Ana Mirian Romero
In nearly a decade of defending her community’s land and rivers from corporate destruction, Honduran woman Ms. Ana Mirian Romero has endured armed raids, physical assault, death threats, and personal defamation campaigns. On 10 June 2016, former President of Ireland, former United Nations High Commissioner for Human Rights, and President of the Mary Robinson Foundation - Climate Justice, Mrs. Mary Robinson, presented Ana Mirian with the 2016 Front Line Defenders Award.
Ana Mirian Romero est une éminente défenseuse des droits humains hondurienne. Elle est membre du Movimiento Indígena Lenca de La Paz Honduras – MILPAH (Mouvement indigène Lenca de la Paz Honduras) et du Consejo Indígena San Isidro Labrador (Conseil autochtone San Isidro Labrador). La défenseuse lutte pour la reconnaissance du droit à la terre des communautés autochtones depuis 2010, depuis que le MILPAH et le Consejo Indígena San Isidro Labrador ont demandé à la justice de reconnaitre leur terres ancestrales dans la municipalité.
Ana Mirian Romero et son mari Rosario Vasquez Pineda s'opposent également activement à l'installation du barrage hydroélectrique de Los Encinos (Hidroelétrica Los Encinos), propriété de Los Encinos S. de R.L., sur la rivière Chinacla. En 2010 ils ont intenté une affaire en justice pour la reconnaissance des terres ancestrales de la communauté autochtone, après que la municipalité a accordé une concession à l'entreprise Los Encinos S. de R.L pour la construction du projet de barrage hydroélectrique sur la rivière Chinacla. La permission de construire le barrage a été accordée sans le consentement libre, préalable et informé, de la communauté affectée. C'est donc une violation flagrante de la Déclaration de l'ONU des droits des populations autochtones, que le Honduras a ratifiée, mais aussi de la Convention 169 de l'Organisation internationale du Travail et d'autre jurisprudence internationale. L'impact négatif du projet sur son accès à l'eau est une autre inquiétude de la communauté autochtone
Le fait qu'Ana Mirian Romero a pris la tête du mouvement de défense des terres ancestrales a fait d'elle et de sa famille les cibles de graves attaques répétées perpétrées par la police, l'armée et les civils armés, qui représentent tous les intérêts de l'entreprise hydroélectrique. Le 9 mai 2016, la défenseuse des droits humains et ses enfants ont reçu des menaces de mort et ont été intimidés par quatre hommes, chez eux à Santa Elena, dans le département de La Paz. Le 29 janvier 2016, sa maison a été incendiée et ses enfants ont été contraints de quitter l'école en raison des actes de harcèlement répétés.
Ana Mirian Romero est l'une des finalistes du Prix Front Line Defenders 2016 pour les défenseur-ses des droits humains en danger, qui récompense le travail des défenseur-ses des droits humains qui, à travers un travail non violent, contribuent courageusement et de manière remarquable à la promotion et à la protection des droits humains de leur communauté, souvent au prix de risques personnels importants.
Les défenseur-ses des droits humains (DDH) sont victimes d'exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées, tortures et mauvais traitements, ainsi que d'acharnement judiciaire, menaces, et stigmatisation. Les journalistes, avocats, procureurs, ceux-celles qui défendent les droits des femmes, des enfants, la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuée (LGBTI), les communautés autochtones et afro-honduriennes, et ceux-celles qui défendent l'environnement et le droit à la terre sont particulièrement en danger.
