#Bangladesh
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Les défenseur·ses des droits humains au Bangladesh sont la cible d'acharnement judiciaire, d'arrestations arbitraires, de fausses accusations, d'enlèvements, d'agressions physiques, de torture et d'exécutions extrajudiciaires. Des groupes extrémistes locaux ayant prêté allégeance à Al-Qaida dans le sous-continent indien revendiquent souvent les attaques qui ciblent les DDH qui écrivent à propos du droit des femmes, des droits des populations autochtones, la liberté de religion et d'autres questions relatives aux droits humains. Malgré les risques, il n'y a pas eu d'élan de la part du gouvernement pour fournir une protection aux DDH. Jusqu'à présent, les autorités n'ont pas correctement enquêté sur la plupart de ces meurtres et l'impunité reste très inquiétante.
Les DDH qui travaillent sur différentes questions, telles que les droits des populations autochtones, les droits économiques, sociaux et culturels, les droits des femmes, les droits des migrants, le droit du travail, les droits des personnes LGBTI, la liberté d'expression, les brutalités policières, les exécutions et disparitions extrajudiciaires ainsi que les droits sexuels et reproductifs, ont indiqué avoir réduit leur activisme et leurs écrits sur internet dans leur domaine d'expertise. Les défenseuses des droits humains sont particulièrement vulnérables: beaucoup d'entre elles sont harcelées et agressées sexuellement.
Les loi restrictives constituent également une menace pour le travail des DDH au Bangladesh. La loi de 2016 de régulation des donations étrangères (activités bénévoles) restreint encore plus l'espace des organisations de défense des droits humains en criminalisant les ONG financées par l'étranger qui mènent des "activités contre l'État" ou qui font des "commentaires désobligeants à propos de la constitution et des institutions constitutionnelles". Face aux critiques entourant la loi sur les technologies de l'information et des communications, les législateurs bangladais ont rédigé la loi de 2018 sur la sécurité numérique, destinée à répondre au besoin d'une législation sur la cybercriminalité. Cependant, la loi criminalise de nombreuses formes de liberté d'expression et prévoit de lourdes amendes et des peines de prison pour les formes légitimes de dissidence. Elle donne au gouvernement le pouvoir absolu d'ouvrir des enquêtes sur toute personne dont les activités sont considérées comme une "menace" en donnant à la police le pouvoir d'arrêter sans mandat, simplement en cas de suspicion qu'un crime a été commis par le biais de médias numériques. La DSA a été largement utilisée l'an dernier pour cibler les DDH et elle entraine le retrait de tout contenu jugé "sensible" par le gouvernement.