La défenseuse des droits humains Rocío San Miguel placée en détention au secret
Le 9 février 2024, Rocío San Miguel, avocate et défenseuse des droits humains, a été arrêtée avec cinq de ses proches par des agents des services de renseignement pour trahison, conspiration, terrorisme et autres délits. Le procureur général du pays accuse la défenseuse d’être impliquée dans un prétendu complot visant à tuer de hautes autorités du gouvernement vénézuélien, dont le président.
Rocío San Miguel est avocate en droits humains et présidente de Control Ciudadano para la Seguridad, la Defensa y la Fuerza Armada Nacional (Observatoire citoyen de la sécurité, de la défense et des forces armées). L’organisation promeut le contrôle des citoyens sur les questions de sécurité nationale, de forces armées et de défense. Elle surveille également les engagements du Venezuela vis-à-vis du Statut de Rome et de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH). En raison de son travail, Rocío San Miguel a déjà fait l’objet de représailles de la part de fonctionnaires vénézuéliens, notamment de diffamation. En 2018, l’État du Venezuela a été reconnu responsable d’avoir violé les droits à la participation politique, à la liberté de pensée et d’expression, entre autres, de la défenseuse des droits humains dans une affaire portée devant la Cour interaméricaine des droits de l’homme.
Le 9 février 2024, Rocío San Miguel, avocate et défenseuse des droits humains, a été arrêtée avec cinq de ses proches par des agents des services de renseignement pour trahison, conspiration, terrorisme et autres délits. Le procureur général du pays accuse la défenseuse d’être impliquée dans un prétendu complot visant à tuer de hautes autorités du gouvernement vénézuélien, dont le président.
Rocío San Miguel est avocate en droits humains et présidente de Control Ciudadano para la Seguridad, la Defensa y la Fuerza Armada Nacional (Observatoire citoyen de la sécurité, de la défense et des forces armées). L’organisation promeut le contrôle des citoyens sur les questions de sécurité nationale, de forces armées et de défense. Elle surveille également les engagements du Venezuela vis-à-vis du Statut de Rome et de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH). En raison de son travail, Rocío San Miguel a déjà fait l’objet de représailles de la part de fonctionnaires vénézuéliens, notamment de diffamation. En 2018, l’État du Venezuela a été reconnu responsable d’avoir violé les droits à la participation politique, à la liberté de pensée et d’expression, entre autres, de la défenseuse des droits humains dans une affaire portée devant la Cour interaméricaine des droits de l’homme.
Le 9 février 2024, la défenseuse des droits humains Rocío San Miguel a été abordée à l’aéroport par des agents de l’administration des migrations sous prétexte de vérifier son statut migratoire, avant d’être détenue et transférée dans un lieu inconnu. Sa fille et quatre autres membres de sa famille ont également été arrêtés. Elle n’a pas eu accès à son avocat et on ignorait où elle se trouvait et quelle était sa situation juridique jusqu’au 11 février, date à laquelle le procureur général du pays a indiqué sur son compte personnel X que la défenseuse a été arrêtée parce qu’elle serait impliquée dans un complot visant à tuer le président du Venezuela ainsi que d’autres dignitaires de haut rang. Aucune information sur les cinq autres membres de sa famille n’a été communiquée jusqu’à la fin de la nuit du 12 février, lorsque le même compte X a fait savoir que, lors d’une première audience tenue la même nuit, le parquet avait demandé qu’ils fassent également l’objet d’une enquête pour leur implication présumée dans le complot susmentionné.
Le 13 février, quatre des cinq proches de la défenseuse des droits humains ont été libérés, tandis que Rocío San Miguel restera incarcérée à la prison El Helicoide du Service national de renseignement pour trahison, complot, terrorisme et association, suite à la décision du deuxième tribunal antiterroriste. À ce jour, la défenseuse n’a toujours pas pu contacter son avocat ni sa famille.
Front Line Defenders avait déjà fait part de ses inquiétudes concernant la situation de la défenseuse des droits humains Rocio San Miguel, qui est régulièrement la cible de diffamation de la part des autorités gouvernementales pour sa participation à des espaces de défense des droits humains et pour avoir dénoncé les violations des droits humains dans le pays.
La détention actuelle de l’avocate en droits humains attire l’attention d’organisations nationales et internationales. Le 12 février, la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) a condamné sur les réseaux sociaux ce qu’elle considère comme une disparition forcée de la défenseuse des droits humains. Rocio San Miguel bénéficie de mesures de précaution de la part de la Commission interaméricaine depuis 2012, et la CIDH a demandé à l’État du Venezuela de l’informer de l’endroit où elle se trouve et de garantir le respect de ses droits judiciaires. En outre, le 13 février, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a également déclaré sur les réseaux sociaux qu’il suivait la détention de la défenseuse et qu’il « demandait instamment sa libération immédiate et le respect de son droit à la défense ». Ceci s’ajoute au communiqué de presse de la Mission internationale indépendante d’établissement des faits sur la République bolivarienne du Venezuela, dans lequel la Mission exprime son inquiétude quant à la situation de Rocío San Miguel et l’utilisation abusive de la loi à l’encontre de nombreuses autres personnes qui expriment leur opposition au gouvernement actuel du pays, appelant à la fin de cette répression.
Front Line Defenders est préoccupée par la détention au secret de la défenseuse des droits humains Rocío San Miguel, ainsi que par les nombreuses irrégularités dans la procédure ouverte à son encontre et à l’encontre de ses proches, car elle pense qu’il s’agit d’une nouvelle tentative visant à l’empêcher de mener à bien son travail légitime en faveur des droits humains au Venezuela. Front Line Defenders est également préoccupée par l’utilisation par le gouvernement du Venezuela des pouvoirs punitifs de l’État pour décourager, punir ou empêcher l’exercice du droit de défendre les droits humains au sens large, et par les efforts généralisés déployés pour discréditer et criminaliser le travail des défenseur⸱ses des droits humains dans le pays.
Front Line Defenders exhorte les autorités vénézuéliennes à :
- Abandonner immédiatement toutes les charges retenues contre la défenseuse des droits humains Rocío San Miguel et ses proches, car il semble qu’elles soient uniquement motivées par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains ;
- Prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la libération immédiate et inconditionnelle de la défenseuse des droits humains Rocío San Miguel et garantir sa sécurité et son intégrité physique et psychologique, ainsi que celle de sa famille ;
- Veiller à ce que le traitement de la défenseuse Rocío San Miguel pendant sa détention corresponde à toutes les conditions établies dans les « Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement » adoptés par l’Assemblée générale de l’ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988 ;
- Informer la famille et l'avocat de Rocío San Miguel du lieu de sa détention, ainsi que de tout changement de lieu, et leur permettre de lui rendre visite immédiatement et sans entrave ;
- Garantir que tous les défenseur⸱ses des droits humains au Venezuela puissent mener leurs activités pacifiques et légitimes sans restrictions et sans crainte de harcèlement, de menaces ou de représailles, y compris l’acharnement judiciaire à leur encontre ou à l'encontre de leur famille.