Le défenseur des droits humains Ramzan Dzhalaldinov menacé de mort pour avoir dénoncé la corruption en Tchétchénie
Le 9 décembre 2016, le défenseur des droits humains Ramzan Dzhalaldinov a donné une conférence de presse à Moscou à propos des menaces de mort et représailles dont lui et sa famille ont été la cible de la part d'un haut dignitaire tchétchène, après qu'il a dénoncé la corruption en Tchétchènie. Il a porté plainte devant le Comité fédéral d'investigation et le ministère de l'Intérieur afin d'obtenir la protection de l'État. Mme Elena Milashina, défenseuse des droits humains et journaliste a également reçu de nombreuses menaces pour avoir couvert l'histoire de Ramzan Dzhalaldinov.
Ramzan Dzhalaldinov est défenseur des droits humains à Kenchi, un village de montagne tchétchène situé dans la région isolée de Charoïski, dont l'infrastructure a été considérablement endommagée et détruite lors des récentes guerres de Tchétchénie et par les glissements de terrain saisonniers. Depuis 2010, Ramzan Dzhalaldinov demande au gouvernement tchétchène de lancer la reconstruction du village car le gouvernement russe a alloué un fond à cet effet en 2004. En avril 2016, Ramzan Dzhalaldinov a enregistré une vidéo largement partagée sur les plateformes en ligne et les chaines de télévision, dans laquelle il soulève ses préoccupations quant à la situation du village et accuse les autorités tchétchènes de corruption et de détournement de fonds publics. Depuis le partage de cette vidéo, Ramzan Dzhalaldinov et sa famille sont menacés de mort, intimidés, victimes d'incendie criminel de leur maison et son passeport a été confisqué. Des membres de sa famille ont aussi été agressés physiquement.
Le 9 décembre 2016, le défenseur des droits humains Ramzan Dzhalaldinov a donné une conférence de presse à Moscou à propos des menaces de mort et représailles dont lui et sa famille ont été la cible de la part d'un haut dignitaire tchétchène, après qu'il a dénoncé la corruption en Tchétchènie. Il a porté plainte devant le Comité fédéral d'investigation et le ministère de l'Intérieur afin d'obtenir la protection de l'État. Mme Elena Milashina, défenseuse des droits humains et journaliste a également reçu de nombreuses menaces pour avoir couvert l'histoire de Ramzan Dzhalaldinov.
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Ramzan Dzhalaldinov est défenseur des droits humains à Kenchi, un village de montagne tchétchène situé dans la région isolée de Charoïski, dont l'infrastructure a été considérablement endommagée et détruite lors des récentes guerres de Tchétchénie et par les glissements de terrain saisonniers. Depuis 2010, Ramzan Dzhalaldinov demande au gouvernement tchétchène de lancer la reconstruction du village car le gouvernement russe a alloué un fond à cet effet en 2004. En avril 2016, Ramzan Dzhalaldinov a enregistré une vidéo largement partagée sur les plateformes en ligne et les chaines de télévision, dans laquelle il soulève ses préoccupations quant à la situation du village et accuse les autorités tchétchènes de corruption et de détournement de fonds publics. Depuis le partage de cette vidéo, Ramzan Dzhalaldinov et sa famille sont menacés de mort, intimidés, victimes d'incendie criminel de leur maison et son passeport a été confisqué. Des membres de sa famille ont aussi été agressés physiquement.
Elena Milashina est défenseuse des droits humains et journaliste d'investigation; elle travaille pour Novaya Gazeta, un journal russe indépendant de premier plan. Elle documente les cas de disparitions forcées, les détentions arbitraires, les exécutions extrajudiciaires, les tortures et les persécutions des proches des rebelles présumés en Tchétchénie et dans d'autres républiques du Nord du Caucase. Elle poursuit les enquêtes commencées par ses collègues assassinées Anna Politkovskaya et Natalia Estimirova. Elena Milashina a reçu plusieurs menaces d'individus affirmant être de hauts dignitaires tchétchènes car elle a couvert l'affaire de Ramzan Dzhalaldinov.
