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Center for Community Mobilization and Support

Le Center for Community Mobilization and Support (CCMS) est une organisation non gouvernementale (ONG) populaire créée en 2009 dans la région de Lori, en Arménie. L’organisation a été fondée par des militants de dix villages différents, afin de promouvoir les principes démocratiques de la participation civique aux processus décisionnels et au développement des infrastructures.

Le CCMS est actif dans des domaines tels que la protection de l’environnement, la santé publique, les droits humains, l’autonomisation des jeunes et le développement socio-économique. Les activités du Centre comprennent des initiatives éducatives formelles et informelles, l’engagement civique et le soutien de projets civiques. Grâce à son travail et à sa collaboration avec d’autres ONG nationales et internationales, le CCMS s’attaque non seulement à des problèmes environnementaux et civiques urgents, mais jette également les bases d’une société civile plus active et plus résistante en Arménie.

Grâce aux efforts qu’il a déployés au fil des ans, le CCMS est parvenu à mettre un terme à plusieurs investissements néfastes et à empêcher des entreprises privées d’ouvrir 20 nouveaux sites miniers dans les régions de Lori, Tavush, Kotayk, Vayots Dzor et Syunik, qui auraient eu de graves répercussions sur les droits humains. En 2015, le CCMS, avec ses partenaires et des habitants, a mené la campagne SOS Metz Ayrum, pour stopper la construction d’un second barrage de retenue dans la région de Lori. Une entreprise privée envisageait de stocker les eaux usées résultant des activités minières, bien que cela aurait aggravé la pollution du territoire et posé de sérieux risques pour la santé de la population locale. Grâce à cette campagne menée au niveau local, la construction a été interrompue.

Le CCMS mène également des activités de recherche pour étudier la présence de métaux lourds et d’autres substances toxiques dans les principales régions minières d’Arménie — Lori, Kotayk, Aragatsotn et Ararat. Ces efforts jettent les bases d’un plaidoyer éclairé et d’actions efficaces menées par les communautés, permettant un changement systémique et durable de la politique environnementale et des normes sanitaires du pays. Par exemple, ces études ont créé un précédent lorsqu’en 2021, environ 70 habitants de Tumanyan, dans la région de Lori, ont décidé de protéger leur droit à un environnement sain et propre en intentant un procès à une société minière. L’affaire est toujours en cours.

L’économie arménienne dépend fortement du secteur minier, qui fournit des ressources précieuses et des opportunités d’emploi. Cependant, une réglementation inefficace et l’absence de mesures d’atténuation adéquates entraînent la libération de métaux lourds toxiques dans l’écosystème. Le travail du CCMS pour s’opposer à l’ouverture de nouvelles mines, ainsi que ses recherches sur les questions environnementales, font l’objet de nombreuses attaques ces dernières années, y compris des campagnes de diffamation dans les médias et des poursuites stratégiques contre la participation du public (SLAPP) de la part des sociétés minières. Le CCMS considère ces attaques comme des tentatives visant à le réduire au silence et à l’empêcher de faire son travail. Malgré ces attaques, le CCMS entend continuer à travailler avec les communautés locales pour améliorer l’environnement et prévoit d’ouvrir une école d’activisme pour les leaders de ces communautés locales.

Les campagnes de diffamation menées par les médias publics et les fonctionnaires sont souvent utilisées pour stigmatiser les défenseur·ses des droits humains (DDH) et discréditer leur travail en Arménie. Ces campagnes tendent à taxer les DDH d’agents de l’étranger et d’espions et peuvent entraîner une hausse des menaces, de l’acharnement judiciaire et de coûteuses inspections fiscales de leurs organisations. Le traitement réservé aux défenseur·ses des droits LGBTI, qui sont souvent victimes d’agressions physiques et verbales, tant de la part des fonctionnaires de l’État que du grand public, est une source de préoccupation majeure. Les défenseuses des droits des femmes sont régulièrement menacées et sont fréquemment critiquées pour leur travail par les médias, l’opinion publique en général et les membres de leur famille. En outre, certains DDH qui travaillent dans des zones isolées sont victimes d’acharnement judiciaire et de menaces par les forces de l’ordre locales. 

Même si la liberté d’expression est relativement respectée et qu’il existe des médias libres en Arménie, les journalistes qui critiquent les autorités et ceux qui dénoncent les violations des droits humains et la corruption sont victimes de harcèlement, de restrictions dans leur travail, de menaces et d’attaques. La persécution et l’intimidation arbitraires des DDH et des journalistes, ainsi que l’impunité généralisée pour ceux qui s’en prennent aux DDH, restent un problème aussi important aujourd’hui qu’en 2010 lorsque le Rapporteur spécial des Nations Unies pour les défenseur·ses des droits humains a mis en lumière ces sujets de préoccupation suite à une visite dans le pays en juin de la même année. L’incapacité de la police et de la justice à enquêter sur les infractions commises contre les DDH et à traduire les auteurs en justice conduit souvent à une autocensure accrue et une réticence à s’impliquer dans le signalement des atteintes contre les droits humains.