Des défenseurs autochtones arrêtés arbitrairement et agressés
Dans la matinée du 1er novembre 2020, lors de l'audience de révision des défenseurs autochtones José Luis Gutiérrez et César Hernández, le juge de contrôle résidant à Cintalapa, Chiapas, Mexique, a décidé que les poursuites pénales allaient continuer mais qu'ils seraient remis en liberté en vertu de deux mesures conservatoires en remplacement de la détention préventive.
Le 15 octobre 2020, les défenseurs indigènes José Luis Gutiérrez et César Hernández ont été arbitrairement arrêtés lors d'une violente opération policière visant à disperser une manifestation pacifique à Crucero de Temo, dans la municipalité de Chilón, Chiapas.
César Hernández est défenseur et agriculteur indigène Maya Tseltal de la communauté de San Sebastián Bachajón à Chilón, Chiapas. Il a passé la majeure partie de sa vie à défendre les droits de sa communauté à utiliser leurs terres ancestrales, en particulier contre la construction de méga-projets et autres grands projets d'infrastructure.
Dans la matinée du 1er novembre 2020, lors de l'audience de révision des défenseurs autochtones José Luis Gutiérrez et César Hernández, le juge de contrôle résidant à Cintalapa, Chiapas, Mexique, a décidé que les poursuites pénales allaient continuer mais qu'ils seraient remis en liberté en vertu de deux mesures conservatoires en remplacement de la détention préventive.
Les défenseurs indigènes de Maya Tseltal doivent comparaître tous les 15 jours devant le tribunal de contrôle d'Ocosingo, et font l'objet de restrictions de leurs déplacements dans une zone territoriale fixe, ainsi que d'une interdiction de quitter le pays sans autorisation. Les défenseurs ont été arrêtés arbitrairement le 15 octobre 2020, lors d'une mobilisation pacifique contre l'installation d'une base de la Garde nationale sur leur territoire, à Crucero de Temó dans la municipalité de Chilón, Chiapas, et ont ensuite été accusés d'«émeutes». José Luis Gutiérrez et César Hernández ont été détenus pendant 17 jours au Centre national de réinsertion sociale n°14 «El Amate», dans la municipalité de Cintalapa.
Front Line Defenders salue le fait que José Luis Gutiérrez et César Hernández puissent se défendre en toute liberté, mais reste vivement préoccupée par l'utilisation d'accusations fabriquées comme stratégie pour intimider, inhiber, punir et limiter les activités légitimes et pacifiques en faveur des droits des populations autochtones au Mexique. Par conséquent, elle exhorte les autorités mexicaines à relaxer immédiatement les défenseurs José Luis Gutiérrez et César Hernández de l'accusation d'émeute et à s'abstenir de recourir à la détention préventive pour violer le droit à la liberté personnelle et la présomption d'innocence, qui est couramment utilisée pour punir la protestation sociale dans le pays.
Le 15 octobre 2020, les défenseurs indigènes José Luis Gutiérrez et César Hernández ont été arbitrairement arrêtés lors d'une violente opération policière visant à disperser une manifestation pacifique à Crucero de Temo, dans la municipalité de Chilón, Chiapas.
José Luis Gutiérrez et César Hernández, de la communauté de San Sebastián Bachajón, municipalité de Chilón, sont des défenseurs et des agriculteurs autochtones Maya Tseltal. Ils ont passé la majeure partie de leur vie à défendre les droits de leur communauté à jouir de leurs terres ancestrales, en particulier contre la construction de méga-projets et autres grands projets d'infrastructure.
Le 15 octobre 2020, les défenseurs indigènes José Luis Gutiérrez et César Hernández ont été arbitrairement arrêtés lors d'une violente opération de police menée par environ 300 policiers de l'État, de la police municipale et de secteur ainsi que la Garde nationale. Les policiers avaient pour objectif de disperser une manifestation pacifique contre la construction d'un poste de la Garde nationale (GN), qui se déroulait à Crucero de Temó, le long de l'autoroute entre Ocosingo et Palenque, dans la municipalité de Chilón, Chiapas. Au cours de l'opération, le défenseur Juan Hernández, poursuivi par la police, a été contraint de fuir et de trouver refuge pendant quatre jours dans un endroit sûr. Avant leur arrestation, les trois défenseurs indigènes ont défilé avec des dizaines de paysans de diverses communautés sur l'autoroute qui relie Ocosingo à Palenque, portant une banderole sur laquelle on pouvait lire «Non à la garde nationale».
