Arrestation de Younis Iqbal
Le défenseur des droits humains pakistanais Younis Iqbal a été officiellement arrêté après quatre jours de détention illégale.
Younis Iqbal est fondateur et président d'Anjuman Muzareen Punjab (AMP), un mouvement qui cherche à protéger le droit à la terre et le bien-être des paysans sans terre et des petits agriculteurs dans la province du Punjab au Pakistan. De telles communautés désavantagées labourent la terre depuis des siècles, mais, durant les dernières décennies, les terres sont transférées à l'armée. L'AMP, qui a commencé à militer dans les années 2000 contre les arrangements illégaux de métayages, a noué un dialogue avec le gouvernement provincial concernant la propriété de la terre.
Le défenseur des droits humains pakistanais Younis Iqbal a été officiellement arrêté après quatre jours de détention illégale.
Le 12 avril 2018, Younis Iqbal a été arrêté par six policiers en civil alors qu'il tentait d'entrer dans le tribunal anti-terrorisme pour son procès, dans la ville de Sahiwal Okara. En avril 2016, il a été accusé en vertu de la loi de 1997 contre le terrorisme, pour avoir manifesté contre la détention illégale de paysans dans le district d'Okara. Le défenseur a été conduit dans un lieu inconnu où il était maintenu en détention illégale pendant quatre jours avant d'être officiellement arrêté le 16 avril.
Le même jour, le père de Younis Iqbal a été menacé au poste de police où il s'était rendu pour se renseigner sur l'endroit où se trouvait son fils. Le lendemain, la famille a porté plainte devant la cour du district d'Okara, contre la courte disparition forcée du défenseur.
Le 16 avril, Younis Iqbal a été officiellement arrêté et placé en détention pendant 15 jours. Il a été arrêté en vertu de plusieurs sections du Code pénal du Pakistan, du décret sur le maintien de l'ordre public (MPO Act, 1960) et de la loi contre le terrorisme de 1997, pour de fausses accusations de "tentative de meurtre, entrave à un fonctionnaire du service public dans l'exercice de ses fonctions, émeute et possession d'arme létale".
Front Line Defenders exhorte les autorités pakistanaises à :
1. Abandonner immédiatement toutes les accusations portées contre le défenseur Younis Iqbal, qui sont portées uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains ;
2. Libérer immédiatement et sans condition Younis Iqbal ;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Pakistan puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire et les disparitions forcées.