Back to top
2 Août 2024

L’Iran doit immédiatement libérer la défenseuse des droits humains Sharifeh Mohammadi et annuler la peine de mort à laquelle elle a été condamnée

Nous, soussignés, représentants des organisations internationales et régionales de défense des droits des femmes et des droits humains, sommes choqués et extrêmement préoccupés par la condamnation à mort injuste prononcée par la République islamique d’Iran à l’encontre de la défenseuse des droits humains Sharifeh Mohammadi. Nous appelons le pouvoir judiciaire iranien à annuler immédiatement et sans condition la condamnation à mort de Sharifeh Mohammadi, dont les activités civiques en faveur des droits des travailleurs étaient non seulement pacifiques, mais aussi légales et conformes aux lois du pays.

Nous exhortons toutes les féministes et toutes les défenseuses des droits humains, ainsi que leurs organisations dans le monde entier, en particulier dans la région MENA, à s’unir en solidarité et à exiger la libération inconditionnelle de Sharifeh Mohammadi. 

Sharifeh Mohammadi est une défenseuse des droits humains iranienne et une militante de longue date du droit du travail, qui s’est mobilisée pour soutenir les droits des travailleurs, par le biais d’une organisation enregistrée, indépendante, publique et légale ayant le même objectif. Le ministère du Renseignement a appréhendé Mme Mohammadi à son domicile de Rasht le 5 décembre 2023. Par la suite, elle a été transférée de la prison de Lakan à la prison de Sanandaj le 30 décembre 2023, avant d’être renvoyée à la prison de Lakan. Elle est toujours détenue à la prison de Lakan, à Rasht, dans le nord de l’Iran. Selon certaines sources, Sharifeh a subi des violences mentales et physiques pendant sa détention, dans le but de la contraindre à faire des aveux. Elle a également été privée de visites de sa famille pendant les trois mois qu’elle a passés à l’isolement.

Le 4 juillet 2024, la première section du tribunal révolutionnaire de Rasht a condamné Mohammadi à la peine de mort pour « rébellion armée contre l’État ». Selon la Campagne pour la défense de Sharifeh Mohammadi, elle a été condamnée pour « appartenance à une organisation syndicale indépendante, publique et légale il y a dix ans, ce qui démontre le caractère infondé du verdict ». La Campagne pour la défense de Sharifeh Mohammadi affirme que l’organisation syndicale — le Comité de coordination pour l’aide à la création d’organisations syndicales — est légale, mais a déclaré que Sharifeh n’était plus membre de l’organisation depuis 10 ans.

Cette condamnation constitue l’une des peines les plus sévères infligées à un défenseur des droits humains en Iran et dans la région SWANA (Asie du Sud-Ouest et d’Afrique du Nord). La condamnation d’une défenseuse des droits humains pour avoir défendu pacifiquement les droits des travailleurs choque la société civile iranienne et la communauté internationale des droits humains. Nous pensons que Sharifeh Mohammadi est victime d’une affaire fabriquée de toutes pièces et que toutes les accusations portées contre elle sont infondées. Le cas de Sharifeh est un exemple clair de la répression continue de la société civile et de l’hostilité de l’État iranien à l’égard des défenseuses des droits humains.

Nous, les organisations soussignées, rappelons aux autorités iraniennes que la défense des droits des travailleurs n’est pas un crime, et les appelons à :

  • Annuler immédiatement et sans condition la condamnation à mort de Sharifeh Mohammadi et abandonner toutes les autres charges retenues contre elle.
  • Mettre fin au harcèlement systématique des défenseuses des droits humains et respecter les rassemblements pacifiques et le droit de s’organiser pour défendre les droits des travailleurs et des femmes au sein d’organisations de la société civile.
  • Mettre fin à l’application de la peine de mort, qui est souvent utilisée pour susciter la peur chez les dissidents pacifiques et qui est appliquée injustement en raison de l’absence de procédure régulière dans les tribunaux de la République islamique.