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28 Août 2024

Des organisations demandent justice dans l’affaire de Rigoberto Juárez, autorité ancestrale et défenseur de l’environnement et des droits humains au Guatemala

Les organisations dédiées à la protection des défenseur⸱ses des droits humains et les organisations nationales et internationales qui œuvrent pour la promotion et la protection des droits humains et des droits des peuples autochtones expriment leur préoccupation face à la criminalisation de Rigoberto Juárez, autorité ancestrale, défenseur de l’environnement et des droits humains, et coordinateur général du Gouvernement Ancestral Plurinational des Nations Originelles Mayas Akateka, Chuj, Q’anjob'al y Popti ».

La procédure judiciaire à l’encontre de Rigoberto a débuté en 2015 à cause de son rôle de médiateur et d’autorité ancestrale dans un conflit foncier au sein du territoire Q’anjob'al, plus précisément dans la microrégion d’Ixquisis. Ce conflit est né de la résistance de la communauté indigène maya aux projets hydroélectriques contre la mise en œuvre déficiente et sans consultation de deux projets hydroélectriques de l’entreprise Energía y Renovación S.A., financés par BID Invest.

La procédure judiciaire n’a pas fait l’objet d’une approche interculturelle et différenciée. En outre, les décisions prises en deuxième instance ainsi que par la Cour de cassation ne tiennent pas compte des arguments factuels et juridiques présentés par la défense concernant le rôle de Rigoberto Juárez en tant qu’autorité ancestrale, qui impliquait, à la demande de la communauté, d’assumer un rôle de médiateur dans la situation de conflit grave.

Du point de vue des organisations signataires, cette procédure judiciaire est utilisée comme un mécanisme de représailles contre le travail légitime des défenseur⸱ses des droits humains. En particulier, en raison du rôle crucial qu’il a joué pour donner de la visibilité à l’affaire d’Ixquisis et pour en rendre compte par le biais d’une plainte déposée auprès du mécanisme indépendant de consultation et d’enquête (MICI) de la Banque interaméricaine de développement (BID). Les chevauchements temporels de cette procédure avec les moments cruciaux de la plainte déposée auprès du MICI en sont la preuve.

Face à cette situation préoccupante, nous demandons aux autorités judiciaires de prendre en considération les arguments présentés par la défense légale de Rigoberto Juárez lors du recours d’amparo déposé le 22 août et de prendre une décision qui tienne compte des garanties spécifiques de Rigoberto Juárez en tant qu’autorité ancestrale et en tant que défenseur de l’environnement et des droits humains. De même, nous appelons les institutions internationales de défense des droits humains à exhorter l’État du Guatemala à résoudre le cas de Rigoberto conformément à ses obligations internationales, et à prévenir et traiter la grave tendance à la criminalisation des autorités autochtones qui exercent leurs droits et leurs responsabilités.

  • International Platform against Impunity
  • Protection International Mesoamérica
  • Interamerican Association for Environmental Defense
  • Franciscans International
  • Red Nacional por la Defensa de la Soberanía Alimentaria en Guatemala REDSAG
  • Bank Information Center
  • International Service for Human Rights
  • Front Line Defenders
  • NISGUA (Network in Solidarity with the People of Guatemala)
  • ASERJUS
  • P. Marco Tulio Recinos Torres. CPPS.
  • Center for International Environmental Law (CIEL)
  • María Eugenia Solís García
  • Alba Cecilia del Rosario Mérida Piedrasanta