Une vidéo publiée par un média indépendant montre l'usage excessif et injustifié de la force lors de l'arrestation arbitraire de José Luis Gutiérrez et César Hernández. Plusieurs heures après l'arrestation, des responsables du Secrétariat de la sûreté publique ont saisi le véhicule et le téléphone portable de José Luis Gutiérrez. Plus tard dans la journée du 15 octobre 2020, José Luis Gutiérrez et César Hernández ont été présentés au parquet de la justice autochtone du ministère public de la municipalité d'Ocosingo, où ils ont été accusés d'«émeute».
Le 16 octobre 2020, José Luis Gutiérrez et César Hernández ont été transférés dans le centre d'État pour la réintégration sociale des personnes condamnées, à Ocosingo dans l'État du Chiapas. Le transfert va à l'encontre des nouvelles procédures du système de justice pénale mexicain, car il a eu lieu avant l'expiration du délai de 48 heures accordé à un juge de contrôle pour déterminer s'il existe une base juridique suffisante pour intenter une procédure judiciaire, sans laquelle ils doivent être libérés. Une fois au centre de détention, le secrétariat de conciliation de la Cour a refusé d'autoriser les avocats de la défense, qui sont membres du Centre Fray Bartolomé de las Casas pour les droits humains (Frayba), à accéder aux dossiers d'enquête, et n'a accepté aucune documentation qu'ils ont tenté de soumettre sur les violations des droits liées à l'affaire. Les avocats ont été contraints de partir sous la présence intimidante de policiers qui surveillaient leurs déplacements dans l'enceinte du tribunal tout au long de leur visite. Le Secrétariat de conciliation a fini par décider d'annuler l'audience et a demandé le transfert des défenseurs à la Cour de contrôle de Cintapala, dans le centre de réintégration sociale des personnes condamnées n°14 «El Amate».
Le 17 octobre 2020 à 11h00, des proches des détenus, des membres des communautés de San Sebastian et San Jerónimo, et des avocats de Frayba ont manifesté pacifiquement devant les bâtiments du bureau du procureur de la justice autochtone à Ocosingo, pour s'opposer à la détention arbitraire des défenseurs et à leur transfert dans un centre de détention compte tenu des vices de procédure.
Le même jour vers 13h50, une audience a été organisée et le juge de contrôle a considéré que l'arrestation est légale et a statué que José Luis Gutiérrez et César Hernández devaient rester en détention préventive à «El Amate». Le 22 octobre 2020 à 11h00, une nouvelle audience sera convoquée pour déterminer si des accusations seront formellement portées contre les accusés.
En prison, José Luis Gutiérrez et César Hernández ont indiqué qu'ils craignaient d'être contraints de payer une somme d'argent pour que les gardiens de prison ne les battent pas. Frayba a déjà signalé le fait que des défenseurs emprisonnés sont exposés à des traitements cruels et inhumains par des gardiens et d’autres prisonniers qui, avec le consentement des directeurs, les extorquent et les soumettent au travail forcé.
Front Line Defenders est vivement préoccupée par la détention arbitraire et les fausses accusations portées contre José Luis Gutiérrez et César Hernández. Elle est particulièrement inquiète pour leur intégrité physique et psychologique suite aux violentes agressions dont ils ont été victimes de la part des autorités. En outre, Front Line Defenders exprime sa profonde inquiétude quant aux vices de procédure pendant et après la détention des défenseurs qui n'ont pas été autorisés à se défendre de manière adéquate contre le crime dont ils font l'objet.
Front Line Defenders estime que les attaques et la détention de José Luis Gutiérrez et César Hernández font partie d’une stratégie plus large de harcèlement et de violence contre les défenseur-ses du droit à la terre et des droits des peuples autochtones. Elle pense notamment que le recours à des crimes fabriqués de toutes pièces est devenu une stratégie efficace pour intimider ceux qui protègent les droits humains au Mexique.