« La réalité est que, en tant que femmes, nous sommes des agents de résistance parce que nous défendons nos territoires, nos familles, notre vie et notre souveraineté. Élever notre voix pour défendre et affronter le système répressif est un crime. La criminalisation des femmes augmente. Plus de 344 mandats d’arrestation ont été émis parce qu’elles défendent leur territoire ».
Lesbia Artola est défenseuse des droits humains et membre du Comité Campesino del Altiplano – CCDA (Comité paysan des hauts plateaux) à Coban, dans le département de l’Alta Verapaz, au Guatemala.
Elle lutte contre le sexisme sous toutes ses formes, œuvre pour mieux faire entendre la voix des défenseuses des droits humains et promeut l’égalité des sexes. Lesbia se bat également pour l’exercice égal du droit à la terre par les hommes et les femmes, ainsi que pour les droits des paysans. Dans le contexte d’un État patriarcal, sexiste et raciste, être une femme autochtone signifie faire face à de nombreux défis dans la lutte pour résister. Lesbia lutte contre ces défis qui ont souvent leurs racines dans la dynamique familiale, où les femmes ne sont pas valorisées, où leur force n’est pas reconnue et où leurs revendications sont confrontées à de nombreuses limites.
En tant que leader autochtone, Lesbia a résisté courageusement à l’extermination des peuples autochtones au Guatemala, tout en luttant pour l’accès à la terre et les droits des travailleurs pour les Mayas au Guatemala.
Au cours de différentes périodes de l’histoire, la population Maya Q’ueqchi a été victime de la dépossession de ses terres, qui lors des dernières décennies a empiré en raison de l’imposition de mégaprojets de palmiers africains, de mégaprojets hydroélectriques, ou de l’exploitation minière par des sociétés transnationales qui continuent de piller les ressources naturelles de leurs territoires. Cela entraîne la persécution, la criminalisation, la violence, les meurtres et l’extrême pauvreté des familles autochtones.