Antécédents de l'affaire: Soni Sori
Le 20 février 2016, la défenseuse des droits humains Mme Soni Sori a été agressée par trois inconnus alors qu'elle voyageait de Jagdalpur à Geedam, chez elle, dans l'État de Chhattisgarh. Les individus ont stoppé le véhicule dans lequel elle voyageait et ont jeté une substance noire sur son visage, lui causant de graves brulures et entrainant son hospitalisation.
Soni Sori est une défenseuse des droits humains qui plaide pour les droits des populations autochtones en Inde, et qui se concentre plus particulièrement sur les droits des femmes. Elle travaille dans l'État de Chhattisgarh, où le long conflit qui oppose les maoïstes et les forces de sécurité du gouvernement affecte gravement les populations autochtones qui vivent dans la région. Avec son cousin, le journaliste M. Lingaram Kodopi, elle a mis à jour des exactions perpétrées par les deux parties du conflit.
Le 12 mars 2016, le beau-frère de la défenseuse des droits humains Mme Soni Sori a été libéré par la police de Jagdalpur, après avoir été arbitrairement détenu par la police pendant deux jours. Le 11 mars 2016, la sœur de la défenseuse a été embarquée par la police et placée en détention pour un interrogatoire, avant d'être libérée le jour même. Plus tôt dans la journée, d'autres membres de la famille de la défenseuse ont été insultés et menacés par de hauts responsables de la police de Basta.
Le beau-frère de la défenseuse a été libéré du poste de police de Jagdalpur dans la matinée du 12 mars 2016. Il était détenu depuis qu'il avait été conduit au poste pour un interrogatoire le 10 mars 2016, après avoir été embarqué par la police chez lui à Geedam, 75 km plus loin dans le district de Dantewada à Chhattisgarh, vers 10h30. Pendant sa détention, il a été interrogé par des membres de la police de Jagdalpur, y compris par le commissaire, à propos de l'agression de Soni Sori le 20 février 2016. Il avait déjà été interrogé par la police les 1er et 9 mars 2016. Pendant ces interrogatoires, des policiers lui ont dit plusieurs fois qu'il serait arrêté pour avoir coordonné l'agression de Soni Sori, et l'ont agressé physiquement, menacé et insulté.
Dans la nuit du 11 mars 2016, la sœur de Soni Sori a été libérée après avoir été interrogée toute la journée. Les policiers l'avaient conduite au poste vers 16h, alors qu'elle se rendait chez elle à Jagdalpur, afin de l'interroger. Elle a été la cible d'agression verbale et menacée pendant sa détention.
Plus tôt dans la journée, des membres de la famille de Soni Sori, dont son père, sont venus parler à l'inspecteur général de la police de Bastar, pour faire part de leurs préoccupations concernant la détention du beau-frère de Soni Sori et pour savoir où il se trouvait. En réponse, l'inspecteur général a menacé la famille, affirmant que le beau-frère de Soni Sori resterait en détention préventive, et que le reste de la famille devrait faire face aux conséquences du travail de la défense des droits humains.
Le 20 février 2016, Soni Sori a été agressée par trois inconnus alors qu'elle voyageait de Jagdalpur à chez elle à Geedam, dans l'État de Chhattisgarh. Les individus ont stoppé le véhicule dans lequel elle voyageait et ont jeté une substance noire sur son visage, lui causant de graves brulures et entrainant son hospitalisation. Pendant l'attaque, les coupables ont menacé de s'en prendre de façon similaire à la fille de Soni Sori, si la défenseuse poursuivait ses efforts pour traduire en justice un haut dignitaire de la police du district de Bashar impliqué dans une exécution extrajudiciaire à Mardum.
Front Line Defenders fait part de ses inquiétudes concernant la détention arbitraire du beau-frère de Soni Sori, la détention temporaire de sa sœur et les menaces proférées contre les membres de sa famille, car tout cela semble directement motivé par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains, notamment ses efforts pour que justice soit rendue lorsque la police de Bastar commet des exactions. Nous sommes également préoccupés car cet incident montre que l'enquête sur l'agression de Soni Sori est utilisée comme moyen pour les persécuter, elle et les membres de sa famille, à cause de ses activités en faveur des droits humains et pour la dissuader de poursuivre son travail.
Le 20 février 2016, la défenseuse des droits humains Mme Soni Sori a été agressée par trois inconnus alors qu'elle voyageait de Jagdalpur à Geedam, chez elle, dans l'État de Chhattisgarh.
Les individus ont stoppé le véhicule dans lequel elle voyageait et ont jeté une substance noire sur son visage, lui causant de graves brulures et entrainant son hospitalisation.
