Back to top
7 Mai 2019

L'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie et le Paraguay cherchent à saper le rôle du système interaméricain des droits humains

Le 11 avril 2019, les gouvernements d'Argentine, du Brésil, du Chili, de la Colombie et du Paraguay ont adressé une déclaration conjointe à la Commission interaméricaine des droits humains, faisant part de leurs inquiétudes concernant l'autonomie de leurs institutions dans le contexte des déclarations et des décisions prises par la Cour interaméricaine des droits humains relatives à l'application des normes en matière de droits humains. Cette déclaration représente un effort visant à restreindre le rôle du système interaméricain et elle est particulièrement préoccupante dans le contexte de la tendance régionale d'attaques contre les défenseurs des droits humains et d'autoritarisme croissant.

Selon la déclaration conjointe, les gouvernements formulent leurs plaintes en se basant sur la reconnaissance de la souveraineté des États et du principe de subsidiarité mentionné dans la Convention américaine relative aux droits humains. Cependant, il est important de souligner que le Système interaméricain des droits humains a pour mandat de promouvoir un dialogue concerté entre les défenseurs des droits humains, les victimes de violations des droits humains, les organisations de la société civile et les États concernés, plutôt que d'imposer des charges indues ou arbitraires aux gouvernements nationaux. Dans de nombreux cas, la Cour et la Commission interaméricaines sont le seul espace permettant aux défenseurs des droits humains de dialoguer avec les États.

Toute tentative visant à restreindre l’indépendance et autonomie de la Cour et de la Commission interaméricaines sera une limite à l’un des rares espaces sur lesquels les défenseurs et les victimes de violations des droits humains peuvent compter pour traiter leurs affaires et proposer des solutions qui répondent à leurs besoins réels. Cela mérite une attention particulière compte tenu des tendances régionales qui visent à réduire l'espace de la société civile, ainsi que de la multiplication des attaques contre les défenseurs des droits humains, comme le montre le rapport 2018 de Front Line Defenders, Analyse Globale.

Front Line Defenders reste préoccupée par les tentatives visant à restreindre le rôle du système interaméricain. Front Line Defenders craint en outre que les États utilisent le principe de subsidiarité pour se soustraire à leurs obligations en matière de droits humains et pour refuser l'accès à la justice aux victimes de violations des droits humains.

https://dplfblog.com/2019/05/03/impericia-juridica-insolencia-historica-...