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1 Août 2023

Les ONG demandent aux gouvernements et aux autorités laotiennes de garantir la libération immédiate du défenseur des droits humains chinois Lu Siwei

Les autorités laotiennes auraient arrêté et détiendraient le célèbre avocat en droits humains chinois Lu Siwei depuis le 28 juillet 2023. Nous sommes vivement préoccupés par le fait qu’il court un risque sérieux d’être rapatrié de force en Chine, où il risque fort d’être torturé et soumis à d’autres mauvais traitements.

Les gouvernements d’Asie du Sud-Est subissent souvent des pressions pour renvoyer de force des personnes vulnérables en Chine, où elles sont victimes de détentions arbitraires, de procès inéquitables, de tortures, de disparitions forcées et d’autres mauvais traitements. Nos organisations ont documenté de nombreux cas, allant du retour forcé des Ouïghours du Cambodge en 2009 à la disparition, en août 2022, du militant chinois pour la démocratie Dong Guangping au Viêt Nam, détenu par la Chine. Gui Minhai, un libraire, a disparu en Thaïlande en 2015 et a refait surface en Chine sans son passeport. Ces personnes disparaissent pendant de longues périodes, les membres de leur famille et leurs collègues ne pouvant obtenir d’informations les concernant que des mois ou des années plus tard.

Nous demandons instamment aux gouvernements des pays tiers de :

1. Demander aux autorités laotiennes de suspendre immédiatement le rapatriement de Lu Siwei et d’agir rapidement pour qu’il ait accès aux autorités compétentes des Nations unies et à un avocat de son choix ; et

2. Demander publiquement aux autorités chinoises d'abandonner les poursuites éventuelles à l'encontre de Lu Siwei.

En remettant Lu Siwei aux autorités chinoises, le gouvernement lao l'exposerait à un risque grave de torture et de traitement inhumain. Les experts des Nations unies ont constaté que le gouvernement chinois soumet fréquemment les défenseur·ses et les avocats à la torture et à des traitements inhumains[1]. En vertu du droit coutumier international et en tant qu'État partie à la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (CAT) depuis septembre 2012, le gouvernement de la RDP du Laos a l'obligation de non-refoulement, comme le stipule l'article 3 de la CAT, de ne pas renvoyer une personne dans un État où elle risque fortement d'être soumise à la torture.

Nous exhortons le gouvernement du Laos à :

1. Arrêter toutes les procédures de rapatriement de Lu Siwei et le libérer immédiatement conformément à ses obligations internationales en matière de droits humains ;

2. Organiser une rencontre avec les autorités compétentes des Nations unies et un avocat de son choix ;

3. Lui permettre de rencontrer des diplomates des États-Unis et d'autres pays, si nécessaire, afin de l'aider à reprendre son voyage pour retrouver sa famille qui se trouve actuellement aux États-Unis ; et

4. Dans l'attente de ce qui précède, divulguer le lieu où il se trouve et assurer sa sécurité personnelle ainsi que son bien-être physique et mental.

Lu Siwei est défenseur des droits humains et avocat renommé en Chine, qui défend les groupes vulnérables et représente de nombreux dissidents politiques. De plus en plus intolérantes à l'égard du plaidoyer indépendant en faveur des droits humains les autorités chinoises ont pris Lu pour cible en l’intimidant et le harcelant, notamment en le radiant du barreau en janvier 2021 pour un discours sur internet qui aurait « mis en danger la sécurité nationale ». Lu Siwei a également été agressé physiquement alors qu'il se rendait à l'audience relative à sa radiation. Depuis lors, M. Lu est étroitement surveillé par les autorités chinoises et fait l'objet d'une interdiction de sortie du territoire depuis mai 2021. Il semblerait que Lu se trouvait au Laos en route pour rejoindre sa famille aux États-Unis. 

