La défenseuse des droits humains Sukhgerel Dugersuren face au risque d’arrestation imminente
Le 2 août 2022, Sukhgerel Dugersuren, défenseuse des droits humains mongole et directrice exécutive d’Oyu Tolgoi Watch (OT Watch), a été informée par l’Agence générale de renseignement de Mongolie (GIA) qu’elle fait l’objet d’une enquête pour « Coopération illégale avec un organisme de renseignement étranger, ou un agent » en vertu de l’article 19.4 du Code pénal. Elle est également ciblée par une campagne de diffamation sur les réseaux sociaux. Nous sommes profondément préoccupés par sa sécurité et par le risque d’arrestation imminente.
Sukhgerel Dugersuren est une défenseuse des droits humains mongole qui travaille en étroite collaboration avec les communautés affectées par des projets de développement à grande échelle. Elle dénonce depuis longtemps les violations des droits humains et la dégradation de l’environnement liées à des projets miniers, énergétiques et d’infrastructure à grande échelle. Elle est directrice générale d’Oyu Tolgoi Watch (OT Watch) — une ONG mongole qui surveille les répercussions sur l’environnement et les droits humains de la mine d’or et de cuivre d’Oyu Tolgoï, exploitée par Rio Tinto, et directrice de la Rivers without Boundaries Coalition en Mongolie, qui aide les collectivités locales à protéger les écosystèmes fluviaux dont elles dépendent. OT Watch fait partie de l’international Coalition for Human Rights in Development et Sukhgerel Dugersuren est membre de l’organe consultatif pour la campagne Defenders in Development.
Le 2 août 2022, Sukhgerel Dugersuren, défenseuse des droits humains mongole et directrice exécutive d’Oyu Tolgoi Watch (OT Watch), a été informée par l’Agence générale de renseignement de Mongolie (GIA) qu’elle fait l’objet d’une enquête pour « Coopération illégale avec un organisme de renseignement étranger, ou un agent » en vertu de l’article 19.4 du Code pénal. Elle est également ciblée par une campagne de diffamation sur les réseaux sociaux. Nous sommes profondément préoccupés par sa sécurité et par le risque d’arrestation imminente.
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Sukhgerel Dugersuren est une défenseuse des droits humains mongole qui travaille en étroite collaboration avec les communautés affectées par des projets de développement à grande échelle. Elle dénonce depuis longtemps les violations des droits humains et la dégradation de l’environnement liées à des projets miniers, énergétiques et d’infrastructure à grande échelle. Elle est directrice générale d’Oyu Tolgoi Watch (OT Watch) — une ONG mongole qui surveille les répercussions sur l’environnement et les droits humains de la mine d’or et de cuivre d’Oyu Tolgoï, exploitée par Rio Tinto, et directrice de la Rivers without Boundaries Coalition en Mongolie, qui aide les collectivités locales à protéger les écosystèmes fluviaux dont elles dépendent. OT Watch fait partie de l’international Coalition for Human Rights in Development et Sukhgerel Dugersuren est membre de l’organe consultatif pour la campagne Defenders in Development.
Le 3 août 2022, lors d’une séance d’information gouvernementale, le ministre de la Justice et des Affaires intérieures de Mongolie, H. Nyambaatar, a déclaré que la construction de la centrale électrique avait été suspendue pour deux ans. Le 3 juin 2022, un article rédigé par Sukhgerel Dugersuren critiquant la centrale hydroélectrique d’Erdeneburen, dont la construction est prévue sur la rivière Khovd en Mongolie occidentale, a été publié par The Third Pole. 1 L’article soulevait des inquiétudes liées au projet, notamment au sujet de la sécurité de la construction, de l’impact environnemental potentiel étant donné son emplacement dans une zone écologiquement sensible du parc national Tsambagarav Uul, et du déplacement potentiel de 112 familles de bergers. L’article soulevait également des préoccupations quant au manque de transparence et de participation publique à la prise de décisions concernant le projet. La construction de la centrale électrique, financée par EximBank en Chine, devait être réalisée par la société d’ingénierie chinoise PowerChina.
Au cours d’un briefing du gouvernement, H. Nyambaatar a également déclaré qu’un groupe de travail a été mis en place pour enquêter sur les cas où les projets de développement sont interrompus par la société civile. Ces cas feront l’objet d’une enquête pour « sabotage » en vertu de l’article 19.6 du Code pénal et un mécanisme sera créé pour récupérer les frais engagés pour « l’opportunité perdue ». La déclaration, qui coïncidait avec la visite du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, à Oulan-Bator, pour discuter de la centrale et d’autres projets similaires, est une menace directe de représailles et de punitions contre les défenseur⸱ses des droits humains tels que Sukhgerel Dugersuren qui défendent avec force les droits des personnes impactées par de tels projets.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par la sécurité de Sukhgerel Dugersuren en Mongolie. Les déclarations du ministre de la Justice, le traitement de Sukhgerel Dugersuren et surtout les graves accusations portées contre elle sont extrêmement inquiétants. La Mongolie est un pays qui s’est engagé publiquement à protéger les défenseur⸱ses des droits humains. Cette protection comprend la protection d’un environnement dans lequel les défenseur⸱ses des droits humains ne sont pas persécutés pour leur travail. Les lois destinées à protéger les citoyens ne devraient jamais être utilisées à mauvais escient pour punir le travail en faveur des droits humains avec de fausses accusations. Front Line Defenders condamne la tentative de criminaliser Sukhgerel Dugersuren et d’autres défenseur⸱ses des droits humains en Mongolie. S’opposer aux répercussions négatives des projets d’infrastructure, d’énergie et d’exploitation minière sur les droits humains et l’environnement n’est pas un crime et ne devrait pas être puni.
1https://www.thethirdpole.net/en/energy/opinion-still-time-to-rethink-mon...