Set Them Free (Libérez-les)
Alors que nous célébrons le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme des Nations Unies et le 20e anniversaire de la Déclaration de l'ONU sur les défenseurs des droits de l'Homme, nous rendons hommage à tous ceux et celles qui travaillent aux niveaux local et national pour que ces droits fondamentaux deviennent une réalité pour tous.
Front Line Defenders appelle les gouvernements à marquer ces anniversaires en libérant tous les défenseur-ses des droits humains actuellement en prison, y compris ceux et celles nommés dans ce rapport, et à mettre fin aux menaces, au harcèlement, à la diffamation, à la criminalisation, à la torture et aux assassinats auxquels les défenseur-ses sont confrontés dans trop de pays.
En 2018, Front Line Defenders a été nommée lauréate du Prix 2018 des Nations Unies dans le domaine des droits de l'Homme.
En acceptant le Prix des droits de l'Homme de l'ONU, Front Line Defenders rappelle le rôle important que notre ancien collègue, Abdulhadi Al-Khawaja, a joué pour développer notre soutien aux défenseur-ses des droits humains du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Notre travail pour soutenir les défenseur-ses des droits humains dans le monde repose en grande partie sur son travail de pionnier. Abdulhadi a été arrêté et torturé lors de la répression des manifestations en faveur de la démocratie à Bahreïn en 2011, avant d'être soumis à un simulacre de procès et condamné à une peine de prison à perpétuité.
Un trop grand nombre d'autres défenseur-ses des droits humains croupissent également en prison en raison de leurs activités désintéressées et légitimes. Azimjan Askarov purge une peine d'emprisonnement à vie au Kirghizistan à cause de ses activités pacifiques en faveur des droits humains. Ilham Tohti purge une peine d'emprisonnement à vie en Chine pour avoir défendu les droits politiques et culturels du peuple Ouïghour. Dawit Isaak a créé le premier journal indépendant en Érythrée après l'indépendance. Lorsqu'il a publié des articles critiquant le régime autoritaire, il a été arrêté et conduit dans une prison secrète où il est détenu depuis 17 ans, sans accusation ni procès. Atena Daemi et Narges Mohammadi purgent toutes deux de longues peines de prison en Iran en raison de leur travail contre la peine de mort et de leur soutien aux familles des prisonniers politiques. Germain Rukuki a travaillé pour mettre fin à la torture et à la peine de mort au Burundi et en avril 2018, il a été condamné à 32 ans de prison pour "rébellion" et "atteinte à la sécurité de l'État". En 2017, la défenseuse autochtone Dominga González Martínez a été condamnée à 50 ans de prison au Mexique pour avoir défendu le droit à l'eau de sa communauté. Elle a déjà passé 10 ans en détention préventive.
Toutes ces affaire ont un point commun : le pouvoir de l'État a été utilisé pour faire taire les courageux défenseur-ses des droits humains qui expriment leur vision de la société - et du monde - selon laquelle les libertés et les droits fondamentaux doivent être exercés de manière égale par tous les citoyens, sans distinction d'appartenance ethnique, de croyance religieuse, d'idéologie politique, de richesse ou de pouvoir politique.
Alors que nous célébrons le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme des Nations Unies et le 20e anniversaire de la Déclaration de l'ONU sur les défenseurs des droits de l'Homme, nous rendons hommage à tous ceux et celles qui travaillent aux niveaux local et national pour que ces droits fondamentaux deviennent une réalité pour tous.