Le Harcèlement des défenseur-ses des droits des migrants par la garde nationale est inacceptable
Des organisations nationales et internationales soutiennent CDM Saltillo
- Nous condamnons formellement le harcèlement policier et militaire contre les refuges pour migrants.
- La criminalisation des défenseur-ses des droits des migrants dans le but de satisfaire les demandes du gouvernement américain subordonne les droits humains au profit de négociations politiques opaques.
- Nous réclamons la fin immédiate des actions qui entravent le travail de la Casa del Migrante à Saltillo et des autres refuges pour migrants dans le pays.
Red Nacional de Organismos Civiles de Derechos Humanos "Todos los Derechos para Todas y Todos" (Red TDT), Front Line Defenders, Programa de Estudios Migratorios de la Universidad Iberoamericana Ciudad de México-Tijuana (PRAMI) et le Centro por la Justicia y el Derecho Internacional (CEJIL) - promoteurs de la campagne #DefendersBeyondWalls #DefensoresSinMuros - -font part de leurs vives préoccupations à propos du harcèlement policier contre la Casa del Migrante de Saltillo (CDM Saltillo). Par ailleurs, nous appelons la police à cesser immédiatement tous les actes d'intimidation contre ce refuge humanitaire qui fournit des soins polyvalents et une aide humanitaire aux migrants et aux réfugiés depuis 2001.
Le 20 juillet 2019, des membres de la police fédérale ont mené une inspection de la CDM Saltillo. Lorsqu'on leur a fait remarquer qu'ils n'étaient pas autorisés à le faire (1), ils ont menacé un membre du refuge en lui disant que le refuge "se mettait dans un grave problème" et qu'ils demanderaient à l'Institut national des migrations de boucler la zone.
Le 23 juillet 2019, lors d'une opération conjointe, la garde nationale et la police de Saltillo ont tenté de mener une autre inspection devant le refuge. Le personnel leur a rappelé la nature illégale de cette inspection, mais les autorités ont quand même pris des photos et filmé les défenseur-ses des droits humains. CDM Saltillo bénéficie de mesures de précaution accordées par la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH), la Commission nationale des droits humains, et le mécanisme de protection des défenseur-ses des droits humains et des journalistes du Ministère de l'Intérieur (SEGOB).
Ces attaques et ce harcèlement contre CDM Saltillo ne sont pas des évènements isolés. Au contraire, ils sont le résultat d'un contexte de plus en plus dangereux pour ceux qui défendent les droits des migrants, des réfugiés et des personnes soumises à une protection internationale en général. Au cours des deux derniers mois, d'autres centres d'hébergement situés dans différentes régions du pays ont dénoncé le fait que la police et l'armée aient tenté de pénétrer dans leurs locaux, sous prétexte de rechercher des victimes d'actes criminels ou des migrants en situation irrégulière. D'autres ont reçu des lettres leur demandant de fournir des informations spécifiques et générales sur les personnes hébergées dans les refuges. Nous considérons que ces attaques font partie d’une stratégie régionale globale découlant des politiques et accords mis en œuvre par différents États de la région, notamment l’accord américano-mexicain, qui stigmatise la migration elle-même et, par conséquent, criminalise et stigmatise l’aide humanitaire et le travail en faveur des droits des migrants et des personnes déplacées venant d'Amérique centrale, des Caraïbes, d'Afrique et d'Asie.
La criminalisation et la stigmatisation publique à l'encontre des défenseur-ses des droits des migrants proviennent des déclarations de personnalités publiques, y compris celles de la ministre de l'Intérieur, Olga Sánchez Cordero. Ces allégations infondées visent à généraliser et à discréditer le travail essentiel que les organisations de défense des droits humains accomplissent depuis des décennies. La conséquence directe de ces déclarations est que les autorités locales sentent qu'elles ont une certaine légitimité pour attaquer des organisations, des centres d'hébergement et les défenseur-ses qui dénoncent leurs manquements. Comme l’a souligné la CIDH, ces déclarations visent généralement à délégitimer le travail des défenseur-ses des droits humains, en les stigmatisant aux yeux de la société. En outre, elle a souligné que de telles affirmations et déclarations peuvent parfois servir de base à des poursuites pénales contre les défenseur-ses des droits humains, dans le but d'entraver leur travail.
L'intégrité des défenseur-ses des droits humains, ainsi que la garantie du droit de défendre les droits humains, relèvent de la responsabilité de l'État mexicain qui ne peut y renoncer. A cet égard, nous condamnons le fait que les autorités ont non seulement omis de prendre leurs responsabilités, mais, comme nous l’avons déjà signalé, elles ont également encouragé ces actes de criminalisation et de harcèlement.
À cet égard, nous appelons avec véhémence toutes les autorités mexicaines à s'abstenir de mener toute action visant à entraver le travail de la Casa del Migrante à Saltillo et de toute autre organisation ou refuge pour migrants. En outre, nous exhortons le gouvernement mexicain à prendre les mesures nécessaires pour garantir l’intégrité des défenseur-ses et faire en sorte qu’ils puissent continuer à accomplir leur travail dans un environnement sûr et favorable.
