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#Cameroun

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Au Cameroun, les défenseur⸱ses des droits humains (DDH) et les journalistes qui critiquent le gouvernement sont particulièrement pris pour cible et sont souvent harcelés. Les forces de sécurité torturent, battent, harcèlent et maltraitent des citoyens, des journalistes, des détenus et des défenseur⸱ses des droits humains. Dans le contexte de la réponse du gouvernement à la crise anglophone, qui a commencé fin 2016, et aux attaques du groupe armé Boko Haram dans le Nord, les forces de sécurité emploient une force excessive pour maintenir l’ordre lors des rassemblements et les manifestants pacifiques sont arbitrairement arrêtés. L’accès à Internet et aux réseaux sociaux a également été bloqué pour empêcher les manifestations pacifiques et les autorités ont interdit les médias jugés favorables aux manifestants anglophones. En octobre 2018, le président Paul Biya a été réélu malgré des résultats électoraux contestés par le chef de l’opposition, Maurice Kamto, qui revendiquait la victoire. En octobre 2019, le président Paul Biya a ordonné la libération de plusieurs détenus politiques et défenseur⸱ses des droits humains à la suite du dialogue national.

Les DDH sont exposés aux risques liés tant aux groupes armés et qu’aux forces de sécurité camerounaises. Les DDH font l’objet de menaces, d’intimidations et de campagnes de diffamation lorsqu’ils dénoncent les exactions perpétrées par les forces de sécurité en réponse aux attaques de Boko Haram. La limitation de la liberté d’expression conduit les journalistes à l’autocensure afin d’éviter les répercussions lorsqu’ils critiquent le gouvernement, notamment en matière de sécurité. Début 2015, le président Paul Biya a ratifié une loi antiterroriste qui permet aux citoyens camerounais d’être jugés par des tribunaux militaires et de faire face à la peine de mort. Elle contient une définition vague du « terrorisme » qui inclut le fait de perturber le fonctionnement normal des services publics ou la prestation de services essentiels à la population, ou la création d’une situation de crise au sein de la population. La loi est utilisée pour criminaliser les opposants au gouvernement et les DDH qui appellent au respect des droits humains des citoyens dans les régions anglophones.

Certains défenseur⸱ses des droits humains travaillent dans un environnement plus hostile encore en fonction du type de droits qu’ils défendent ou de leur identité de genre. C’est le cas des défenseur·ses de l’environnement et du droit à la terre qui font face à des menaces accrues de la part d’intérêts économiques, car l’accaparement des terres par les entreprises agroalimentaires est une pratique courante. En outre, les défenseuses des droits humains continuent de faire face à des risques spécifiques au genre dans les communautés conservatrices où les femmes engagées dans la défense des droits sont perçues comme transgressant l’ordre traditionnel. De même, les DDH travaillant sur les droits des LGBTI+ sont menacés en raison de la pénalisation et de la criminalisation des relations homosexuelles. Le Code pénal camerounais punit les relations sexuelles entre personnes de même sexe jusqu’à cinq ans de prison.

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