Menaces contre Cristina “Tinay” Palabay
Le 16 août 2017, l'organisation de défense des droits humains Karapatan a porté plainte devant la Commission des droits humains des Philippines, concernant des menaces, des actes de harcèlement et d'intimidation contre deux défenseur-ses, de la part des forces de sécurité gouvernementales. Le 20 juillet 2017, la secrétaire générale de Karapatan, Cristina “Tinay” Palabay a reçu un appel téléphonique menaçant, lui ordonnant de mettre un terme à son travail en faveur des droits humains, à la suite de la loi martiale décrétée dans le sud de la région du Mindanao. Le 18 juillet 2017, le coordinateur de Defend Ilocos, Sherwin De Vera, a été suivi par des hommes vêtus d'uniformes militaires à Vigan. Le lendemain, il a appris que des militaires s'étaient renseignés à propos de ses activités à l'université de la ville, après une visite sur le campus.
Cristina “Tinay” Palabay est secrétaire générale de Karapatan, une alliance de personnes, de groupes et d'organisations qui œuvre pour la promotion et la protection des droits humains aux Philippines. Elle est également membre du comité d'organisation d'Asia Pacific Forum on Women, Law and Development, un fond d'action d'urgence pour les droits des femmes, et elle représente Karapatan au sein d'un groupe de coordination, dont Front Line Defenders fait partie, dans une campagne mondiale visant à mettre fin aux meurtres des défenseur-ses des droits humains. Cristina Palabay est aussi membre du Joint Monitoring Committee, en tant qu'observatrice indépendante de l'application de l'accord de paix entre le gouvernement de la République des Philippines et le Front démocratique national des Philippines, pour garantir le respect du droit international relatif aux droits humains et du droit humanitaire international dans le processus de paix.
Le 16 août 2017, l'organisation de défense des droits humains Karapatan a porté plainte devant la Commission des droits humains des Philippines, concernant des menaces, des actes de harcèlement et d'intimidation contre deux défenseur-ses, de la part des forces de sécurité gouvernementales. Le 20 juillet 2017, la secrétaire générale de Karapatan, Cristina “Tinay” Palabay a reçu un appel téléphonique menaçant, lui ordonnant de mettre un terme à son travail en faveur des droits humains, à la suite de la loi martiale décrétée dans le sud de la région du Mindanao. Le 18 juillet 2017, le coordinateur de Defend Ilocos, Sherwin De Vera, a été suivi par des hommes vêtus d'uniformes militaires à Vigan. Le lendemain, il a appris que des militaires s'étaient renseignés à propos de ses activités à l'université de la ville, après une visite sur le campus.
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Cristina “Tinay” Palabay est secrétaire générale de Karapatan, une alliance de personnes, de groupes et d'organisations qui œuvre pour la promotion et la protection des droits humains aux Philippines. Elle est également membre du comité d'organisation d'Asia Pacific Forum on Women, Law and Development, un fond d'action d'urgence pour les droits des femmes, et elle représente Karapatan au sein d'un groupe de coordination, dont Front Line Defenders fait partie, dans une campagne mondiale visant à mettre fin aux meurtres des défenseur-ses des droits humains. Cristina Palabay est aussi membre du Joint Monitoring Committee, en tant qu'observatrice indépendante de l'application de l'accord de paix entre le gouvernement de la République des Philippines et le Front démocratique national des Philippines, pour garantir le respect du droit international relatif aux droits humains et du droit humanitaire international dans le processus de paix.
Sherwin De Vera est coordinateur de Defend Ilocos, un réseau régional de défense de l'environnement dans le nord-ouest des Philippines, affilié au réseau populaire Kalikasan pour l'environnement. L'organisation mène actuellement une campagne contre les projets miniers à grande échelle dans la région qui pourraient nuire aux droits des communautés locales à jouir d'un environnement sûr et sain. Le défenseur est aussi un ancien membre de Karapatan.
Le 20 juillet 2017 vers 22h20, Cristina Palabay a reçu un appel téléphonique menaçant sur son téléphone personnel, de la part d'un inconnu. Après avoir plusieurs fois demandé si elle était "Tinay Palabay", l'homme lui a ordonné d'arrêter son travail de défenseuse des droits humains, affirmant que "les temps ont changé depuis que la loi martiale est en vigueur". Cristina Palabay a également été avertie qu'elle est sur leur "liste" de personnes considérées comme "courageuses" et qu'elle devrait faire attention car il viendrait bientôt la rencontrer. L'homme a refusé de donner son nom, cependant, une recherche en ligne laisse penser que le numéro appelant appartiendrait à un membre du bataillon de sécurité des forces armées des Philippines.
Le 18 juillet 2017, Sherwin De vera a été suivi par des hommes vêtus d'uniformes militaires lors de sa visite à Vigan. Le 19 juillet, le défenseur a été informé par des amis de l'université du nord des Philippines, que de présumés agents des renseignements militaires s'étaient rendus à l'université la veille, et qu'ils ont posé des questions au département en charge de la sécurité de l'université à propos de la récente visite de Sherwin De Vera sur le campus.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par la situation des défenseur-ses des droits humains aux Philippines, en particulier depuis la proclamation de la loi martiale à Mindanao en mai 2017. Les groupes de défense des droits humains au Philippines craignent que la loi martiale soit étendue à tout le pays, et qu'elle ne compromette encore plus la sécurité physique et psychologique des défenseur-ses des droits humains dans le pays.
Dans son rapport annuel de 2017, Front Line Defenders a recensé 281 assassinats de défenseur-ses des droits humains à travers le monde. 31 de ces assassinats ont été perpétrés aux Philippines, faisant du pays le plus dangereux d'Asie pour les défenseur-ses des droits humains. Les défenseur-ses de l'environnement et des droits des populations autochtones sont particulièrement pris pour cible, par le biais de menaces, d'attaques, d'actes d'intimidation et de harcèlement perpétrés par des militaires, dans le cadre d'une vaste répression de la société civile.
Le haut commissariat aux droits de l'Homme des Nations Unies (HCDH) a publié un communiqué de presse le 31 juillet 2017, soulignant "le haut niveau de violence, les meurtres, et les actes d'intimidation et de harcèlement subis par les défenseur-ses des droits humains, notamment ceux qui protègent les populations autochtones, les syndicalistes, les agriculteurs et les membres de leurs familles". Les experts de l'ONU ont exhorté le gouvernement des Philippines à "garantir une protection efficace des personnes et groupes qui pourraient être victimes d'exécutions extrajudiciaires, arbitraires ou sommaires, ou ceux qui reçoivent des menaces de mort".
Front Line Defenders condamne les actes d'intimidation et les menaces proférées contre les défenseur-ses des droits humains Cristina Palabay et Sherwin de Vera, car cela semble uniquement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains aux Philippines.
Front Line Defenders exhorte les autorités philippines à:
1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces contre Cristina "Tinay" Palabay, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Cristina Palabay et Sherwin de Vera.
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains aux Philippines, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.