Signé, par ordre alphabétique

[1]  E/C.12/CHN/CO/3, CESCR Observations finales sur le troisième rapport périodique de la Chine, y compris Hong Kong, Chine, et Macao, Chine, 2 mars 2023 ; et CAT/C/CHN/CO/5, CAT Observations finales sur le cinquième rapport périodique de la Chine, 3 février 2016.

Signatories:

1. ALTSEAN-Burma

2. Amnesty International

3. ARTICLE 19

4. Asia Democracy Network (ADN)

5. Asian Forum for Human Rights and Development (FORUM-ASIA)

6. Bar Human Rights Committee of England and Wales

7. Bytes For All, Pakistan

8. Campaign For Uyghurs

9. Chicago Solidarity with Hong Kong

10. ChinaAid

11. China Change

12. Chinese Human Rights Defenders (CHRD)

13. Civic Initiatives

14. CIVICUS: World Alliance for Citizen Participation

15. Comité pour la Liberté à Hong-Kong

16. Committee for Freedom in Hong Kong Foundation

17. Committee for the Abolition of Illegitimate Debt (CADTM)

18. CSW

19. Defense without Borders-Solidarity Lawyers (DSF-AS)

20. Exile Hub, Thailand, Myanmar

21. FIDH (International Federation for Human Rights), within the framework of the Observatoryfor the Protection of Human Rights Defenders

22. Focus on the Global South

23. Foundation for Media Alternatives

24. Free Expression Myanmar

25. Freedom Seekers International

26. Freiheit für Hongkong e.V.

27. Fresh Eyes, United Kingdom

28. Front Line Defenders

29. Georgetown Center for Asian Law

30. Gill H. Boehringer, Professor, Chair, Australian Branch, IAPL

31. Girl Up Southeast Asia

32. Hong Kong Aid

33. Hong Kong Democracy Council

34. Hong Kong Watch

35. Hongkonger in Deutschland e.V.

36. Human Rights in China

37. Human Rights Now

38. Human Rights Online Philippines (HRonlinePH)

39. Human Rights Watch

40. Humanitarian China

41. HuMENA for Human Rights and Civic Engagement

42. ILGA Asia

43. Indonesia Save Uyghur

44. Innovation for Change

45. Innovation for Change-East Asia

46. Innovation for Change South Asia

47. International Association of People's Lawyers (IAPL) Monitoring Committee on Attacks on Lawyers

48. International Bar Association’s Human Rights Institute

49. International Service for Human Rights (ISHR)

50. International Society for Human Rights

51. International Tibet Network Secretariat

52. Internet Policy Observatory Pakistan

53. Japan Hong Kong Democracy Alliance (JHKDA)

54. Judicial Reform Foundation

55. Lady Liberty Hong Kong (LLHK)

56. Lamp of Liberty

57. Lawyers for Lawyers

58. Manushya Foundation

59. Migrant Forum in Asia (MFA)

60. New School for Democracy Association

61. New Yorkers Supporting Hong Kong (NY4HK)

62. Open Net (Korea)

63. PakVoices.pk

64. PEN America

65. Public Virtue Research Institute

66. Safeguard Defenders

67. Saskatchewan stands with Hong Kong

68. Social Innovations Advisory

69. Society of Young Social Innovators (SYSI)

70. Solidarité Chine

71. Southeast Asia Freedom of Expression Network (SAFEnet)

72. Taipei Bar Association Human Rights Committee

73. Taiwan Bar Association Human Rights Protection Committee

74. Taiwan Support China Human Rights Lawyers Network

75. Texans Supporting Hong Kong (TX4HK)

76. The Rights Practice

77. Tibet Initiative Deutschland e.V.

78. Tibetan Centre for Human Rights and Democracy

79. 29 Principles

80. Uyghur Human Rights Project

81. Victims of Communism Memorial Foundation

82. Wang Dan, Dialogue China

83. We The Hongkongers

84. Winnipeg Hong Kong Concern

85. World Organisation Against Torture (OMCT), within the framework of the Observatory forthe Protection of Human Rights Defenders

86. Young Leadership for Social Change Network

87. Re-water CIC

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