#République Centrafricaine (RCA)
#République Centrafricaine (RCA)
Le conflit armé continue d’affecter la République centrafricaine et la sécurité reste l’une des principales préoccupations des défenseur⸱ses des droits humains (DDH). Un accord de paix a été signé entre le gouvernement et 14 groupes armés le 6 février 2019 à Khartoum, ce qui a conduit à la formation d’un nouveau gouvernement ; plusieurs membres de groupes armés ont été nommés à des postes élevés, notamment des leaders rebelles contre lesquels il y a des preuves crédibles de responsabilité dans des atrocités. Cependant, des groupes armés contrôlent encore d’importantes étendues de territoire, et commettent de graves violations des droits humains, notamment en rasant des villages entiers, en violant des femmes et des filles, en menant des exécutions extrajudiciaires et des actes de torture graves. Un climat général de peur et d’insécurité continue de régner pour les DDH, car, comme la population, ils sont extrêmement touchés par le conflit et ciblés par toutes les parties.
Le gouvernement refuse la plupart des demandes de manifestations pacifiques soumises par les groupes de la société civile, invoquant le contexte sécuritaire et le risque de la présence de groupes armés. Le porte-parole du Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC) a été arrêté en avril 2019 pour avoir prétendument menacé la sécurité de l’État en appelant à manifester contre la nomination de représentants de groupes armés au sein du gouvernement. En mai 2019, lorsque la plateforme de la société civile et des partis politiques d’opposition « E Zingo Bian » a défilé pacifiquement en dépit des différents rejets de leurs demandes, la police a tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants, et plusieurs d’entre eux ont été grièvement blessés.
Les DDH et les journalistes qui dénoncent les violations des droits humains perpétrées par les groupes armés, y compris les pillages de propriétés, torture, recrutement forcés d’enfants soldats, viols et meurtres, font l’objet de menaces de mort, d’intimidation, de torture, de viols et de meurtres. Lorsqu’ils dénoncent les violations des droits humains commises par des soldats du gouvernement, ils font face à des arrestations arbitraires, à l’acharnement judiciaire et à la calomnie. L’autocensure est très répandue alors que les médias et les radios sont la cible de raids de groupes armés. De nombreuses organisations ont vu leurs bureaux mis à sac par des rebelles armés qui souhaitent détruire toute preuve des exactions perpétrées par leurs membres. L’environnement opérationnel pour les travailleurs humanitaires reste difficile avec de fréquentes attaques et vols.
La création de la Cour pénale spéciale le 3 juin 2015 a apporté beaucoup d’espoir de justice et de responsabilité aux victimes en République centrafricaine, mais plus de cinq ans plus tard, ce tribunal hybride a beaucoup de difficulté à être opérationnel étant donné la nature politique et délicate de certaines affaires.