Le 9 décembre 2016, Novaya Gazeta, un journal indépendant russe renommé, l'organisation de défense des droits humains Memorial et Human Rights Watch ont tenu une conférence de presse à Moscou, lors de laquelle Ramzan Dzhalaldinov a fait une déclaration au sujet des menaces de mort et des actes de représailles de la part de hauts dignitaires tchétchènes dont lui et sa famille sont la cible. Le défenseur a demandé la protection de l'État et a signé une plainte adressée au chef du comité d'investigation fédéral de Russie; pour réclamer une enquête sur les actions des dignitaires tchétchènes.
Le 2 novembre 2016, la police tchétchène a conduit de force Ramzan Dzhalaldinov et sa femme, Mme Nasirat Dzhalaldinova, à une réunion avec le ministre de l'Intérieur adjoint de Tchétchénie, M. Apti Alautdinov. Pendant la réunion, Ramzan et Nasirat Dzhalaldinov ont été réprimandés pour avoir communiqué avec les défenseur-ses des droits humains et journalistes russes, tels que Elena Milashina, et pour avoir porté plainte contre les autorités tchétchènes. Apti Alautdinov leur a rappelé les assassinats de la journaliste Anna Politkovskaya en 2006, de la défenseuse des droits humains Natalia Estemirova en 2009, et du politicien pro-démocratie Boris Nemtsov en 2015. Apti Alautdinov a menacé Ramzan Dzhalaldinov en disant que lui et Elena Milashina connaitraient le même sort s'ils ne restaient pas silencieux. Après la réunion, des policiers ont reconduit Ramzan Dzhalaldinov et sa femme à Kenkhi, et ils les ont aussi menacés et ont saisi le passeport de Ramzan Dzhalaldinov afin qu'il ne puisse plus quitter la Tchétchénie. Après à cet incident, dès le lendemain matin, Ramzan Dzhalaldinov a fui sans papier au Dagestan. Sa famille se trouve toujours en Tchétchénie et ne peut partir car la route pour sortir du village et la maison de Ramzan Dzhalaldinov sont sous surveillance et strictement contrôlées par les forces de l'ordre tchétchènes.
Ce n'est pas la première fois que le défenseur est contraint de fuir la Tchétchénie. En mai 2016, après la diffusion de la vidéo accusant les autorités tchétchènes de corruption, ces dernières ont menacé de mort Ramzan Dzhalaldinov et il a été contraint de quitter sa famille et de fuir Kenkhi pour se rendre au Dagestan. Le 15 mai 2016, tandis que le défenseur était en fuite, des fonctionnaires locaux ont agressé physiquement sa femme et sa fille ainée, ils ont conduit les quatre membres de sa famille à la frontière du Dagestan et leur ont ordonné de quitter la Tchétchénie. Ces fonctionnaires ont également menacé de tuer la famille de Ramzan Dzhalaldinov si elle ne parvenait pas à le convaincre de revenir sur ses déclarations critiques à l'encontre des autorités tchétchènes. Cette nuit-là, la maison de Ramzan Dzhalaldinov a été la cible d'un incendie criminel.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par les représailles et les menaces de mort contre Ramzan Dzhalaldinov et sa famille, ainsi que par les menaces proférées contre la journaliste Elena Milashina, car il semble que tout cela est motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités de la Fédération de Russie à:
1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces de mort proférées contre Ramzan Dzhalaldinov et Elena Milashina, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Elena Urlaeva, Ramzan Dzhalaldinov et des membres de leur famille;
3. Mener immédiatement une enquête minutieuse et impartiale sur l'agression physique et les menaces de mort proférées contre les membres de la famille de Ramzan Dzhalaldinov, ainsi que sur l'incendie criminel de sa maison;
4. Lever immédiatement et sans condition toutes les restrictions de libre circulation qui visent Ramzan Dzhalaldinov, et cesser toute forme de surveillance et de harcèlement contre lui et sa famille, car il semble que non seulement ces mesures soient liées à leurs actions légitimes en faveur des droits humains, mais elles constituent aussi une transgression directe de leurs droits;
5. Garantir que l'enquête en cours sur les assassinats de Natalia Estemirova et Anna Politkovskaya soit approfondie et impartiale, dans le but de traduire les coupables en justice conformément aux standards internationaux;
6. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Fédération de Russie, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.