il défend activement les droits des migrants d’Asie centrale en Russie, en particulier lorsque leurs droits sont violés par leurs employeurs ou par les forces de l’ordre, en leur fournissant le soutien, juridique ou autre, nécessaire. Le défenseur des droits humains a organisé une initiative pour soutenir les migrants tadjiks en Russie qui se sont retrouvés au chômage et sans revenus suite à la pandémie de COVID-19, y compris en aidant des personnes au Tadjikistan. Izzat Amon a déjà critiqué le manque de soutien des autorités tadjikes aux migrants tadjiks vivant en Russie.
Le 25 mars 2021, le défenseur des droits des migrants Izzat Amon a été enlevé à Moscou et transféré de force au Tadjikistan. Le défenseur a été maintenu dans un lieu inconnu pendant deux jours avant que le ministère de l’Intérieur du Tadjikistan n’indique qu’il se trouve en détention préventive au Tadjikistan et qu’il est accusé de fraude à cause de son travail en faveur des droits humains en Russie.
Izzat Amon (Izatullo Kholov) est un éminent défenseur des droits humains Tadjik et directeur du Centre des Tadjiks à Moscou. Il défend activement les droits des migrants d’Asie centrale en Russie, en particulier lorsque leurs droits sont violés par leurs employeurs ou par les forces de l’ordre, en leur fournissant le soutien, juridique ou autre, nécessaire. Le défenseur des droits humains a organisé une initiative pour soutenir les migrants tadjiks en Russie qui se sont retrouvés au chômage et sans revenus suite à la pandémie de COVID-19, y compris en aidant des personnes au Tadjikistan. Izzat Amon a déjà critiqué le manque de soutien des autorités tadjikes aux migrants tadjiks vivant en Russie.
Le 25 mars 2021, Izzat Amon a été enlevé à Moscou et conduit dans un lieu inconnu. Le défenseur des droits humains a réussi à transmettre des informations à propos de son enlèvement à ses collègues, mais sa famille n’a pas été informée et n’a pas su où il se trouvait pendant deux jours.
Le 26 mars 2021, alors qu’on lui demandait de commenter l’affaire, le ministère de l’Intérieur du Tadjikistan a nié tout lien entre les forces de l’ordre tadjikes et l’enlèvement d’Izzat Amon en Russie. Le lendemain, le 27 mars, le ministère de l’Intérieur du Tadjikistan a indiqué qu’Izzat Amon avait été expulsé de Russie conformément à la décision du tribunal de Tverskoï à Moscou « pour violation des règles de séjour dans ce pays et obtention illégale de la nationalité russe », et qu’il avait été arrêté pour fraude à grande échelle (partie 4, article 247 du Code pénal du Tadjikistan). Selon le ministère, Izzat Amon est actuellement détenu à Douchanbé.
Le 30 mars 2021, en réponse à sa demande d’informations complémentaires sur l’affaire au tribunal de Tverskoï à Moscou, l’avocat d’Izzat Amon a été informé qu’aucune affaire contre le défenseur des droits humains n’était examinée par la Cour. Le tribunal a indiqué qu’il y a une affaire ouverte contre une personne portant le même nom de famille, mais qu’il ne s’agit pas d’Izzat Amon. Compte tenu de cette information, les raisons avancées pour justifier l’arrestation et l’expulsion d’Izzat Amon de Russie vers le Tadjikistan restent floues. La famille et l’avocat du défenseur n’ont reçu aucune information sur ce qu’il s’est passé ni sur la manière et la raison de son transfert au Tadjikistan.
Avant son enlèvement, le 23 mars 2021, Izzat Amon avait mis en ligne une vidéo YouTube, dans laquelle il s’adressait au président de la Russie, Vladimir Poutine. Dans la vidéo, le défenseur des droits humains racontait que plusieurs jours auparavant son passeport russe avait été annulé. Il prédisait qu’il allait être renvoyé au Tadjikistan et emprisonné pour son travail de critique à l’encontre des autorités tadjikes. Le défenseur des droits humains mentionnait également qu’il est sous surveillance depuis six mois, ce qui, selon lui, constitue des représailles contre son travail en faveur des migrants tadjiks vivant en Russie.
Front Line Defenders condamne l’enlèvement et l’expulsion d’Izzat Amon vers le Tadjikistan et est vivement préoccupée par les accusations fabriquées de toutes pièces portées contre lui, qui semblent uniquement liés à son travail pacifique et légitime en faveur des droits des migrants en Fédération de Russie.