Red TDT, Front Line Defenders, PRAMI et CEJIL, reconnaissent et soutiennent le travail inestimable que la Casa del Migrante de Saltillo accomplit depuis plus de 15 ans, qui est telle une oasis au milieu d'une route migratoire de plus en plus risquée pour des milliers de personnes forcées de traverser le pays.
Red TDT
Centro por la Justicia y el Derecho Internacional (CEJIL)
Front Line Defenders
Programa de Estudios Migratorios (PRAMI) de la UIA Ciudad de México-Tijuana
Red Nacional de Organismos Civiles de Derechos Humanos
“Todos los Derechos para Todas y Todos”
(integrated by 87 organisations in 23 states of the Republic of México):
Academia Hidalguense de Educación y Derechos Humanos A.C. (ACADERH) (Hidalgo); Agenda LGBT (Estado de México); Alianza Sierra Madre, A.C. (Chihuahua); Aluna Acompañamiento Psicosocial, A.C.(Ciudad de México); Asistencia Legal por los Derechos Humanos, A.C. (AsiLegal) (Ciudad de México); Asociación Jalisciense de Apoyo a los Grupos Indígenas, A.C. (AJAGI) (Guadalajara, Jal.); Asociación para la Defensa de los Derechos Ciudadanos “Miguel Hidalgo” (Jacala Hgo.); Bowerasa, A.C. “Haciendo Camino” (Chihuahua, Chih.); Casa del Migrante Saltillo (Saltillo, Coah.); Católicas por el Derecho a Decidir, A.C. (Ciudad de México); Centro de Capacitación y Defensa de los Derechos Humanos e Indígenas, Asociación Civil (CECADDHI) (Chihuahua); Centro “Fray Julián Garcés” Derechos Humanos y Desarrollo Local, A. C. (Tlaxcala, Tlax.); Centro de Apoyo al Trabajador, A.C. (CAT) (Ciudad de México); Centro de Derechos de la Mujeres de Chiapas (San Cristóbal de Las Casas, Chis.); Centro de Derechos Humanos “Don Sergio” (Jiutepec, Mor.); Centro de Derechos Humanos “Fray Bartolomé de Las Casas”, A. C. (San Cristóbal de Las Casas, Chis); Centro de Derechos Humanos “Fray Francisco de Vitoria O.P.”, A. C. (Ciudad de México); Centro de Derechos Humanos “Fray Matías de Córdova”, A.C. (Tapachula, Chis.); Centro de Derechos Humanos “Juan Gerardi”, A. C. (Torreón, Coah.); Centro de Derechos Humanos “Miguel Agustín Pro Juárez”, A. C. (Ciudad de México); Centro de Derechos Humanos de la Montaña, Tlachinollan, A. C. (Tlapa, Gro.); Centro de Derechos Humanos de las Mujeres (Chihuahua); Centro de Derechos Humanos de los Pueblos del Sur de Veracruz “Bety Cariño”, A.C. (Tatahuicapan de Juárez, Ver.); Centro de Derechos Humanos Digna Ochoa, A.C (Tonalá, Chis.); Centro de Derechos Humanos Paso del Norte (Cd. Juárez, Chih.); Centro de Derechos Humanos Toaltepeyolo (Orizaba, Veracruz); Centro de Derechos Humanos Victoria Diez, A.C. (León, Gto.); Centro de Derechos Humanos Zeferino Ladrillero (CDHZL) (Estado de México); Centro de Derechos Indígenas “Flor y Canto”, A. C. (Oaxaca, Oax.); Centro de Derechos Indígenas A. C. (Bachajón, Chis.); Centro de Investigación y Capacitación Propuesta Cívica A. C. (Propuesta Cívica) (Ciudad de México); Centro de Justicia para la Paz y el Desarrollo, A. C. (CEPAD) (Guadalajara, Jal.); Centro de los Derechos del Migrante (Ciudad de México); Centro de Reflexión y Acción Laboral (CEREAL-Guadalajara) (Guadalajara, Jal.); Centro Diocesano para los Derechos Humanos “Fray Juan de Larios”, A.C. (Saltillo, Coah.); Centro Juvenil Generando Dignidad (Comalcalco, Tabasco); Centro Kalli Luz Marina (Orizaba, Ver.); Centro Mexicano de Derecho Ambiental (CEMDA) (Ciudad de México); Centro Mujeres (La Paz, BCS.); Centro Regional de Defensa de DDHH José María Morelos y Pavón, A.C. (Chilapa, Gro.); Centro Regional de Derechos Humanos “Bartolomé Carrasco”, A.C. (BARCA) (Oaxaca, Oax.); Ciencia Social Alternativa, A.C. KOOKAY (Mérida, Yuc.); Ciudadanía Lagunera por los Derechos Humanos, A.C. (CILADHAC) (Torreón, Coah.); Colectivo contra la Tortura y la Impunidad (CCTI) (Ciudad