Libération des 10 d'Istanbul en attendant leur procès
Front Line Defenders salue la libération des défenseur-ses des droits humains appelés les 10 d'Istanbul, en attendant leur procès qui est prévu le 22 novembre 2017. L'organisation appelle désormais les autorités turques à les acquitter totalement et à libérer et acquitter le président d'Amnesty International Turquie, Taner Kılıç.
Le 25 octobre 2017, les 10 d'Istanbul ont été libérés suite à leur première audience devant la 35e Haute cour criminelle d'Istanbul. La 35e Cour d'Istanbul a accepté l'acte d'accusation pour des charges relatives au terrorisme portées par le président du Parquet le 16 octobre 2017. Leur procès a été fusionné avec celui du président d'Amnesty International Turquie et reporté au 22 novembre 2017.
Le directeur adjoint de Front Line Defenders, Andrea Rocca, qui était à Istanbul pour observer le procès a déclaré:
"Bien que la libération des 10 défenseur-ses soit un grand soulagement, le fait qu'ils aient passé trois mois en prison à cause de leurs efforts pour protéger les droits des autres est grotesque. Comme l'a clairement montré leur témoignage devant la cour, compte tenu de leur long combat en faveur de la justice et de l'égalité, les accusations portées contre eux sont absolument ridicules".
Le 5 juillet 2017, 10 défenseur-ses des droits humains, appelés les 10 d'Istanbul, Veli Acu et Günal Kurşun de l'Human Rights Agenda Association, İdil Eser, directrice d'Amnesty International Turkey, Özlem Dalkıran et Nalan Erkem de Citizens' Assembly, İlknur Üstün de la Women's Coalition, Şeyhmuz Obekli de Rights Initiative, Nejat Taştan de l'Association for Monitoring Equal Rights, ainsi qu'Ali Gharavi et Peter Steudtner, consultants auprès de l'Agence néerlandaise pour le développement HIVOS, avaient été arrêtés lors d'une formation pour les défenseur-ses des droits humains sur l'ile de Büyükada.
Le 18 juillet 2017, ils ont tous les 10 été accusés d'avoir "aidé une organisation terroriste armée". Le 25 juillet, Nejat Taştan et Şeyhmus Özbekli ont été placés en liberté surveillée mais ils sous le coup des mêmes accusations. Une affaire contre le président d'Amnesty International Turquie a été fusionnée à l'affaire des 10 d'Istanbul. Taner Kılıç a été arrêté un mois plus tôt, le 6 juin 2017, lors d'une autre opération, sur ordre du tribunal d'Izmir, pour des liens présumés avec le mouvement Gülen, un mouvement qui selon le gouvernement turc serait à l'origine de la tentative de coup d'État militaire en 2016. Il est accusé d'appartenir à une organisation terroriste.
Le procès des 10 d'Istanbul a commencé le 25 octobre à 10h, et s'est poursuivi jusqu'à minuit. Après avoir présenté leur défense, tous les défenseur-ses des droits humains ont été libérés. Des interdictions de voyager ont été prononcées contre Veli Acu, Özlem Dalkıran, Şeyhmus Özbekli et Nejat Taştan, et Şeyhmus Özbekli et Nejat Taştan ne sont plus en liberté surveillée. Tous les autres défenseur-ses des droits humains ont été libérés sans condition. La première audience du procès de Taner Kılıç a eu lieu le 26 octobre 2017 devant la 16e haute cour criminelle d'Izmir. Lors de l'audience, le juge a officiellement fusionné son affaire avec celle des 10 d'Istanbul, et a reporté le procès au 22 novembre 2017. Taner Kılıç est toujours détenu.
Tandis que Front Line Defenders salue la libération des 10 défenseur-ses des droits humains courageux, elle condamne les charges portées contre eux car il semble que cela soit uniquement lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains en Turquie. Front Line Defenders appelle les autorités turques à acquitter totalement les 10 d'Istanbul et à acquitter et libérer Taner Kılıç.