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Oleg Dulgaryan

DDH, directeur

Oleg Dulgaryan est un éminent défenseur des droits humains et de l’environnement arménien. Il dirige le Centre for Community Mobilization and Support (CCMS), une ONG locale de défense des droits humains qui s’efforce de résoudre les problèmes sociaux et environnementaux en Arménie et de promouvoir les droits humains, l’activisme civique et le développement communautaire.

Oleg a commencé son parcours de défenseur des droits humains à l’âge de 18 ans, au début des années 2000, en fondant « Rodnoi Ochag » (foyer indigène), un groupe dont l’objectif, était de protéger les droits sociaux des réfugiés et de lancer des projets d’intégration. En 2009, Oleg Dulgaryan, avec d’autres militants et groupes originaires de villages de la région de Lori, a créé le CCMS, qui est devenu l’une des principales organisations de défense des droits de l’environnement en Arménie, avec un vaste réseau de militants et de communautés locales luttant pour un environnement propre au niveau national.

Oleg Dulgaryan, ainsi que de nombreux autres militants locaux, dénonce ouvertement les pratiques minières non durables et destructrices, la pollution toxique résultant des activités industrielles passées (telles que les décharges des mines de cuivre et de molybdène à Akhtala ou le « cimetière de l’arsenic » à Alaverdi), les problèmes de filtration de l’eau et de l’air des grandes sociétés minières et les nombreuses tentatives d’ouverture de nouveaux sites d’extraction. D’après ses recherches, la quasi-totalité des sites miniers du pays sont dotés de systèmes de filtration médiocres. Cette situation entraîne des dommages environnementaux importants et a des répercussions négatives sur la santé publique et les moyens de subsistance des communautés locales, en particulier celles qui dépendent de l’agriculture et du tourisme. L’activisme d’Oleg Dulgaryan et de son équipe a récemment permis de remporter quelques succès : par exemple, la société minière Alaverdi Copper Smelter a mis en place un système de filtration qui réduit les émissions toxiques.

À cause de son travail efficace de défense des droits humains, qui consiste notamment à s’opposer aux sociétés minières (y compris celles qui sont partiellement détenues par l’État), Oleg Dulgaryan fait l’objet d’une série de menaces et d’attaques, notamment de harcèlement, d’intimidation, de diffamation, de destruction de biens, d’actions en justice dans le cadre de poursuites stratégiques contre la participation publique (SLAPP), et même d’attaques contre ses proches, comme sa mère. Dans la plupart de ces cas, les auteurs présumés étaient les sociétés minières et d’autres personnes liées à celles-ci.

Récemment, plusieurs médias et pages de réseaux sociaux ont qualifié Oleg Dulgaryan d’« agent azerbaïdjanais » travaillant contre les intérêts de l’Arménie. À la suite de cette campagne de diffamation orchestrée et généralisée, Zangezur Copper-Molybdenum Combine (ZCMC) — la plus grande société minière du pays — a accusé Oleg Dulgaryan de diffamation et l’a menacé d’une action en justice, exigeant une indemnisation d’un million de drams arméniens (environ 2300 euros), ainsi qu’une rétractation publique des déclarations prétendument diffamatoires à l’égard de la société. Oleg Dulgaryan n’ayant pas obtempéré, ZCMC a intenté une action en justice pour réclamer 6 millions de drams (environ 14 500 euros). Cependant, la Cour a renvoyé le recours en raison de problèmes techniques non spécifiés, et le ZCMC n’a pas été en mesure de le soumettre à nouveau avant la date limite. Oleg Dulgaryan considère ces pratiques d’intimidation et de harcèlement comme un moyen de les réduire au silence, lui, les membres de son équipe et d’autres militants travaillant sur des questions environnementales.

Malgré ces défis, Oleg Dulgaryan poursuit son travail pacifique de protection des droits humains, en plaidant pour une plus grande transparence, un développement durable et de meilleures politiques de protection de l’environnement. Sa résilience et son dévouement démontrent le rôle essentiel des défenseur⸱ses des droits humains dans la promotion du développement durable et d’une société civile plus forte, unie et dynamique en Arménie.

Les campagnes de diffamation menées par les médias publics et les fonctionnaires sont souvent utilisées pour stigmatiser les défenseur·ses des droits humains (DDH) et discréditer leur travail en Arménie. Ces campagnes tendent à taxer les DDH d’agents de l’étranger et d’espions et peuvent entraîner une hausse des menaces, de l’acharnement judiciaire et de coûteuses inspections fiscales de leurs organisations. Le traitement réservé aux défenseur·ses des droits LGBTI, qui sont souvent victimes d’agressions physiques et verbales, tant de la part des fonctionnaires de l’État que du grand public, est une source de préoccupation majeure. Les défenseuses des droits des femmes sont régulièrement menacées et sont fréquemment critiquées pour leur travail par les médias, l’opinion publique en général et les membres de leur famille. En outre, certains DDH qui travaillent dans des zones isolées sont victimes d’acharnement judiciaire et de menaces par les forces de l’ordre locales.