Front Line Defenders appelle à la libération immédiate et sans condition des Six de Tlanixco
Alors que l'affaire des Six de Tlanixco entre dans une phase critique, Front Line Defenders réitère son appel pour la libération immédiate et inconditionnelle de Dominga González Martínez et de ses cinq co-accusés : Rómulo Arias Mireles, Teófilo Pérez González, Pedro Sánchez Berriozabal, Lorenzo Sánchez Berriozabal et Marco Antonio Pérez González.
Front Line Defenders maintient que Dominga González Martínez et ses co-accusés sont des défenseur-ses des droits humains (DDH) innocents du meurtre d'Alejandro Issak Basso, qui aurait été perpétré lors d'un conflit lié à l'accès à l'eau.
Cette semaine, la Cour de justice supérieure de l'État de Mexico se réunira de nouveau pour examiner l'appel des Six de Tlanixco et son jugement pourrait avoir des conséquences d'une portée considérable : soit permettre à une grossière injustice de perdurer, soit de corriger un procès dévastateur qui a jeté en prison six défenseur-ses des droits humains pendant plus de 15 ans jusqu'à présent.
Le procès contre les protecteurs de l'eau est largement considéré comme un déni de justice, car il s'avère qu'il n'y a aucune preuve à charge pour ce meurtre. Depuis le début, l'enquête est criblée d'incohérences, elle se base sur les preuves de "témoins" qui n'étaient pas présents au moment des faits et sur l'acceptation de preuves à la fois contradictoires et peu plausibles. Un témoin de l'accusation a admis par la suite que la soeur d'Alejandro Issak Basso avait dit aux témoins qui il fallait accuser. Un enseignant qui aurait pris part à l'attaque, selon l'accusation, se trouvait dans un autre village dans une classe au moment de l'incident, tandis qu'un autre accusé était décédé depuis plus d'un an.
Le 17 janvier, lors d'une audience plus récente de l'appel, le tribunal local a décidé que l'affaire serait soumise à un nouvel examen. Tandis que la cour pourrait estimer que les poursuites initiales étaient injustifiées et ordonner la libération des six DDH, nous craignons qu'elle ordonne un nouvel examen intégral de l'affaire, depuis le début, ce qui signifierait une extension des procédures et le maintien en détention des DDH.
Des organisations nationales et internationales appellent à la libération des Six de Tlanixco. Le 28 novembre 2018, le Haut Commissariat aux Droits de l'Homme de l'ONU a fait une déclaration appelant à la libération des Six de Tlanixco indiquant que le verdict n'était pas défendable, compte tenu des nombreux vices de procédure pendant le procès.
Vendredi 24 janvier, le congrès mexicain a adopté une résolution appelant le parquet général à "retirer l'action pénale intentée contre les six personnes de la communauté autochtone de San Pedro Tlanixco, municipalité de Tenango del Valle, emprisonnées depuis près de 15 ans pour homicide".
Front Line Defenders exhorte le gouvernement du Mexique, en particulier le gouverneur de l'État de Mexico Alfredo del Mazo Maza ; le procureur général de l'État de Mexico, Alejandro Jaime Gómez Sánchez ; le Président de la Cour supérieure de justice de l'État de Mexico, Sergio Javier Medina Peñaloza ; et le secrétaire général de la justice et des droits humains de l'État de Mexico, Rodrigo Espeleta Aladro, à reconnaitre que le procès et l'emprisonnement des Six de Tlanixco étaient une flagrante erreur judiciaire et qu'ils devraient être libérés immédiatement et sans condition. En ce sens, Front Line Defenders exhorte les autorités compétentes à retirer les charges criminelles portées contre les Six de Tlanixco et à les libérer immédiatement et sans condition.