Raull Santiago
In September 2015, Witness and Papo Reto received the Brazil Foundation's International Philanthropy Award for their role in using videos to document human rights abuses and holding perpetrators of violence accountable.
"No newspaper or television reporters would set foot in Alemão, so they would take it upon themselves to report the news from their favelas. Their intention was to draw attention to the conditions in Alemão — the blackouts, the curfews, the suffocating police presence"
"Killings have happened here for years, but because of the democratization of social networks, alternative communication, and everyone with access to mobile phones, things have become a lot more visible".
"I do believe the government is preparing itself to surveil people working in alternative media. But we will keep fighting for our rights" (Raull Santiago).
Online Activism award, sponsored by Deutsche Welle, the German International Broadcasting Service.
Je continue à travailler pour aider à construire une société où le peuple reconnait que la favela n'est pas un problème: c'est la solution.
Raull Santiago est défenseur des droits humains à Rio de Janeiro. En mars 2014, il a co-fondé le collectif Papo Reto (franc-parler), un groupe de journalistes citoyens qui documentent la vie dans la favela Complexo do Alemão. Le groupe a pour objectif d'attirer l'attention sur ce qu'il se passe à Alemão, et met en lumière les cas de violences policières et autres exactions qui tendent à être ignorées par les grands médias. Leur slogan est: Nós por Nós (Nous pour nous), car le contenu qu'ils partagent est produit par les habitants de la favela et se consacre à eux.
Dans les semaines suivant sa création, Papo Reto a commencé à recevoir des photos et des vidéos montrant les raids de la police et les attaques contre les habitants, diffusées via Whatsapp, Facebook et YouTube. Les membres de Papo Reto utilisent aussi leur groupe WhatsApp pour partager des informations sur les fusillades et d'autres possibles dangers immédiats afin de permettre aux habitants de rester en sécurité.
L'un des objectifs du collectif est que les autorités soient responsables de leurs actes. Grâce aux rapports de Papo Reto sur le meurtre d'Eduardo de Jesus, âgé de 10 ans, tué par la police en avril 2015, le gouvernement a ouvert une enquête officielle. Cependant, quelques mois plus tard, les autorités ont conclu que les policiers avaient agi en légitime défense et ces derniers n'ont pas été accusés.
Raull Santiago travaille aussi sur le projet Da Proibição Nasce o Tráfico (Le trafic est né de la prohibition), lancé par le Centre d'étude sur la sécurité publique et la citoyenneté (CESeC), où il donne le point de vue des favelas et met en lumière les conséquences de la "guerre contre la drogue" sur les habitants des favelas.
En raison de son travail, Raull et d'autres membres de Papo Reto sont souvent victimes de menaces et d'actes d'intimidation.
Les défis et les menaces auxquels les défenseur-ses des droits humains (DDH) sont confrontés au Brésil restent très importants, en particulier pour ceux-celles qui travaillent sur les questions de la terre, de l'environnement, des populations indigènes, des droits LGBTI, de la corruption et de l'impunité. De nombreux DDH sont victimes de menaces de mort, agressions physiques, arrestations arbitraires et poursuites devant la justice. Le taux élevé de meurtres est particulièrement préoccupant et l'impunité reste très répandue.