L'attaque contre la défenseuse des droits humains s'est produite vers 22h40 alors qu'elle voyageait avec un collègue de Jagdalpur jusqu'à chez elle à Geedam, Chhattisgarh, dans le centre de l'Inde. Les deux défenseur-ses des droits humains ont été stoppés par trois hommes en moto, qui ont jeté au visage de Soni Sori une substance indéterminée. Cela lui a causé une intense sensation de brulure et une cécité temporaire. Elle a été conduite à l'hôpital de Jagdalpur, avant d'être transférée à l'hôpital de Raipur, la capitale de l'État, où son état s'est stabilisé. Elle est désormais à l'hôpital de Delhi; elle a des douleurs continues et risque de perdre la vue. Plus tôt dans la même journée, la défenseuse des droits humains avait été mise en garde contre une attaque potentielle, cependant, les tentatives des activistes locaux pour porter plainte devant la police sont restées sans réponse.
Pendant l'attaque, les coupables ont menacé de s'en prendre de façon similaire à la fille de Soni Sori, si la défenseuse poursuivait ses efforts pour traduire en justice un haut dignitaire de la police du district de Bashar à Chhattisgarh. Soni Sori a récemment tenté de porté plainte contre ce policier en raison de son implication dans une exécution extrajudiciaire dans le quartier Mardum de Bashar. En juillet 2015, le policier en question aurait appelé pour l"exclusion sociale" de la défenseuse et des membres de sa famille.
Soni Sori a déjà été prise pour cible à plusieurs occasions par les autorités. En 2011, elle a été emprisonnée en vertu de fausses accusations, dans huit affaires où elle était accusée d'avoir participé à des attaques contre la police. En prison, elle a été torturée et harcelée sexuellement par les gardiens. En avril 2013, elle a été acquittée dans six des huit affaires ouvertes contre elle. Elle a été libérée en 2014 et depuis, elle est harcelée et intimidée par la police.
Les défenseur-ses des droits humains dans la région de Bashar, dans le Chhattisgarh, doivent récemment faire face à des actes d'intimidation, des agressions et des persécutions à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. Le 8 février 2016, le domicile de la défenseuse Mme Malini Subramaniam à Jagdalpur a été attaqué par des inconnus. L'attaque s'est produite après des mois de harcèlement de la défenseuse par le gouvernement et la police de l'État de Chhattisgarh.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par l'agression de Soni Sori et par les menaces proférées contre sa fille, ainsi que par l'intégrité physique et psychologique de tous les défenseur-ses des droits humains qui travaillent dans la région de Bashar, dans l'État de Chhattisgarh.
La défenseuse des droits humains Mme Soni Sori est la cible d'une campagne de diffamation permanente orchestrée par l'inspecteur général de la police de la région de Bastar, M. Kalluri, depuis une conférence de presse au cours de laquelle elle a attiré l'attention sur une exécution arbitraire perpétrée par la police. Elle a aussi été directement menacée par l'inspecteur général.
Le 1er août 2015, après une conférence de presse organisée par Soni Sori au club de la presse de Jagdalpur pour dénoncer le meurtre illégitime de M. Hemla Podiya, elle a été menacée par l'inspecteur général, M. Kalluri. Le 28 juillet 2015, un policier a tiré une balle dans le dos d'Helma Podiya, qui vivait dans le village de Nahadi à Dantewada. Bien que la police affirme qu'il s'agissait d'un incident fortuit, pendant la conférence de presse, Soni Sori a publiquement déclaré qu'il s'agissait d'une exécution arbitraire. Le 30 juillet 2015, elle s'est rendue dans le village de Nahadi et a parlé aux témoins, qui ont déclaré qu'il n'y avait pas eu de confrontation entre la police et Helma Podiya, et que le meurtre était donc illégitime. Le 28 juillet 2015, les forces de sécurité, composées de 500 officiers, auraient perquisitionné des maisons dans le village de Nahadi et passé à tabac plusieurs villageois. Lorsqu'il a entendu le tumulte, Helma Podiya a quitté son domicile et peu de temps après, un policier l'a abattu.
En outre, M. Kalluri aurait lancé une campagne de diffamation contre la défenseuse des droits humains. Après un incident récent au marché de Geedam, lors duquel un commerçant a été poignardé, des policiers, dont M. Kalluri, ont organisé une réunion avec les commerçants et ont blâmé la défenseuse pour cette attaque. M. Kalluri a dit aux commerçants que ces attaques continueront à moins que la communauté locale décide d'excommunier Soni Sori et ses collègues défenseur-ses des droits humains.
Front Line Defenders fait part de ses préoccupations concernant les menaces proférées contre la défenseuse des droits humains Soni Sori, car cela semble être une tentative visant à l'empêcher de mener à bien son travail pacifique et légitime et pacifique en faveur des droits humains.