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Agustín Pérez Domínguez

DDH

Agustin Pérez Domínguez est un défenseur des droits humains autochtone de San Juan Cancuc, Chiapas. Son travail se concentre sur la défense pacifique des droits des populations autochtones, en particulier le droit à l’autonomie et à l’autodétermination.

San Juan Cancuc, Altos de Chiapas, est une municipalité autochtone maya-tzeltal qui se bat contre les violations de l’environnement et des droits humains engendrées par le projet de construction d’une méga-autoroute qui traverserait son territoire afin de relier les villes de San Cristóbal de Las Casas et de Palenque. Ce projet consiste en la mise en place de différentes attractions touristiques ayant des effets sociaux et environnementaux sur les terres des peuples autochtones qui vivent dans la région.

Les 45 communautés qui font partie de San Juan Cancuc ont unanimement déclaré leur opposition à la construction de la méga-autoroute, alors que les administrations précédentes avaient tenté de réactiver sa construction.

Dans ce processus collectif de résilience et de défense de leurs droits à l’autonomie et à l’autodétermination, différentes tensions sont apparues avec les autorités municipales et nationales. En mai 2022, Agustín Pérez Velasco, Martín Pérez Domínguez, Juan Velasco Aguilar et Agustín Pérez Domínguez, qui avaient participé au processus collectif de défense de leurs droits en tant que peuple tzeltal, ont été détenus arbitrairement dans le cadre d’une opération conjointe de l’État mexicain, de la Garde nationale et de la police municipale. Ils ont disparu pendant plus de 24 heures, pour être ensuite accusés à tort d’un crime qu’ils n’ont pas commis et sont restés détenus en vertu d’une ordonnance de détention préventive.

À ce jour, ils font l’objet d’une procédure pénale afin d’obtenir leur liberté ; ils ont été condamnés à 25 ans de prison en 2023, bien que les preuves à leur encontre aient été fabriquées de toutes pièces et ne soient pas crédibles. Ils ont ensuite fait l’objet d’une procédure d’appel qui, au lieu de reconnaître leur innocence, a fini par confirmer leur peine en avril 2024.

Mexico

Au Mexique, les défenseur·ses des droits humains (DDH) et les journalistes sont victimes d’intimidation, d'acharnement judiciaire, d’arrestations arbitraires, de menaces de mort, d'agressions physiques, de disparitions forcées et d’assassinats en raison de leur action en faveur des droits humains et de leur exercice de la liberté d'expression et du journalisme.

Les disparitions sont endémiques au Mexique, et se produisent souvent en complicité avec l'État. Les DDH qui travaillent sur la question sont exposés à un risque sérieux, pouvant aller jusqu'au meurtre. Ceux qui défendent le territoire, en particulier les territoires autochtones, sont exposés au même degré de risque. Ils sont criminalisés, emprisonnés, calomniés et souvent assassinés. Les journalistes qui travaillent sur n'importe laquelle de ces questions, ou sur des questions relatives au trafic de drogue et qui abordent la complicité du gouvernement courent également le risque de perdre la vie.