La défenseuse des droits humains Rasha Azab accusée de « calomnie » et de « diffamation »
Le 23 avril 2022, le tribunal financier du Caire a acquitté et abandonné les accusations de « diffamation » et de « dommages financiers » portées contre la défenseuse des droits humains Rasha Azab.
Le 26 février 2022, la défenseuse des droits humains Rasha Azab a été traduite pour la deuxième fois devant le Parquet d’Al-Basatin, au Caire, pour des accusations de « calomnie » et de « diffamation » portées contre elle par le réalisateur Islam Azazi. L’affaire est reportée au 12 mars 2022.
Rasha Azab est journaliste, scénariste et défenseuse pacifique de la liberté d’expression, de la liberté de réunion et des droits des femmes. Elle est l’une des fondatrices du mouvement Kefaya, qui a lutté contre le despotisme d’Hosni Moubarak, et, après le printemps arabe, est l’une des fondatrices du mouvement No Military Trials for Civilians (pas de procès militaires pour les civils). Elle a été traduite devant un tribunal militaire à l’époque du Conseil suprême des forces armées pour avoir diffusé des informations à propos des tests de virginité faits aux détenues dans les centres de détention.
Le 23 avril 2022, le tribunal financier du Caire a acquitté et abandonné les accusations de « diffamation » et de « dommages financiers » portées contre la défenseuse des droits humains Rasha Azab. La Cour a également rejeté la poursuite civile intentée par le plaignant contre la défenseuse des droits humains, et a statué que ce dernier doit payer les dépenses relatives à la poursuite civile.
Le 26 février 2022, la défenseuse a été traduite pour la deuxième fois devant le Parquet d’Al-Basatin, au Caire, pour les accusations de « diffamation » et de « préjudices financiers » portées contre elle par le réalisateur Islam Azazi.
Avertissement de contenu : agression sexuelle
Le 26 février 2022, la défenseuse des droits humains Rasha Azab a été traduite pour la deuxième fois devant le Parquet d’Al-Basatin, au Caire, pour des accusations de « calomnie » et de « diffamation » portées contre elle par le réalisateur Islam Azazi. L’affaire est reportée au 12 mars 2022.
Rasha Azab est journaliste, scénariste et défenseurse pacifique de la liberté d’expression, de la liberté de réunion et des droits des femmes. Elle est l’une des fondatrices du mouvement Kefaya, qui a lutté contre le despotisme d’Hosni Moubarak, et, après le printemps arabe, est l’une des fondatrices du mouvement No Military Trials for Civilians (pas de procès militaires pour les civils). Elle a été traduite devant un tribunal militaire à l’époque du Conseil suprême des forces armées pour avoir diffusé des informations à propos des tests de virginité faits aux détenues dans les centres de détention.
À compter de décembre 2020, plusieurs femmes ont publié des allégations d’agression sexuelle contre l’éminent réalisateur égyptien Islam Azazi sur le site Daftar Hekayat, qui publie des témoignages anonymes de survivantes d’agression sexuelle, et qui est devenu un moyen sûr pour partager leur expérience. Les publications en question affirment que le réalisateur a agressé sexuellement 6 femmes. La défenseuse des droits humains Rasha Azab a exprimé sa solidarité et son soutien aux victimes d’agression sexuelle sur son compte Twitter personnel. Front Line Defenders ignore si les autorités égyptiennes ont ouvert une enquête crédible sur les allégations d’agression sexuelle portées contre Islam Azazi.
En janvier 2021, le réalisateur Islam Azazi a engagé une procédure civile contre la défenseuse des droits humains Rasha Azab, l’accusant de « calomnie » et de « diffamation » suite aux messages dans lesquels elle exprimait sa solidarité avec les survivantes d’agression sexuelle susmentionnées. L’affaire civile intentée contre Rasha Azab par le réalisateur a été classée en février 2021 en raison de la nature non fondée des allégations contre la défenseuse des droits humains.
Le mois suivant, Islam Azazi a déposé une demande de dommages et intérêts financiers, affirmant que sa participation au Festival international du film du Caire avait été affectée suite aux déclarations de Rasha Azab. Suite à la requête d’Islam Azazi, l’affaire contre Rasha Azab a été rouverte en mars 2021. Cependant, le réalisateur aurait non seulement assisté au Festival international du film du Caire, mais son film y aurait été projeté deux fois. En novembre et décembre 2021, les requêtes financières du réalisateur et les déclarations de solidarité de Rasha Azab envers les survivants ont été ajoutées au dossier. Le dossier a été transféré à la Direction des affaires financières et administratives le 20 janvier 2022. L’affaire a ensuite été transférée au tribunal en charge des affaires financières, qui a décidé le 25 janvier 2022 de poursuivre Rasha Azab. Cette série de mesures concernant l’affaire soulève de graves préoccupations au sujet de l’application régulière de la loi. Front Line Defenders pense que Rasha Azab ne serait pas poursuivie ainsi si elle n’était pas une éminente défenseuse des droits humains, qui a déjà dénoncé les violations des droits humains en Égypte. Les organisations de défense des droits des femmes craignent sérieusement que le recours exceptionnel à des accusations de diffamation et la demande de dommages financiers dans cette affaire n’aient un effet dissuasif sur toutes les femmes qui demandent justice dans les cas d’agression sexuelle.
Le 26 février 2022, Rasha Azab a comparu devant le Parquet d’Al-Basatin, au Caire, suite aux accusations de « calomnie » et de « diffamation » portées contre elle par le réalisateur Islam Azazi, et des dommages financiers présumés qu’il aurait subis suite aux déclarations de Rasha Azab en solidarité avec les survivantes d’agression sexuelle. L’affaire est ajournée jusqu’au 12 mars 2022, date à laquelle Rasha Azab sera jugée conformément au Code pénal n° 58 de 1937 et à la Loi sur la réglementation des communications n° 10 de 2003. Si elle est reconnue coupable, la défenseuse risque deux ans de prison et une amende de 20 000 à 500 000 livres égyptiennes (environ 1 149 à 28 722 euros).
Rasha Azab a déjà été harcelée pour d’autres aspects de son travail pacifique en faveur des droits humains. Le 13 octobre 2015, le procureur du Caire a interrogé Rasha Azab et cinq autres militants pendant cinq heures avant de les libérer sous caution sans condamnation le jour-même. Le procureur les avait accusés d’« avoir organisé une manifestation pacifique », d’« avoir incité les gens à manifester », d’« avoir attaqué des policiers », d’« avoir bloqué la circulation », d’« avoir scandé des slogans contre l’armée et la police » et d’« appartenir à une organisation illégale », en référence à deux mouvements qui militent pour la démocratie : le mouvement du 6 avril et le mouvement révolutionnaire socialiste. Depuis leur libération sous caution, les charges contre Rasha Azab et les cinq autres militants ont été abandonnées.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par les accusations portées contre la défenseuse des droits humains et pense que les actions menées contre elle sont uniquement motivées par son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains.