#Maldives
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Depuis l'élection du président Abdulla Yameen en 2013, le nombre de restrictions ciblant les libertés civiles dans le pays a augmenté. L'arrestation largement condamnée de l'ancien président et leader de l'opposition Mohamed Nasheed en février 2015, ainsi que les persécutions contre les autres politiciens de l'opposition, soulèvent des inquiétudes quant à la détérioration de l'état de droit et des droits humains aux Maldives. Les défenseur-ses des droits humains qui plaident pour les droits tels que la liberté de culte et les droits au sein de la religion sont particulièrement vulnérables aux Maldives, tandis que les journalistes et les militants de la liberté d'expression sont limités par des restrictions officielles et des menaces contre leur personne. Le 23 avril 2017, le DDH et blogueur Yameen Rasheed a été poignardé à mort après que la police n'a pris aucune mesure pour répondre aux menaces de mort qu'il a reçues.
Le gouvernement accentue sa répression contre la liberté d'expression et les rassemblements pacifiques. Les médias libres et indépendants sont la cible d'acharnement judiciaire, par le biais de plaintes et d'interdictions. Les militants qui plaident en faveur d'enquêtes sur les crimes passés contre les journalistes sont harcelés et intimidés. Les forces de sécurité empêchent aussi la tenue de conférences de presse ou de rassemblements pacifiques contre l'impunité. La liberté de culte est gravement limitée. L'Islam est la religion d'État, et la constitution garantit la liberté d'expression tant qu'elle est exercée de manière qui n'est pas "contraire aux principes de l'Islam". Cette clause laisse place à une interprétation vague, ce qui conduit les journalistes à s'autocensurer et à éviter de faire des rapports critiques à l'égard des questions religieuses. Les organisations non gouvernementales sont aussi la cible de revers, particulièrement en ce qui concerne leur capacité à opérer librement et à parler des droits humains. En juin 2016, la Cour suprême a rendu un jugement contre la Commission des droits humains des Maldives, accusée de trahison et d'avoir "sapé la constitution", après avoir participé à l'Examen périodique universel des Maldives.
Les autorités continuent à utiliser le droit et les affaires criminelles pour réduire au silence les opposants politiques ainsi que les défenseur-ses des droits humains, les journalistes et la société civile. En avril 2015, les législateurs ont adopté une loi sur les médias du service public, qui appelle à un grand remaniement des programmes publics, il est à craindre que la télévision nationale publique devienne une tribune pour le parti au pouvoir. La loi contre la diffamation et la liberté d'expression, une loi qui pénalise les discours "diffamatoires", a été ratifiée par le président en août 2016. La loi est formulée de façon vague et permettra une application large, donnant aux autorités le pouvoir de cibler et faire taire les critiques pacifiques.