Soni Sori
The Interview: Soni Sori
Je n'ai pas peur, plus ils me torturent, plus je deviens forte. S'ils parviennent à me faire taire, ils feront de moi un exemple pour faire taire les autres.
Soni Sori est une défenseuse des droits humains qui plaide pour les droits des populations autochtones en Inde, et qui se concentre plus particulièrement sur les droits des femmes. Elle travaille dans l'État de Chhattisgarh, où le long conflit qui oppose les maoïstes et les forces de sécurité du gouvernement affecte gravement les populations autochtones qui vivent dans la région. Avec sa cousine, la journaliste Lingaram Kodopi, elle a mis à jour des exactions perpétrées par les deux parties du conflit.
Soni Sori a déjà été prise pour cible à plusieurs occasions par les autorités. En 2011, elle a été emprisonnée en vertu de fausses accusations dans huit affaires où elle était accusée d'avoir participé à des attaques contre la police. En prison, elle a été torturée et harcelée sexuellement par les gardiens. En avril 2013, elle a été acquittée dans six des huit affaires ouvertes contre elle. Elle a été libérée en 2014 et depuis, elle est harcelée et intimidée par la police.
Le 20 février 2016, Soni Sori a été agressée par trois inconnus alors qu'elle voyageait de Jagdalpur à chez elle à Geedam, dans l'État de Chhattisgarh. Les individus ont stoppé le véhicule dans lequel elle voyageait et ont jeté une substance noire sur son visage, lui causant de graves brûlures et entrainant son hospitalisation. Pendant l'attaque, les coupables ont menacé de s'en prendre de façon similaire à la fille de Soni Sori, si la défenseuse poursuivait ses efforts pour traduire en justice un haut dignitaire de la police du district de Bashar à Chhattisgarh. Lors de cette attaque chimique, elle aidait une femme autochtone à porter plainte pour agression sexuelle contre les forces de sécurité.
La famille de Soni Sori a également été harcelée. Le 12 mars 2016, le beau-frère de la défenseuse des droits humains Mme Soni Sori a été libéré par la police de Jagdalpur, après avoir été arbitrairement détenu par la police pendant deux jours. Le 11 mars 2016, la sœur de la défenseuse a été embarquée par la police et placée en détention pour un interrogatoire, avant d'être libérée le jour-même. Plus tôt dans la journée, d'autres membres de la famille de la défenseuse ont été insultés et menacés par de hauts responsables de la police de Bastar.