Atena Daemi et Golrokh Ebrahimi Iraee, en grève de la faim et victimes de la violence des gardiennes de prison
Mise à jour: Le 15 mars, le président du Sous-comité des droits de l'Homme (DROI) du Parlement européen, Pier Antonio Panzeri, a publié une déclaration appellant à la libération d'Atena Daemi et Golrokh Ebrahimi Iraee, ainsi que pour qu'elles reçoivent des soins médicaux.
Mise à jour: En date du 9 mars 2018, les défenseuses des droits humains Golrokh Ebrahim Iraee et Atena Daemi sont détenues dans la section de mise en quarantaine de la prison Shahr-e Rey, à Varamin. On ignore quand elles ont été transférées hors de la prison Evin, mais elles seraient détenues dans de mauvaises conditions et elles portent toujours les mêmes vêtements qu'à leur arrivée dans la prison Shahr-e Rey. En date du 9 mars, Golrokh Ebrahimi Iraee, qui souffre de sévères douleurs musculaires, est en grève de la faim depuis plus d'un mois (35 jours) et on lui administrerait de force des liquides par voie intraveineuse depuis son arrivée dans la prison.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par la nouvelle vague de répression contre les défenseur-ses des droits humains (DDH ) en Iran et plus particulièrement par les mauvais traitements infligés aux défenseuses Atena Daemi et Golrokh Ebrahimi Iraee dans la prison de Gharchak.
Le 3 février, Atena Daemi et Golrokh Ebrahimi Iraee ont annoncé qu'elles refusaient de se nourrir pour protester contre leur transfert dans la prison Gharchak à Varamin. Elles demandent à être renvoyées dans la section pour femmes de la prison Evin. Atena et Golrokh ont déclaré qu'elles commenceront par une grève de la faim avec boisson, mais qu'elles passeraient à une forme sans boisson si leurs demandes ne sont pas satisfaites d'ici une semaine. Le 28 janvier, le représentant du procureur de la prison Evin à Téhéran a annoncé qu'Atena Daemi ne serait pas renvoyée dans la prison Evin.
Dans la soirée du 24 janvier, à 18h30, des agents sont arrivés dans la section pour femmes et ont dit à Atena et Golrokh qu'elles devaient venir avec eux dans les bureaux de la prison, en raison de nouvelles accusations portées contre elles. Au lieu de cela, les deux femmes ont été conduites dans la section 2-A, contrôlée par les gardiens de la révolution, et l'une des gardiennes a tenté de les frapper. Elle a été stoppée par d'autres gardiennes qui ont dit qu'il ne fallait pas frapper Atena, mais cinq autres gardiennes sont arrivées et ont agressé Atena et Golrokh. A 21h30, elles ont été conduites dans la prison de Gharchak, à Varamin, située à environ 60 kilomètres au sud de la capitale.
Début janvier 2018, Atena et Golrokh avaient été convoquées devant la Branche 4 du tribunal révolutionnaire de la prison Evin, pour avoir soi-disant insulté le Leader suprême de la Révolution, Ali Khamenei, et récité un poème politique en prison. Les deux femmes ont refusé, déclarant qu'elles n'avaient pas été citées à comparaitre par écrit, ce qui est la procédure légale correcte.
Atena purge une peine de sept ans de prison depuis novembre 2016; elle est accusée d'avoir rencontré les familles de prisonniers politiques, d'avoir critiqué la République Islamique d'Iran sur Facebook et d'avoir condamné les exécutions de masse de prisonniers politiques en 1988 en Iran.
Golrokh, comptable, a entamé une peine de six ans de prison en octobre 2016 pour "insulte envers le sacré" et "propagande contre l'État", principalement pour avoir écrit une histoire non publiée à propos de la lapidation; le texte avait été saisi lors d'une perquisition de son domicile par les Gardiens de la Révolution. La perquisition visait initialement le mari de Golrokh, le militant pour les droits civiques Arash Sadeghi, qui purge une peine de 19 ans de prison.
Front Line Defenders réitère son appel pour la libération immédiate et inconditionnelle d'Atena Daemi et de Golrokh Ebrahimi Iraee. L'organisation demande aussi qu'elles soient renvoyées dans la section por femmes de la prison Evin et qu'une enquête soit ouverte sur l'agression des deux DDH.