#Indonésie
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Depuis la transition de l’Indonésie vers la démocratie, le rôle des défenseur⸱ses des droits humains revêt une importance particulière. Le bilan du pays en matière de traitement des défenseur⸱ses des droits humains est décevant, notamment en raison de leur surveillance et du harcèlement continus dont ils font l’objet, des restrictions de leur liberté d’expression et de religion, des violations sexospécifiques contre les femmes DDH, de l’acharnement judiciaire, y compris les poursuites pour diffamation criminelle, la stigmatisation, les arrestations arbitraires, les mauvais traitements, les tortures, les disparitions forcées et les assassinats. L’impunité dans les affaires d’homicides de DDH et de graves violations des droits humains reste importante.
Dans plusieurs province d’Indonésie, des mouvements politiques appellent à l’indépendance et/ou à l’autodétermination. Dans ces zones, les particuliers qui défendent les droits humains sont les plus exposés au danger, car ils sont pris pour cibles par les autorités et les groupes insurgés. Les attaques ciblant les défenseur·ses en Papouasie occidentale se sont intensifiées ces derniers temps, et le fait que les médias ne puissent accéder à la région affecte le travail des DDH. Des militants des droits papous sont arbitrairement arrêtés lors de manifestations pacifiques. Les défenseur·ses des droits LGBTI sont également particulièrement menacés, dans un contexte de discours anti-LGBTI et de discrimination accrue. Ils sont également menacés par des groupes extrémistes islamistes.
Le droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion et de croyance est garanti par la Constitution indonésienne, en particulier par l’article 29 (2) sur la liberté de religion et de culte et par l’article 28E (2) sur la liberté de croyance, d’expression de vues et de pensée conformément à sa conscience. Cependant, ces libertés sont arbitrairement restreintes par des lois trop larges et vagues. Les DDH sont accusés de « rébellion » en vertu de l’article 106, 107 et 110 du Code pénal, d’« incitation » en vertu de l’article 160 et de « blasphème » en vertu de l’article 156 (a). Les dispositions relatives à la diffamation et à l’incitation en vertu de la loi sur l’information et les transactions électroniques (ETI) sont également largement utilisées pour réprimer et criminaliser la liberté d’expression et la distribution ou l’accès aux informations « contraires aux normes morales de l’Indonésie » ; ces dispositions donnent une définition vague de la diffamation et du blasphème, ce qui permet une interprétation arbitraire de la loi. La loi étend aussi la diffamation et les autres restrictions aux médias en ligne. La législation antiterrorisme est aussi utilisée pour cibler les DDH et beaucoup d’entre eux sont taxés d’insurgés dans le but de saper leur travail légitime.
Les défenseur⸱ses des droits humains en Indonésie sont criminalisés et luttent pour faire valoir leurs droits. L’inaction du gouvernement non seulement ne protège pas les défenseur⸱ses des droits humains, mais les laisse à la merci d’actes permettant de les criminaliser.