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Harcèlement systématique et intimidation des défenseur-ses des droits humains, journalistes et militants dans le secteur des médias

Statut: 
Harcèlement et intimidation
À propos de la situation

Le 17 février 2019, le défenseur des droits humains Bachir Dkhili a été arrêté dans le quartier d'Alawda, dans l'est de Laayoune, par la direction de la surveillance du territoire national (DGST) et la police marocaine. Il venait de quitter une réunion à la Nushatta Foundation for Media and Human Rights (Fondation Nushatta pour les médias et les droits humains).

À propos de Bachir Dkhili

Bachir DkhiliBachir Dkhili est un défenseur des droits humains et cameraman pour l'ONG Nushatta Foundation for Media and Human Rights, basée au Sahara Occidental ; l'ONG travaille dans le domaine des médias et du plaidoyer en faveur des droits humains depuis sa création en 2013.

26 Février 2019
Harcèlement systématique et intimidation des défenseur-ses des droits humains, journalistes et militants dans le secteur des médias

Le 17 février 2019, le défenseur des droits humains Bachir Dkhili a été arrêté dans le quartier d'Alawda, dans l'est de Laayoune, par la direction de la surveillance du territoire national (DGST) et la police marocaine. Il venait de quitter une réunion à la Nushatta Foundation for Media and Human Rights (Fondation Nushatta pour les médias et les droits humains).

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Bachir Dkhili est un défenseur des droits humains et cameraman pour l'ONG Nushatta Foundation for Media and Human Rights, basée au Sahara Occidental ; l'ONG travaille dans le domaine des médias et du plaidoyer en faveur des droits humains depuis sa création en 2013.

Dimanche 17 février 2019 à midi, des officiers des renseignements en civil et des policiers en uniforme ont sauté de leurs véhicules et ont arrêté Bachir Dkhili et l'ont menotté sans lui présenter de mandat d'arrêt. Les autorités ont saisi son matériel, à savoir un appareil photo, un trépied, une carte mémoire et un câble de micro. La police a ensuite poussé Bachir Dkhili dans l'un des véhicules avant de le faire monter dans un autre. Il a été conduit au poste de police, où il a été interrogé à propos des activités de la Nushatta Foundation. Il a été frappé par la police, qui l'a blessé au dos, au cou et à la tête, et la police l'a accusé d'avoir un comportement illégal en ce qui concerne les médias et ses activités en faveur des droits humains. Il a été libéré sans charge huit heures plus tard. En mars 2017, Bachir Dkhili avait été arrêté à Laayoune après avoir participé à des manifestations pacifiques en faveur de l'indépendance du Sahara Occidental. Il avait été condamné à 18 mois de prison, mais en a purgé quatre après avoir fait appel de sa condamnation.

Bachir Dkhil n'est que l'un des nombreux défenseurs des droits humains, journalistes et activistes pris pour cible par les autorités au cours des derniers mois. Le défenseur des droits humains Hammoud Allili a été arrêté le 4 février 2019 tandis que la défenseuse Nazha El Khalidi a été arrêtée le 4 décembre 2018.

Hammoud Allili est défenseur des droits humains et journaliste; il travaille pour une chaine de télévision basée dans un camp de réfugiés sahraouis en Algérie. Il est également observateur pour l'Association Sahraouie des Victimes des Violations Graves des Droits Humains Commises par l'État Marocain – ASVDH. Nazha El Khalidi est une défenseuse des droits humains sahraouie ; elle est membre d'Equip Media, une organisation qui documente et diffuse des informations à propos des atteintes aux droits humains perpétrées au Sahara Occidental depuis 2009.

Le 4 février vers 18h, des agents de la police marocaine en civil ont arrêté Hammoud Allili alors qu'il marchait dans une rue de Laayoune. Hammoud Allili a été placé en détention pendant plus de 4 heures, pendant lesquelles il a été interrogé par les services de renseignements marocains. On lui a demandé de débloquer son téléphone, qui a été inspecté pendant l'interrogatoire. La police a saisi les deux appareils photo du défenseur sans aucun document légal. Il a été libéré sans charge.

En décembre 2018, la défenseuse des droits humains et membre d'Equip Media, Nazha El Khalidi étaient en train de retransmettre en direct sur les réseaux sociaux un barrage de la police contre des manifestants pacifiques dans le centre de Laayoune lorsqu'elle a attiré l'attention de la police marocaine. La police a commencé à suivre la défenseuse lorsqu'elle a commencé à parler sur la vidéo. Après quelques minutes, des policiers l'ont encerclée. Ils l'ont frappée dans la rue avant de l'arrêter et de prendre son téléphone. Elle a été interrogée et libérée après 4 heures et son téléphone ne lui a pas été restitué. Bien que Nazha El Khalidi n'ait pas été accusée, elle pense qu'elle risque d'être assignée à résidence.

Le 11 février 2019, Brahim Dihani, un défenseur qui travaille activement au sein de l'ASVDH pour surveiller et documenter les manifestations pacifiques, a été acquitté après avoir été accusé d'avoir "enfreint le droit à la vie privée", pour avoir couvert des manifestations pacifiques à Laayoune.

Depuis plusieurs mois, au moins une douzaine de défenseur-ses des droits humains, journalistes et militants dans le secteur des médias ont été pris pour cible par les autorités au Sahara Occidental, après que des vidéos montrant la police marocaine en train d'employer une violence disproportionnée contre les manifestants pacifiques au Sahara Occidental sont devenues virales sur les réseaux sociaux en 2018.

Front Line Defenders fait part de ses vives préoccupations quant au harcèlement des défenseur-ses des droits humains au Sahara Occidental et pense que ce harcèlement est une conséquence directe de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.