#Guinée
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En 2016, le président Alpha Condé a été réélu pour un second mandat de quatre ans. Il est arrivé au pouvoir en 2010, mettant fin à cinq décennies de régime autoritaire en Guinée. Toutefois, la situation des droits de l'homme en Guinée reste préoccupante. La liberté de réunion et la liberté d'expression ont été particulièrement minées par les récentes manifestations réprimées à l'aide de gaz lacrymogènes et d'armes à feu. Les manifestants s'opposent à une éventuelle révision de la Constitution qui permettrait au président Alpha Condé de se présenter pour un troisième mandat lors des élections de l'année prochaine.
En 2019, des défenseurs des droits humains ont été arrêtés uniquement pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression. Le code pénal guinéen de 2016 fixe une série de conditions à l'exercice de la liberté de réunion, y compris la nécessité d'une information préalable par écrit aux autorités locales entre trois et quinze jours avant la manifestation prévue. Les autorités locales peuvent interdire une manifestation pacifique s'il existe une "menace réelle pour l'ordre public", cette formulation ambiguë a entraîné des restrictions à la liberté de réunion, nombreux refus étant politiquement motivés.
La Constitution de 2010 protège la liberté de la presse, mais dans la pratique, les journalistes jugés critiques à l'égard du président Alpha Condé ont fait l'objet d'accusations de "diffamation" et d'"insulte au chef de l’État". Les critiques à l'égard du gouvernement ont rarement accès aux médias d’État, et de nombreuses stations de radio privées, qui sont écoutées par un grand nombre de Guinéens, ont reçu des avis de suspension pour avoir critiqué le gouvernement.
Le Code pénal, révisé et adopté le 4 juillet 2016, érige la torture en infraction pénale mais conserve des dispositions oppressives criminalisant l'outrage, la diffamation et l'insulte, y compris à l'égard de personnalités publiques, avec des peines allant jusqu'à cinq ans de prison et des amendes. Les dispositions restent peu claires, laissant aux autorités un large pouvoir discrétionnaire en ce qui concerne la poursuite des personnes qui expriment des opinions ou des points de vue dissidents ou dénoncent des violations des droits humains, comme les défenseurs des droits humains.