La défenseuse des droits humains Mahfouda Bamba Lefkire agressée, intimidée et menacée par les autorités marocaines

Le 25 septembre 2021, la défenseuse des droits humains Mahfouda Bamba Lefkire a été harcelée, menacée et intimidée par la police marocaine chez elle à Laayoune, au Sahara Occidental. La défenseuse devait rencontrer des membres du mouvement pacifique de Gdeim Izik chez elle pour discuter du soutien qu’ils pourraient apporter à la défenseuse des droits humains Sultana Khaya, actuellement assignée à résidence. La police marocaine, en uniforme et en civil, a attaqué les membres du Mouvement pacifique de Gdeim Izik alors qu’ils se rendaient à la réunion, avant d’agresser Mahfouda Bamba Lefkire et d’endommager ses biens.

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Mahfouda Bamba Lefkire est une éminente défenseuse des droits humains au Sahara Occidental. Elle est membre du mouvement pacifique Gdeim Izik et participe activement à la communauté des droits humains à Laayoune. Dans le cadre de ses activités en faveur des droits humains, elle participe à des manifestations pacifiques qui revendiquent le droit à l'autodétermination. En outre, elle défend la liberté des prisonniers politiques sahraouis et organise des ateliers de soutien à leurs familles.

Le 25 septembre 2021, Mahfouda Bamba Lefkire avait programmé une réunion à 15h à son domicile, avec des membres du Mouvement pacifique Gdeim Izik afin de discuter du cas de la défenseuse des droits humains Sultana Khaya, qui est assignée à résidence de facto depuis novembre 2020. Vers 14h45, le domicile et les routes menant au domicile de Mahfouda Bamba Lefkire ont été encerclés par la police marocaine et les membres arrivant à la réunion auraient été traînés, battus et empêchés par la force d'entrer. À 17h, alors qu’elle aidait un membre du mouvement à entrer chez elle, Mahfouda Bamba Lefkire et son collègue ont été traînés par la police, battus et empêchés d’entrer dans sa maison. La fille de Mahfouda Bamba Lefkire a enregistré des vidéos de l’incident avant qu’elle-même ne soit agressée et que des policiers détruisent son téléphone. Le mari de Mahfouda Bamba Lefkire a également été attaqué lors de l’incident.

Après l’incident, Mahfouda Bamba Lefkire s’est plainte auprès des agents qui se trouvaient sur place. Les agents ont réagi en endommageant et en retirant le boîtier électrique à l’extérieur de sa maison pour lui couper l’électricité. Mahfouda Bamba Lefkire a ensuite été prise de force par les officiers et poussée à l’intérieur de sa maison. Les policiers l’auraient alors menacée en disant avoir des gens qui travaillent pour eux qui vivent dans son immeuble, et que la prochaine fois elle ressortirait de l’immeuble morte. À 21 h ce soir-là, la porte de Mahfouda Bamba Lefkire a été défoncée et son téléphone portable et le boîtier électrique cassés ont été jetés à l’intérieur de sa maison. Elle est toujours sans électricité.

Mahfouda Bamba Lefkire est fréquemment harcelée par les autorités marocaines à cause de ses activités pacifiques en faveur des droits humains. Elle a été agressée physiquement et verbalement à plusieurs reprises par les autorités lors de sa participation à des manifestations pacifiques. Depuis son arrestation arbitraire le 15 novembre 2019, les prestations mensuelles d’aide sociale de la défenseuse ont été coupées. Mahfouda Bamba Lefkire a été libérée le 15 mai 2020 mais placée sous mesures de haute sécurité, notamment le déploiement de forces de sécurité à l’extérieur de son domicile et la restriction de l’accès à son domicile par des parents et des amis. Les autorités marocaines menacent constamment la sécurité de la défenseuse et de sa famille.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par le harcèlement continu de Mahfouda Bamba Lefkire et des autres défenseur-ses des droits humains sahraouis au Sahara Occidental. Front Line Defenders pense que Mahfouda Bamba Lefkire est prise pour cible uniquement en raison de ses activités pacifiques et légitimes en faveur des droits humains.