Assassinat de Carlos Hernández
Le 10 avril 2018, l'avocat en droits humains Carlos Hernández a été tué par des inconnus, dans son bureau à Tela, département d'Atlantida au Honduras.
Carlos Hernández défendait le maire d'Arizona, qui est accusé d'avoir illégalement occupé une propriété appartenant au gouvernement et à Generación Eléctrica (INGELSA), une entreprise responsable de la construction du projet hydroélectrique de Río Jimalito. En raison de l'impact négatif sur les droits socio-économiques des communautés qui vivent à proximité et en raison de l'absence de consentement préalable, libre et informé de la part des communautés, le maire Arnaldo Chacón s'oppose à ce projet aux cotés des communautés de la municipalité de Tela.
Le 10 avril 2018, l'avocat en droits humains Carlos Hernández a été tué par des inconnus, dans son bureau à Tela, département d'Atlantida au Honduras. Carlos Hernández défendait le maire d'Arizona, qui est accusé d'avoir illégalement occupé une propriété appartenant au gouvernement et à Generación Eléctrica (INGELSA), une entreprise responsable de la construction du projet hydroélectrique de Río Jimalito. En raison de l'impact négatif sur les droits socio-économiques des communautés qui vivent à proximité et en raison de l'absence de consentement préalable, libre et informé de la part des communautés, le maire Arnaldo Chacónis s'oppose à ce projet aux cotés des communautés de la municipalité de Tela.
Une affaire a été ouverte le 12 mars 2018 contre le maire Arnaldo Chacón, à cause de son implication et de son soutien au campement appelé Campamento Digno en Defensa del Río Jilamito (Campement digne pour la défense du Río Jilamito) établi pour protester contre le projet hydroélectrique. Le campement, établi en mai 2017 pour s'opposer aux activités d'INGELSA, a été mis en place par le Movimiento Amplio por la Dignidad y Justicia (Grand mouvement pour la dignité et la justice). L'affaire a été intentée contre le maire Arnaldo Chacón et quatre membres du MADJ le 12 mars 2018.
Bien que ni Carlos Hernández ni son client Arnaldo Chacón n'étaient membres du MADJ, ils participaient tous deux aux activités de l'organisation et travaillaient avec ses membres. Le meurtre de Carlos Hernández montre le contexte de plus en plus menaçant et violent contre les membres du MADJ et les communautés qui contribuent à défendre les causes du MADJ.
Depuis les élections de novembre 2017, l'armée et la police ont mené un raid au siège du MADJ, ont agressé et surveillé ses membres et ont proféré des menaces contre Martín Fernandez Guzmán, le coordinateur général du mouvement. Quatre membres du MADJ ont été assassinés par les forces de sécurité de l'État et paramilitaires lors de la crise post-électorale au Honduras. Le Honduras est considéré comme comme l'un des pays les plus dangereux au monde pour les défenseur-ses des droits humains. Un communiqué de presse de presse publié par le Rapporteur spécial de l'ONU Michel Forst et par le Rapporteur interaméricain sur les défenseur-ses des droits humains, José de Jesús Orozco Henríquez, dit que le gouvernement du Honduras "doit immédiatement protéger les défenseur-ses des droits humains, afin qu'ils puissent mener à bien leur travail sans craintes ou menaces de violence ou de meurtre". Lors d'une visite officielle dans le pays le 28 juillet 2017, l'assistant du Secrétaire général en charge des droits humains, Andrew Gilmour, a souligné "le besoin primordial d'accentuer la protection des défenseur-ses des droits humains au Honduras".
Front Line Defenders est vivement préoccupée par le meurtre de Carlos Hernández et par l'escalade de la violence contre les défenseur-ses de l'environnement, qui sont soit membres du MADJ, soit qui soutiennent les activités du MADJ. Front Line Defenders condamne la violence, la criminalisation et l'acharnement policier contre ces défenseur-ses ainsi que toutes les tentatives visant à empêcher les défenseur-ses de l'environnement de mener à bien leur travail légitime au Honduras.
Front Line Defenders exhorte les autorités honduriennes à:
1. Condamner fermement l'assassinat du défenseur des droits humains Carlos Hernández ;
2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de tous les membres du MADJ, en accord avec les bénéficiaires ;
3. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'assassinat de Carlos Hernández, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;
4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Honduras puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.