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Attaques et harcèlement contre des DDH qui travaillent sur les droits des populations autochtones et des personnes marginalisées

Statut: 
Harcèlement
À propos de la situation

Le 5 octobre 2019, Soni Sori a été arrêtée par la police de Dantewada, en vertu des sections 151, 107 et 116 du Code de procédure pénale indien. Cette arrestation serait liée à la campagne de la défenseuse pour les droits des personnes qui croupissent en prison dans cet État. Soni Sori est accusée d'avoir "organisé une manifestation sans permission". Soni Sori a été libérée sous caution le jour-même.

À propos de Soni Sori

Soni SoriSoni Sori est une défenseuse des droits humains qui plaide pour les droits des populations autochtones en Inde, et qui se concentre plus particulièrement sur les droits des femmes. Elle travaille dans l'État de Chhattisgarh, où le long conflit qui oppose les maoïstes et les forces de sécurité du gouvernement affecte gravement les populations autochtones qui vivent dans la région. Avec d'autres défenseur-ses des droits humains, elle a mis à jour des exactions perpétrées par les deux parties du conflit. En 2018, Soni Sori a reçu le Prix régional de Front Line Defenders pour les défenseur-ses des droits humains en danger.

15 Octobre 2019
Attaques et harcèlement contre des DDH qui travaillent sur les droits des populations autochtones et des personnes marginalisées

Le 5 octobre 2019 Soni Sori a été arrêtée par la police de Dantewada, en vertu des sections 151, 107 et 116 du Code de procédure pénale indien. Cette arrestation serait liée à la campagne de la défenseuse pour les droits des personnes qui croupissent en prison dans cet État. Soni Sori est accusée d'avoir "organisé une manifestation sans permission". Soni Sori a été libérée sous caution le jour-même.

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Le 16 septembre 2019, la police du Chhattisgarh a ouvert un rapport de première information (FIR) contre Soni Sori et Bela Bhatia. Le FIR aurait été déposé en représailles contre les deux défenseuses des droits humains pour leur participation à une manifestation et la plainte qu'elles ont déposée au poste de police de Kirandul ; elles réclamaient l'ouverture d'un FIR contre la police et les forces de sécurité après le meurtre des défenseurs des droits humains Podiya Sori et Lacchu Mandavi.

Soni Sori est une défenseuse des droits humains qui plaide pour les droits des populations autochtones en Inde, et qui se concentre plus particulièrement sur les droits des femmes. Elle travaille dans l'État de Chhattisgarh, où le long conflit qui oppose les maoïstes et les forces de sécurité du gouvernement affecte gravement les populations autochtones qui vivent dans la région. Avec d'autres défenseur-ses des droits humains, elle a mis à jour des exactions perpétrées par les deux parties du conflit. En 2018, Soni Sori a reçu le Prix régional de Front Line Defenders pour les défenseur-ses des droits humains en danger. Bela Bhatia est défenseuse des droits humains, avocate et chercheuse indépendante; elle vit et travaille à Bastar avec les populations autochtones et d'autres communautés marginalisées. Ancienne professeure honoraire de l'Institut des sciences sociales Tata à Mumbai, la défenseuse des droits humains participe à la préparation de nombreux rapports d'enquête et fait partie d'un groupe d'experts nommé par la Commission de la planification pour examiner les défis en matière de gouvernance dans les zones touchées par la rébellion maoïste. Soni Sori et Bela Bhatia sont toutes deux menacées et harcelées par la police et les autorités de l'État en raison de leur travail en faveur des droits humains.

Podiya Sori et Lachhu Mandavi étaient des dirigeants communautaires du village de Gumiyapal, dans le district de Dantewada, division de Bastar, dans le sud du Chhattisgarh. Ils participaient activement au mouvement local contre les mines et à la sécurisation du droit à la terre des communautés touchées. Les défenseur-ses des droits humains militaient plus particulièrement contre l’acquisition illégale de terres protégées pour les projets d’exploitation de minerai de fer par Adani Group, un conglomérat multinational dont le siège est dans le Gujarat. Le groupe Adani a récemment annoncé son intention de créer une nouvelle mine sur la montagne Nandaraj à Kirandul, qui est considérée comme sacrée par les adivasis locaux (les peuples autochtones). Depuis juin 2019, des milliers d'adivasis se sont rassemblés pour protester contre ces projets miniers.

Dans la nuit du 13 septembre 2019, Podiya Sori, Lacchu Mandavi et un troisième individu, Ajay Telam, ont été interpellés par des policiers et emmenés dans la forêt. Alors qu'Ajay Telam a été placé en garde à vue la même nuit et relâché quelques jours plus tard le 17 septembre 2019, Podiya Sori et Lacchu Mandavi ont été tués. Le 15 septembre 2019, la police du Chhattisgarh a ouvert un FIR faisant état de sa rencontre avec Podiya Sori, Lacchu Mandavi et Ajay Telam, dans laquelle elle prétend que les dirigeants locaux ont ouvert le feu contre les policiers et qu'ils ont été tués accidentellement lors de l'échange de tirs.

Le 16 septembre 2019, les défenseuses des droits humains Bela Bhatia et Soni Sori se sont rendues au poste de police de Kirandul pour porter plainte contre la police au sujet du meurtre des dirigeants communautaires, de l'arrestation d'Ajay Telam et pour demander l'ouverture d'une enquête sur ces meurtres. Environ 200 adivasis ont marché pacifiquement aux côtés des deux défenseuses des droits humains pour exprimer leur mécontentement face à la version des meurtres donnée par la police, qui, selon eux, est fabriquée de toutes pièces. Cependant, lorsque la police a reçu la plainte de Soni Sori, Bela Bhatia et des autres manifestants, au lieu de l'enregistrer en tant que FIR, la police a ouvert son propre FIR contre les deux défenseuses des droits humains et toutes les personnes qui participaient à la manifestation pacifique. Outre les accusations portées en vertu de l'article 188 du Code pénal indien pour "désobéissance à un ordre émanant d'un fonctionnaire", la police a également affirmé que la manifestation violait l'article 144 du Code de procédure pénale, récemment promulgué, qui interdit le rassemblement de plus de quatre personnes.

Front Line Defenders condamne l'exécution extrajudiciaire des défenseur-ses des droits humains et leaders communautaires Podiya Sori et Lacchu Mandavi. Front Line Defenders est également profondément préoccupée par les charges portées contre Soni Sori et Bela Bhatia car il semble que tout cela soit uniquement motivé par leur travail pacifique et légitime en faveur des droits humains.