Mazen Darwish
Un jury international et indépendant de professionnels des médias a choisi Mazen Darwish pour récompenser le travail qu'il a accompli en Syrie pendant plus de 10 ans, au prix d'importants sacrifices personnels; il a enduré des interdictions de voyager, des actes de harcèlement, ainsi que des emprisonnements répétés et des actes de torture. Dirigé par Ko-Ko U (Myanmar), président de Yangon Media Group et rédacteur du Yangon Times, le jury international a souligné la nécessité de se souvenir de M. Darwish, actuellement emprisonné, ainsi que de tous les autres défenseur-ses des droits humains et journalistes.
Salman Rushdie a choisi de partager le prix avec Mazen Darwish en disant: " Il s’est battu courageusement pour défendre des valeurs humaines - la libre expression et les droits humains- dans l’un des endroits le plus dangereux du monde. Sa détention est arbitraire et injuste. Il doit être immédiatement libéré et nous espérons que ce prix contribuera à mettre en lumière sa situation critique. "
Il n'y a pas une seule prison aujourd'hui en Syrie dans laquelle on ne trouve pas l'un de mes amis, ni un cimetière syrien qui ne contienne pas les restes de l'un d'eux. La peur de compliquer les choses pour eux et leurs proches a gravé leurs noms dans mon âme. Certaines personnes en Syrie pensent toujours que tirer avec des armes va les sauver; pour d'autres, la peur de la démocratie est plus grande que la haine de la dictature. À ces idiots je dis stop: Vous ne pouvez pas tuer une idée en tuant des gens.
Mazen Darwish est un éminent défenseur des droits humains syrien, journaliste et directeur du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression (SCM). Il travaille depuis de nombreuses années sur les droits humains, la liberté d'expression et la liberté de la presse en Syrie, et il a été placé en détention à cause de ses efforts en faveur de médias libres et de la liberté d'expression.
Mazen a été arrêté le 16 février 2012 par des hommes qui appartiendraient aux services de renseignements de l'armée de l'air syrienne. Quinze autres journalistes et militants avaient été arrêtés le même jour, notamment la blogueuse Razan Ghazzawi et la femme de Mazen Darwish, la journaliste Yara Badr. Tandis que Yara a été libérée en mai, Mazen Darwish a été victime d'une disparition forcée sans aucune déclaration officielle à propos de l'endroit où il se trouvait ou de son état.
Mazen a été libéré de prison le 10 août 2015, bien que les accusations qui pèsent contre lui n'aient pas été abandonnées et il devait comparaitre devant la cour le 31 août 2015. Le 31 août 2015, toutes les charges qui pesaient contre lui ont été abandonnées par un tribunal anti-terrorisme de Damas. Le tribunal a décidé que Mazen Darwish et ses co-accusés sont couverts par un décret d'amnistie datant de 2014.
Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, les DDH sont exposés à d'importants dangers et risquent d’être pris pour cible ou persécutés, et notamment d’être arrêtés ou placés en détention arbitraire, de faire l’objet de poursuites judiciaires malveillantes, de menaces de mort ou de restrictions de leur liberté de circuler, d’être enlevés, dénigrés ou sujets à d’autres formes de harcèlement et d’intimidation.
