Le défenseur des droits humains Manuchehr Kholiknazarov condamné à 15 ans de prison
Le 9 décembre 2022, la Cour suprême du Tadjikistan aurait condamné le défenseur des droits humains Manuchehr Kholiknazarov à 15 ans de prison et la défenseuse des droits humains Ulfatkhonim Mamadshoeva à 21 ans de prison à Douchanbé. Le procès s’est tenu à huis clos ; ils y ont assisté depuis la prison et sans accès à leurs avocats ou aux preuves utilisées contre eux. À l’heure actuelle, on ignore quelles sont les accusations portées contre eux ou s’ils interjetteront appel de cette décision.
Manuchehr Kholiknazarov est un avocat en droits humains qui dirige la Pamir Lawyers Association, et est membre de la Coalition de la société civile contre la torture et l’impunité au Tadjikistan et de la « Commission 44 ».
Le 9 décembre 2022, la Cour suprême du Tadjikistan aurait condamné le défenseur des droits humains Manuchehr Kholiknazarov à 15 ans de prison et la défenseuse des droits humains Ulfatkhonim Mamadshoeva à 21 ans de prison à Douchanbé. Le procès s’est tenu à huis clos ; ils y ont assisté depuis la prison et sans accès à leurs avocats ou aux preuves utilisées contre eux. À l’heure actuelle, on ignore quelles sont les accusations portées contre eux ou s’ils interjetteront appel de cette décision.
Manuchehr Kholiknazarov est un avocat en droits humains qui dirige la Pamir Lawyers Association, et est membre de la Coalition de la société civile contre la torture et l’impunité au Tadjikistan et de la « Commission 44 ». Ulfatkhonim Mamadshoeva Ulfatkhonim Mamadshoeva est une éminente défenseuse des droits humains dans la région de Gorno-Badakhshan. Elle représente le groupe minoritaire autochtone Pamiri et est journaliste indépendante. Elle travaille avec « Asia Plus », « Argumenti Nedeli », et a collaboré avec « Ferghana ». Ces dernières années, Ulfatkhonim Mamadshoeva a fondé l’ONG « Nomus va Insof », qui se concentre sur les droits des enfants, l’éducation et les droits des femmes.
Le 9 décembre 2022, la Cour suprême du Tadjikistan aurait condamné le défenseur des droits humains Manuchehr Kholiknazarov à 15 ans de prison et la défenseuse des droits humains Ulfatkhonim Mamadshoeva à 21 ans de prison. Ce jour-là, des sources ont rapporté à Radio Ozodi que la défenseuse avait été condamnée plus tôt dans la semaine. Le procès de Manuchehr Kholiknazarov et d’Ulfatkhonim Mamadshoeva s’est tenu à huis clos et ils n’ont pas eu accès à leurs avocats ni aux preuves utilisées contre eux. Le procès de la défenseuse a eu lieu dans un centre de détention des services de sécurité et les documents de son affaire ont été classés « secrets ».
Le service de presse de la Cour suprême n’a pas commenté le verdict. À l’heure actuelle, on ignore quelles sont les accusations portées contre eux ou s’ils interjetteront appel de cette décision. En outre, les avocats ont signé des accords de non-divulgation et leur famille n’ont reçu aucune information complète concernant les poursuites et n’ont pas été autorisées à assister au procès. Ils sont tous les deux placés en détention préventive dans la ville de Douchanbé, au Tadjikistan.
Le 24 mai 2022, la télévision publique tadjike a diffusé une vidéo d’Ulfatkhonim Mamadshoeva, dans laquelle elle avoue publiquement avoir organisé les manifestations pacifiques à Khorog avec le soutien d’un leader de l’opposition en exil. Le 20 mai 2022, la défenseuse des droits humains a été accusée d’avoir lancé des « appels publics à un changement violent de l’ordre constitutionnel », en vertu de l’article 307, partie 2, du Code pénal de la République du Tadjikistan. Le 18 mai 2022, Ulfatkhonim Mamadshoeva a été arbitrairement arrêtée par la Commission d’État pour la sécurité de l’État du Tadjikistan et par des membres du parquet général. Le 17 mai 2022, le ministère de l’Intérieur a publié un communiqué accusant la Ulfatkhonim Mamadshoeva d’avoir co-organisé un « rassemblement illégal » et incité à la violence le 16 mai 2022 au Centre administratif de la région autonome de Gorno-Badakhshan (GBAO), à Khorog.
Le 6 juin 2022, Manuchehr Kholiknazarov a été transféré du centre de détention provisoire au centre de détention du Comité de sécurité nationale du Tadjikistan. Le défenseur était accusé de « participation à une association criminelle » en vertu de l’article 187 de la partie 2 du Code pénal de la République du Tadjikistan. Le 28 mai 2022, le parquet local de Khorog a interrogé le défenseur, car il aurait soi-disant « reçu de l’argent de l’Alliance nationale du Tadjikistan », une organisation interdite. Le défenseur a été arbitrairement incarcéré dans un centre de détention provisoire du ministère de l’Intérieur.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par la condamnation de Manuchehr Kholiknazarov et Ulfatkhonim Mamadshoeva lors d’un procès à huis clos, et appelle les autorités à mettre fin à l’acharnement judiciaire contre les défenseur⸱ses des droits humains. Front Line Defenders appelle en outre les autorités du Tadjikistan à divulguer toutes les informations sur les procès de Manuchehr Kholiknazarov et Ulfatkhonim Mamadshoeva.