Wei Xiaobing interdit de voyager
Le 17 août 2018, le bureau du secrétaire public de Jiangmen, dans la province de Guangdong, a informé Wei Xiaobing que sa période de libération sous caution en attendant le procès venait officiellement de s'achever. Pendant cette période, Wei Xiaobing a été constamment victime de harcèlement ; il a notamment été plusieurs fois convoqué à des interrogatoires par la police, contraint de voyager pendant des "périodes sensibles" ou empêché de quitter son lieu de résidence.
Le 31 octobre 2017, les autorités chinoises ont refusé pour la troisième fois la demande du défenseur Wei Xiaobing (卫小兵) de quitter sa ville natale. Le défenseur est placé sous détention "légère" à Ya'an, dans la province de Chengdu, depuis sa libération de prison le 19 août 2017.
Wei Xiaobing est un défenseur des droits humains qui plaide pour les droits et le bien-être des paysans chinois et des prisonniers de conscience. Depuis 2011, lorsqu'il a rejoint les manifestations appelant à la libération de l'avocat en droits humains Chen Guangcheng, il a pris la tête d'un programme de plaidoyer et de livraison de nourriture pour plusieurs défenseurs des droits humains, dont Tan Zuoren, Huang Qi, Li Xiaoling, et Guo Feixiong. En 2013, Wei Xiaobing a aidé plus de 200 paysans à Lufeng, dans la province de Guangdong, à faire respecter leur droit à obtenir un dédommagement suite à une importante récolte ratée en raison de graines défectueuses vendues par le bureau du gouvernement local. Cela équivaut à trois millions de yuans (environ 370 000€). Il appelle également le gouvernement à rendre des comptes dans la disparition et la détention illégale de dissidents politiques et de personnes critiques à l'encontre du gouvernement.
Le 31 octobre 2017, les autorités chinoises ont refusé pour la troisième fois la demande du défenseur Wei Xiaobing (卫小兵) de quitter sa ville natale. Le défenseur est placé sous détention "légère" à Ya'an, dans la province de Chengdu, depuis sa libération de prison le 19 août 2017.
La détention "légère" est une forme de supervision et de surveillance policière non officielle. Wei Xiaobing pense que sa récente arrestation est un acte de représailles car il a manifesté sa solidarité à l'égard du Prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo, décédé en prison en juillet 2017. Le 19 juillet 2017, Wei Xiaobing a été arrêté avec huit autres personnes pour avoir organisé une cérémonie en hommage à Liu Xiaobo. Les neuf personnes ont été placées en détention criminelle dans la prison de Xinhui, dans la province de Guangdong, pendant un mois, pour avoir "troublé l'ordre public". Après sa libération, le 19 août 2017, Wei Xiaobing a été renvoyé dans sa ville natale de Ya'an, où il est sous le coup d'une interdiction de voyager non officielle depuis plus de deux mois.
Wei Xiaobing a découvert que sa libre circulation était limitée le 28 août 2017, lorsqu'il a informé la police du district de Lushan à Ya'an, de son intention de rendre visite à sa fille et à sa mère souffrante au domicile familial à Lufeng, dans la province de Guangdong. À ce moment là, le défenseur a reçu l'ordre d'attendre la fin du 19e congrès du parti communiste chinois, prévue fin octobre. Peu après, sa mère a reçu la visite de plus d'une douzaine d'officiers de la police spéciale et de la sécurité intérieure, qui l'ont menacée et intimidée jusqu'à ce qu'elle accepte d'écrire une lettre à Wei Xiaobing dans laquelle elle lui disait de ne pas venir.
Les 29 et 31 octobre 2017, après la fin du congrès du parti, Wei Xiaobing a soumis deux nouvelles requêtes pour se déplacer, l'une pour des affaires dans le district voisin de Lin, et une seconde pour rendre visite à sa mère et à sa fille à Lufeng. La première demande a été rejetée, les autorités de Ya'an l'ayant informé que la province de Guangdong refuserait sa visite s'il essayait de s'y rendre. En réponse à sa troisième requête, les autorités de Lufeng ont de nouveau déployé plus d'une vingtaine d'officiers de la police spéciale et des autorités domestiques au domicile de sa mère le 1er novembre 2017. Les policiers ont harcelé la mère de Wei Xiaobing, menaçant de l'expulser de chez elle, jusqu'à ce qu'elle lui téléphone et le supplie de ne pas venir à Lufeng.
Front Line Defenders appelle les autorités chinoises à mettre un terme à la surveillance restrictive et au harcèlement contre Wei Xiaobing, car il semble que cela soit uniquement une tentative visant à entraver son travail pacifique en faveur des droits humains. En outre, Front Line Defenders appelle les autorités chinoises à cesser de harceler et intimider la famille de Wei Xiaobing.
Front Line Defenders exhorte les autorités de Chine à :
1. Abandonner toute enquête ouverte contre Wei Xiaobing, mettre fin à sa détention "légère" et l'autoriser à rendre visite à sa famille;
2. Lever immédiatement et sans condition toutes les restrictions de libre circulation qui visent Wei Xiaobing, et cesser toute forme de surveillance et de harcèlement contre lui et sa famille car il semble que ces mesures soient liées à ses actions légitimes en faveur des droits humains;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur-ses des droits humains en Chine puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.