Plusieurs défenseuses des droits des femmes arrêtées lors d'une manifestation pacifique
Le 28 septembre 2016, les défenseuses des droits des femmes Mmes Patricia Orozco, Duyerling Ríos, Celia Contreras, Luisa Molina, María Jesús Tenorio et Jessica Hernández, ainsi que la journaliste Abixael Mogoyón ont été placées en détention sans justification alors qu'elles participaient à une manifestation pacifique pour commémorer la Journée internationale de la dépénalisation de l'avortement en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Les défenseuses ont été libérées une heure plus tard, sans que la police ne leur donne d'explication.
Patricia Orozco est une éminente féministe nicaraguayenne membre de la Campaña 28 de Septiembre (Campagne 28 septembre) et de l'Iniciativa Nicaragüense de Defensoras (Initiative des défenseuses nicaraguayennes). La Campaña 28 de Septiembre est née lors de la 5e rencontre des féministes d'Amérique Latine et des Caraïbes, qui s'est déroulée à San Bernardo en Argentine en novembre 1990. Son objectif est de générer les conditions dans tous les pays d'Amérique Latine et des Caraïbes pour que les femmes puissent avoir un accès libre et sûr à l'avortement, avec des soins de qualité. Abixael Mogoyón est journaliste pour le programme radio Onda Local.
Le 28 septembre 2016, les défenseuses des droits des femmes Mmes Patricia Orozco, Duyerling Ríos, Celia Contreras, Luisa Molina, María Jesús Tenorio et Jessica Hernández, ainsi que la journaliste Abixael Mogoyón ont été placées en détention sans justification alors qu'elles participaient à une manifestation pacifique pour commémorer la Journée internationale de la dépénalisation de l'avortement en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Les défenseuses ont été libérées une heure plus tard, sans que la police ne leur donne d'explication.
Patricia Orozco, Celia Contreras, Duyerling Ríos, María Jesús Tenorio, Jessica Hernández et Luisa Molina sont d'éminentes féministes nicaraguayennes, membres de la Campaña 28 de Septiembre (Campagne 28 septembre) et de l'Iniciativa Nicaragüense de Defensoras (Initiative des défenseuses nicaraguayennes). La Campaña 28 de Septiembre est née lors de la 5e rencontre des féministes d'Amérique Latine et des Caraïbes, qui s'est déroulée à San Bernardo en Argentine en novembre 1990. Son objectif est de générer les conditions dans tous les pays d'Amérique Latine et des Caraïbes pour que les femmes puissent avoir un accès libre et sûr à l'avortement, avec des soins de qualité. Abixael Mogoyón est journaliste pour le programme radio Onda Local.
Dans la matinée du 28 septembre 2016, à l'occasion de la Journée internationale pour la dépénalisation de l'avortement en Amérique Latine et dans les Caraïbes, les six défenseuses se trouvaient près de l'Assemblée nationale et manifestaient en faveur de la dépénalisation de l'avortement. Chaque année, le 28 septembre, les mouvements féministes appellent l'État nicaraguayen à restaurer le droit des femmes à des avortements légaux et sûrs. Le droit à l'avortement sûr et libre reste l'une des questions les plus sujettes à controverse dans le pays: il a été autorisé au Nicaragua pendant plus de 100 ans avant qu'un vote du congrès en 2006 n'introduise une interdiction complète, sans aucune exception, même en cas de complication grave lors d'une grossesse ou en cas de viol.
Pendant la manifestation, les défenseuses portaient des pancartes qui disaient "l'avortement illégal est une violence d'État" et elles ont étalé de la peinture rouge dans la rue devant l'Assemblée nationale afin de symboliser la mort des femmes qui n'ont pas eu accès à un avortement légal et sûr. Peu après, deux officiers en civil ont abordé les défenseuses en se présentant comme des policiers mais refusant de s'identifier, puis les femmes ont été encerclées par des policiers en uniforme. Elles ont toutes été arrêtées, ainsi que la journaliste Abixael Mogoyón, puis conduites au poste de police du district n°1. Le groupe a été libéré une heure plus tard. Aucune justification n'a été donnée pour cette arrestation et cette action de la police semble donc arbitraire.
Cet incident n'est pas isolé. Les défenseuses des droits humains qui œuvrent pour l'avancement des droits sexuels et reproductifs, et qui combattent la violence contre les femmes et les filles au Nicaragua sont particulièrement prises pour cible par les forces pro-gouvernementales à cause de leur travail et de leur position critique contre l'autoritarisme. Front Line Defenders a également identifié une tendance récurrente de la police qui disperse violemment les manifestations liées aux droits des femmes ou à d'autres demandes de la société civile dans le pays.
Front Line Defenders condamne l'arrestation injustifiée des défenseuses des droits humains et de la journaliste, car cela semble être un acte d'intimidation visant à faire taire les voix des défenseur-ses des droits humains dans le pays.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Nicaragua à:
1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'arrestation arbitraire de Patricia Orozco, Duyerling Ríos, Celia Contreras, Luisa Molina, María Jesús Tenorio, Jessica Hernández et Abixael Mogoyón, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
2. Adopter des mesures appropriées afin de garantir que toutes les personnes sous sa juridiction puissent exercer leur droit de réunion pacifique;
3. Redoubler ses efforts afin de prévenir et d'éliminer toute forme d'usage excessif de la force par les forces de l'ordre et les membres des forces de sécurité contre les manifestants pacifiques;
4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Nicaragua puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.