Pepe Acacho
Pepe Acacho est leader autochtone Shuar en Équateur. Le peuple Shuar est l'une des plus grandes communautés indigènes en Amérique du sud, dont le territoire ancestral est situé au fin fond de l'Amazonie, à cheval entre le Pérou et l'Équateur. Depuis 2009, Pepe organise et participe à des manifestations pacifiques de rue pour protester contre la loi qui privatise des sources d'eau en Équateur et contre les activités des compagnies minières en Amazonie. Pepe faisait également partie du mouvement Pachakutik, une organisation politique et autochtone créée pour promouvoir la diversité, l'égalité et l'action sociale. L'activisme de Pépé est criminalisé et le défenseur est victime d'acharnement judiciaire.
En août 2013, la cour de justice de Morona Santiago a condamné Pepe Acacho à douze ans de prison pour terrorisme. Le procureur accusait le défenseur d'avoir utilisé plusieurs stations radio, dont une radio communautaire qu'il dirigeait, pour inciter les manifestants à descendre dans la rue avec des lances et des bouteilles pleines de poison pour protester contre une loi sur les mines soutenue par le gouvernement. La cour a reconnu que Pepe Acacho avait incité d'autres personnes à participer à de violentes manifestations en septembre 2009 dans la ville de Macas, en Amazonie équatorienne, au cours desquelles plusieurs membres de la communauté Shuar et 38 policiers avaient été blessés et un enseignant tué.
Pepe Acacho n'a fait qu'appeler à manifester pacifiquement et la cour a mal retranscrit et traduit son message en langue shuar. Le défenseur a expliqué que les lances dont étaient munis les manifestants sont symboliques pour le peuple Shuar et qu'elles n'étaient pas destinées à être utilisées comme des armes. Les violences de grande ampleur ont éclaté après que la police a utilisé la force de manière excessive pour disperser les manifestants.
Il a fait appel du verdict, et, le 15 janvier 2018, la cour nationale de justice a abaissé la peine à huit mois pour entrave au service public, un crime dont il n'avait pas encore été accusé. Pepe a demandé une "action d'interprétation" pour remettre en cause cette décision devant la Cour nationale de justice. Le 23 février 2018, la cour a confirmé la peine de huit mois de prison pour entrave aux services publics et il peut donc être incarcéré à tout moment.