#Mali
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Après le coup d’État militaire de 2012 qui a évincé du pouvoir l’ancien président Amadou Toumani Touré, le Mali a connu une période de forte instabilité et de bouleversement dans le nord du pays. La situation sécuritaire est fragile même si un nouveau président, Ibrahim Boubacar Keita, a été élu en 2013, et qu’un accord de paix a été signé en 2015. Cette instabilité affecte gravement le travail et les capacités des défenseur⸱ses des droits humains (DDH) au Mali, car un climat de peur et d’insécurité est omniprésent, en particulier dans le nord du pays où la situation reste instable. Des groupes armés, à la fois pro et antigouvernementaux, ont lancé des attaques contre les forces de sécurité de l’État, les Casques bleus de l’ONU, les travailleurs humanitaires, les DDH et les civils ordinaires. Les DDH qui documentent et signalent les violations des droits humains font face à des menaces, des intimidations et des attaques physiques. Ceux qui accusent les forces de l’État de commettre des violations des droits humains sont particulièrement menacés ; les journalistes ont du mal à accéder aux informations sur la situation des droits humains et ils sont menacés ou harcelés afin de les dissuader de couvrir des sujets difficiles.
En décembre 2017, le Parlement a adopté une loi sur la protection des DDH, le Mali devenant le troisième pays africain à le faire. Les DDH au Mali travaillent dans un environnement difficile : les défenseuses qui travaillent avec les femmes survivantes de la violence sont ciblées, tout comme les DDH qui travaillent sur la corruption et l’accaparement des terres, les droits des prisonniers et les défenseur·ses LGBTI. Alors que le Mali bénéficie d’un environnement relativement ouvert pour la presse, les journalistes pratiquent souvent l’autocensure par crainte de représailles de la part du gouvernement et des groupes combattants. Depuis plusieurs années, les journalistes sont arbitrairement arrêtés et menacés pour avoir couvert des affaires et des cas de corruption au sein des membres du gouvernement.