de México); Colectivo Educación para la Paz y los Derechos Humanos, A.C. (CEPAZDH) (San Cristóbal de Las Casas, Chis.); Comisión Ciudadana de Derechos Humanos del Noroeste (Mexicali, Baja California); Comisión de Derechos Humanos y Laborales del Valle de Tehuacán, A.C. (Tehuacán, Pue.); Comisión de Solidaridad y Defensa de los Derechos Humanos, A.C. (COSYDDHAC) (Chihuahua, Chih.); Comisión Independiente de Derechos Humanos de Morelos, A. C. (CIDHMOR) (Cuernavaca, Mor.); Comisión Regional de Derechos Humanos “Mahatma Gandhi”, A. C. (Tuxtepec, Oax.); Comité Cerezo (Ciudad de México); Comité Cristiano de Solidaridad Monseñor Romero (Ciudad de México); Comité de Defensa de las Libertades Indígenas (Palenque, Chis.); Comité de Defensa Integral de Derechos Humanos Gobixha A.C. (CODIGODH) (Oaxaca, Oax.); Comité de Derechos Humanos “Fr. Pedro Lorenzo de la Nada”, A. C. (Ocosingo, Chis.); Comité de Derechos Humanos “Sierra Norte de Veracruz”, A. C. (Huayacocotla, Ver.); Comité de Derechos Humanos Ajusco (Ciudad de México); Comité de Derechos Humanos de Colima No Gubermantal A. C. (Colima, Col.); Comité de Derechos Humanos de Comalcalco, A. C. (CODEHUCO) (Comalcalco, Tab); Comité de Derechos Humanos de Tabasco, A. C. (CODEHUTAB) (Villahermosa, Tab); Comité de Derechos Humanos y Orientación Miguel Hidalgo, A. C. (Dolores Hidalgo, Gto.); Comité de Familiares de Detenidos Desaparecidos “Hasta Encontrarlos”(Ciudad de México); Comité Sergio Méndez Arceo Pro Derechos Humanos de Tulancingo, Hgo A.C. (Tulancingo, Hgo.); Consultoría Técnica Comunitaria AC (CONTEC) (Chihuahua); El Caracol, A.C (Ciudad de México); Estancia del Migrante González y Martínez, A.C. (Querétaro, Qro.); Frente Cívico Sinaloense. Secretaría de Derechos Humanos (Culiacán, Sin.); Fundación para la Justicia y el Estado Democrático de Derecho (Ciudad de México); Indignación, A. C. Promoción y Defensa de los Derechos Humanos (Mérida, Yuc.); Instituto de Derechos Humanos Ignacio Ellacuria, S.J. Universidad Iberoamericana- Puebla (Puebla, Pue.); Instituto Mexicano de Derechos Humanos y Democracia (Ciudad de México); Instituto Mexicano para el Desarrollo Comunitario, A. C. (IMDEC) (Guadalajara, Jal.); Instituto Tecnológico y de Estudios Superiores de Occidente. Programa Institucional de Derechos Humanos y Paz (Guadalajara, Jal.); Justicia, Derechos Humanos y Género, A.C. (Ciudad de México); La 72, Hogar-Refugio para Personas Migrantes (La 72) (Tenosique, Tabasco); Mujeres Indígenas por la Conservación, Investigación y Aprovechamiento de los Recursos Naturales, A. C. (CIARENA) (Oaxaca); Oficina de Defensoría de los Derechos de la Infancia A.C. (ODI) (Ciudad de México); Promoción de los Derechos Económicos, Sociales y Culturales (PRODESCAC) (Estado de México); Proyecto de Derechos Económicos, Sociales y Culturales (ProDESC) (Ciudad de México); Proyecto sobre Organización, Desarrollo, Educación e Investigación (PODER) (Ciudad de México); Red Solidaria de Derechos Humanos, A.C. (Morelia, Michoacán); Respuesta Alternativa, A. C. Servicio de Derechos Humanos y Desarrollo Comunitario (San Luis Potosí); Servicio, Paz y Justicia de Tabasco, A.C. (SERPATAB) (Villahermosa, Tab.); Servicios de Inclusión Integral, A.C. (SEIINAC) (Pachuca, Hgo.); Tequio Jurídico A.C. (Oaxaca, Oax.); VIHas de Vida (Guadalajara, Jal.); Voces Mesoamericanas, Acción con Pueblos Migrantes AC (San Cristobal de las Casas, Chiapas).
(1) Selon l'article 76 de la loi mexiacine sur l'immigration, “L'institut (de l'immigration) ne peut pas procéder à des visites de vérification sur des lieux où les migrants sont hébergés par des organisations de la société civile ou par des personnes qui apportent des actes humanitaires, d'assistance ou de protection aux migrants".