Rapport annuel 2016 sur les défenseurs des droits humains en danger
Lors du lancement de son Rapport Annuel 2016 sur Les Défenseur-ses des Droits Humains en Danger, Front Line Defenders a indiqué que plus de 1000 défenseur-ses des droits humains ont été tués, harcelés, détenus ou victimes de campagnes de diffamation et autres violations en 2016.
Selon le rapport, 281 défenseur-ses des droits humains ont été assassinés dans 25 pays, 49% d'entre eux défendaient le droit à la terre, les droits des populations autochtones et l'environnement. Front Line Defenders a indiqué que dans la vaste majorité des affaires, les assassinats étaient précédés d'avertissements, de menaces de mort et d'actes d'intimidation qui, lorsqu'ils ont été signalés à la police, sont restés largement ignorés. Outre les assassinats, plus de la moitié des affaires dont Front Line Defenders a parlé en 2016 concernaient la criminalisation, une tactique que l'organisation appelle "le premier choix des gouvernements pour réduire au silence les défenseurs et pour dissuader les autres".
Communiqué de presse
Lors du lancement de son rapport annuel aujourd'hui à Dublin, Front Line Defenders a indiqué que plus de 1000 défenseur-ses des droits humains ont été tués, harcelés, détenus ou victimes de campagnes de diffamation et autres violations en 2016. Le Rapport annuel 2016 sur les défenseur-ses des droits humains en danger recense des centaines d'attaques physiques, juridiques et sociales contre les militants dans le monde entier en 2016.
Selon le rapport, 282 défenseur-ses des droits humains ont été assassinés dans 25 pays, 49% d'entre eux défendaient le droit à la terre, les droits des populations autochtones et l'environnement. Front Line Defenders a indiqué que dans la vaste majorité des affaires, les assassinats étaient précédés d'avertissements, de menaces de mort et d'actes d'intimidation qui, lorsqu'ils ont été signalés à la police, sont restés largement ignorés. Le rapport souligne les effets des assassinats des activistes sur les communautés et les mouvements sociaux; selon des recherches de Front Line Defenders au Bangladesh, le refus de la police d'enquêter sur des menaces de mort et de protéger les défenseur-ses des droits humains a conduit à une hausse de l'autocensure, un effondrement de leurs réseaux, et plus d'une vingtaine de défenseur-ses des droits humains ont fuit le pays.
"Ce rapport honore les centaines de défenseur-ses tués en 2016" a déclaré le directeur exécutif de Front Line Defenders Andrew Anderson. "Nous pleurons leur perte et célébrons leurs vies et leurs réussites. Chaque DDH pacifique tué nous indigne. L'échelle des assassinats au Brésil, en Colombie, au Guatemala, au Honduras, au Mexique et aux Philippines est une preuve sanglante de l'implication des gouvernements; cela nécessite une réponse urgente et systématique."
Outre les assassinats, plus de la moitié des affaires dont Front Line Defenders a parlé en 2016 concernaient la criminalisation, une tactique que l'organisation appelle "le premier choix des gouvernements pour réduire au silence les défenseurs et pour dissuader les autres". La détention arbitraire était largement utilisée, pour des périodes allant de quelques heures au Nicaragua afin d'empêcher des DDH de participer à des manifestations, à des assignations à résidence pendant des années en Chine.
Le rapport annuel met en lumière le cas du journaliste Dawit Isaak, détenu au secret depuis 15 ans en Érythrée. En mai 2016, l'ancien coordinateur de protection de Front Line Defenders, Abdulhadi Al-Khawaja a achevé la cinquième année de sa peine de prison à vie au Bahreïn, prononcée en 2011 après des décennies de travail en faveur des droits humains.
En Europe, les défenseur-ses des droits humains et organisations qui assistent les réfugiés ont été harcelés en Hongrie, en Pologne, en Grèce et en Turquie, en raison d'un sentiment croissant anti-migrant et xénophobe. La France et la Turquie ont répondu aux attaques terroristes en restreignant les libertés civiles; la France a prolongé l'état d'urgence, limité le droit de rassemblement pacifique et interdit à plusieurs DDH de manifester.
“"Cette année a montré que l'Europe de l'Ouest n'est pas immunisée d'une grave régression des droits humains" a déclaré Andrea Rocca, responsable de la protection à Front Line Defenders. "En octobre, la Première ministre britannique Theresa May a critiqué les "avocats en droits humains activistes de gauche" qui tentaient de tenir les soldats britanniques responsables de meurtre dans les zones de conflit. Ce type de stigmatisation des défenseur-ses des droits humains et de campagnes de diffamation qui les mettent physiquement en danger sont des tactiques employées dans le monde entier. De tels commentaires nourrissent un récit insidieux qui remet en question la nature universelle des droits humains, et oblige les DDH à défendre la légitimité de leur travail pacifique et essentiel.
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Erin Kilbride
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