La défenseuse des droits humains trans Frifta violemment agressée par la police
Le 13 janvier 2020, la défenseuse des droits humains Frifta a été violemment attaquée et soumise à des décharges électriques par trois hommes dont un policier à Tunis. Depuis lors, aucune mesure n'a été prise par la police afin que les auteurs rendent des comptes.
Frifta est une femme transgenre défenseuse des droits humains et membre de Damj (Association tunisienne pour la justice et l'égalité). En plus de défendre les droits de la communauté LGBT+ en Tunisie, elle plaide pour les droits des travailleuses du sexe, en particulier en ce qui concerne leur accès aux soins de santé et le droit à la vie privée. La plupart de son travail se déroule sur le terrain, ce qui l'expose à un harcèlement constant de la part des autorités.
Le 13 janvier 2020, la défenseuse des droits humains Frifta a été violemment attaquée et soumise à des décharges électriques par trois hommes dont un policier à Tunis. Depuis lors, aucune mesure n'a été prise par la police afin que les auteurs rendent des comptes.
Frifta est une femme transgenre défenseuse des droits humains et membre de Damj (Association tunisienne pour la justice et l'égalité). En plus de défendre les droits de la communauté LGBT+ en Tunisie, elle plaide pour les droits des travailleuses du sexe, en particulier en ce qui concerne leur accès aux soins de santé et le droit à la vie privée. La plupart de son travail se déroule sur le terrain, ce qui l'expose à un harcèlement constant de la part des autorités.
Le 11 janvier 2020, Frifta a déposé une plainte contre un policier d'un commissariat local à Tunis, concernant le harcèlement des travailleuses du sexe. La plainte n'a pas été transmise au parquet et le nom de Frifta a été divulgué au policier en question. Le 13 janvier à 3h30, le policier, accompagné de deux hommes non identifiés, a attaqué Frifta devant un bar de Tunis à l'aide de décharges électriques et de gaz lacrymogène. L'attaque lui a causé une hémorragie interne, des ecchymoses aux yeux, des saignements sévères à l'œil droit et plusieurs fractures, y compris au crâne.
La défenseuse des droits humains a été transférée dans un hôpital public de Tunis dans la même nuit. Peu de temps après, le chef de la section de la police de Bab El Bhar a ordonné l'arrêt son traitement, car elle n'avait pas d'autorisation de la police, nécessaire pour recevoir un traitement médical gratuit pour des blessures causées par des incidents tels que des agressions physiques ou des violences domestiques. Les collègues de Frifta ont demandé une telle autorisation à un poste de police local, mais leur demande a été ignorée. Frifta a ensuite été transférée dans un autre hôpital public, mais elle a de nouveau été privée de soins médicaux gratuits et ses collègues ont dû payer pour son traitement. Pendant son séjour à l'hôpital, Frifta a subi à plusieurs reprises des violences verbales et physiques, ainsi que des négligences médicales de la part du personnel hospitalier.
Le 15 janvier 2020, la défenseuse des droits humains a quitté l'hôpital. Le lendemain, alors qu'elle souffrait encore de graves blessures psychologiques et physiques, elle a été convoquée à un poste de police local afin de présenter son témoignage. Depuis lors, la police n'a pris aucune autre mesure.
Frifta est fréquemment harcelée par les autorités. Elle a passé un total de sept ans en détention, à cause de son travail en faveur des droits humains mais aussi en raison de la criminalisation de l'homosexualité en Tunisie.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par l'attaque violente contre la défenseuse des droits humains Frifta, qui pourrait s'apparenter à de la torture, ainsi que par le refus de lui offrir des soins médicaux gratuits et le manque apparent d'action de la police pour tenir les auteurs responsables. Il semble que ces actes fassent partie d'un schéma de harcèlement directement lié à son travail en faveur des droits humains.